Un cambiste est un professionnel des marchés financiers dont le métier consiste à acheter et vendre des devises ; on parle aussi d’agent de change. Le plus souvent le cambiste exerce en banque et il échange des devises pour le compte des clients de la banque.
Ce terme a peu à peu disparu dans le milieu professionnel au profit du trader forex, terme anglo-saxon qui désigne aussi bien les traders échangeant des devises pour les clients d’une banque que les traders exerçant en compte propre et spéculant sur le cours des devises.
L’évolution du métier de cambiste
A l’origine, un cambiste est un opérateur chargé de vendre et d’acheter des devises en essayant, si possible, d’en dégager un bénéfice. Ceci n’a été rendu possible qu’à partir du moment où les monnaies sont devenues convertibles entre elles.
Le métier a fortement évolué durant ces dernières décennies.
Auparavant, les « Salles de Marchés » n’existaient pas. À leur place, on trouvait un service de change où les opérateurs étaient issus d’autres services de la Banque et apprenaient leur métier sur le tas.
Il fut un temps où le marché des changes ne comportait que peu de risque à cause du régime de parités fixes.
A partir des années 1970, de profondes mutations ont lieu. Elles ont pour origine la crise financière, la montée de l’endettement, la libéralisation des marchés, etc.
Les Banques ont donc cherché de nouveaux instruments afin de s’adapter à ces changements et à limiter leurs risques.
Certes les instruments « classiques » existent toujours mais à leur coté sont apparus de nombreux produits dérivés, tels que les options, les swaps, les instruments à terme, etc.
Le cambiste est devenu un vrai technicien. Une bonne connaissance des mathématiques est désormais indispensable. Plusieurs formations permettent l’acquisition de bases solides.
Les mouvements sur les marchés sont à la mesure de la vitesse à laquelle l’information circule. Les cambistes doivent donc avoir les nerfs solides et l’esprit vif d’autant que les montants qui sont en jeu peuvent être considérables.
Comme pour tout métier n’oublions pas cependant que les connaissances, quelles qu’elles soient, ne remplacent jamais l’expérience.
La devise des cambistes: « Once a dealer, always a dealer »
En premier lieu, un cambiste doit satisfaire les demandes de cours émanant de diverses contreparties. Celles-ci peuvent être des clients, d’autres Banques voir des services internes à la Banque.
Ceci bien entendu en accord avec les diverses réglementations et sous réserve des autorisations suffisantes.
Selon la politique de l’établissement qui l'emploie, le Cambiste adopte différents comportements.
La couverture
Il assure les couvertures (hedging) et gère les diverses positions de la Banque.
La notion de couverture implique une prise de position inverse à celle générée par l’activité normale de l’établissement. La notion de risque est (en principe) annihilée.
La prévision
Il anticipe les mouvements du Marché par l’observation (spéculation).
Le Cambiste dispose de nombreuses sources d’informations (REUTER, TELERATE, BLOOMBERG) lui permettant d’accéder à toutes les cotations et informations.
Il a également accès aux indicateurs économiques des principaux pays ainsi qu’aux informations financières mondiales. Il est en mesure de se forger une opinion (bonne ou mauvaise, seul l’avenir le dira !) sur l’évolution des cours ou taux et ainsi d’anticiper des mouvements futurs.
A noter que comme pour les cours de bourse, un Cambiste a toujours raison, ce n’est souvent qu’une question de temps.
Attention, en dépit des nombreuses tasses posées devant lui, le Cambiste sérieux ne lit pas dans le marc de café.
L’arbitrage
Il consiste à essayer de tirer parti de décalages ponctuels de prix ou de cours sur le même support, la même devise sur 2 marchés différents.
L’arbitragiste. c’est son nom peut réaliser ces opérations sur un seul Marché, par exemple le comptant ou sur plusieurs Marchés, par exemple la trésorerie et les swaps de change.
Le Cambiste dispose à cet effet de puissants outils informatiques (des pricers) lui permettant de calculer différents prix ou de vérifier qu’un arbitrage « passe ».
Ces outils sont généralement alimentés en temps réel. Les possibilités d’arbitrage ne se présentant que pendant des périodes très courtes, l’arbitragiste se doit de réagir très rapidement.
Ces 3 comportements (couverture, prévision, arbitrage) forment la base des Marchés.
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