Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est un excellent moyen d’investir en bourse en profitant d’une fiscalité allégée. Mais cette fiscalité avantageuse ne vient pas sans quelques contraintes qu’il est important d’avoir en tête. Dans cet article, on fait le point sur le fonctionnement du PEA, sa fiscalité, et son plafond. On vous donne aussi nos conseils pour bien gérer votre PEA !
Quel est le fonctionnement du PEA ?
Le PEA est un compte-titres qui offre un cadre fiscal avantageux. Ce n’est pas un placement à proprement parler, mais plutôt une enveloppe fiscale. C’est un compte au sein duquel vous pouvez acheter et vendre des actions, des fonds d’investissement et des ETF … mais avec quelques restrictions.
Quels investissements peut-on réaliser au sein d’un PEA ?
Les avantages fiscaux du PEA ne viennent pas sans quelques contraintes. La première d’entre elles est que le PEA ne permet d’acheter que des actions européennes, ou des fonds eux-mêmes investis en actions européennes.
En matière de diversification le PEA n’est donc pas idéal. En particulier, on aimerait investir aussi en dehors des frontières de l’Europe pour profiter de la croissance des marchés émergents et de la puissance économique des États-Unis. A priori, ce n’est pas possible, mais pour cela il y a une astuce : utiliser des ETF.
Les ETF (Exchanged Traded Funds) sont des fonds d’investissement qui répliquent un indice boursier, comme le CAC 40, mais aussi les indices boursiers internationaux (Dow Jones, Nikkei, MSCI World, etc.).
Or, certains ETF internationaux sont éligibles au PEA ! Avec des ETF, vous pouvez donc investir dans des actions à travers le monde et ainsi obtenir une bonne diversification de votre PEA et une meilleure performance de long terme.
En plus de vous offrir une exposition internationale, les ETF ont des frais très réduits. Ce sont donc les supports que nous recommandons pour investir dans votre PEA ! On vous explique comment bien choisir vos ETF ici !
L’argent est-il bloqué sur le PEA ?
Votre argent n’est jamais bloqué sur votre PEA. En revanche :
- tout retrait avant 5 ans entraîne la fermeture de votre PEA ;
- pour profiter des avantages fiscaux, vous devez également patienter 5 ans.
Après le cinquième anniversaire de votre PEA, vous êtes libre de faire des retraits et des versements comme bon vous semble. L’idée du PEA est simplement d’encourager l’investissement sur le long terme.
A savoir : dans certains cas, vous pouvez effectuer des retraits sur votre PEA avant le 5ème anniversaire sans que celui-ci ne soit clôturé. C’est possible lorsque vous ou votre conjoint (marié ou pacsé) êtes licencié, reconnu(e) comme invalide de catégorie 2 ou 3, ou êtes mis à la retraite. Enfin, si vous retirez les sommes avant 5 ans mais que vous les affectez à la création ou à la reprise d’une entreprise, vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu (12,8%).
Quel est le plafond du PEA ?
Le PEA est plafonné à 150 000 euros de versement. Que vous fassiez des retraits par la suite n’affecte pas ce plafond.
Une fois le plafond atteint, les versements ne sont donc plus possibles mais vos plus-values et vos dividendes peuvent valoriser votre PEA bien au delà des 150 000€. Ainsi, il est possible d’avoir un PEA valorisé un million d’euros alors que vous ne pouvez verser « que » 150 000€ dessus.
Si votre PEA atteint son plafond de versement, vous trouverez plus bas dans cet article quelques conseils pour continuer à gérer efficacement votre patrimoine boursier.
Quelle est la fiscalité du PEA ?
Le PEA est l’enveloppe fiscale qui offre la fiscalité la plus avantageuse.
- Pour commencer, ayez en tête que tant que vous ne retirez pas d’argent de votre PEA, vous ne payez pas d’impôt, même si vous réalisez des achats/ventes bénéficiaires au sein de votre compte.
- Lorsque vous faites un retrait, seuls les gains (plus-values et dividendes) sont fiscalisés.
- La fiscalité dépend de l’événement et de l’ancienneté de votre PEA :
Evénement | Clôture du plan | Fiscalité |
---|---|---|
Cession des titres | Non | Exonération |
Perception de dividendes | Non | Exonération Sauf pour les dividendes de titres non-cotés excédant 10% de la valeur d’acquisition = PFU 30% |
Retrait avant 5 ans | Oui, sauf licenciement, invalidité et mise à la retraite | PFU = 30% (dont 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) Sauf création ou reprise d’une entreprise (seuls les prélèvements sociaux sont dus = 17,2%) |
Retrait après 5 ans | Non | Exonération d’impôt sur le revenu Gains soumis aux prélèvements sociaux (17,2%) |
✅ C’est là l’avantage principal du PEA : une exonération d’impôt sur le revenu 5 ans après son ouverture !
C’est bien la date d’ouverture du PEA qui compte pour profiter de l’exonération fiscale et non la date de vos investissements. Nous vous encourageons donc à ouvrir le votre le plus tôt possible (vous et vos proches), même avec quelques dizaines d’euros, pour « prendre date ».
De plus, investir tôt vous permettra d’augmenter votre capital de manière exponentielle grâce aux intérêts composés.
Où trouver les meilleurs PEA ?
Les frais varient très largement d’un PEA à l’autre, aussi nous vous conseillons d’y être attentifs. Évitez les PEA des grandes banques de réseaux ; elles sont beaucoup trop chères ! Privilégiez plutôt les courtiers en bourse spécialisés et, à défaut, les PEA de certaines banques en ligne.
➡️ Nous avons analysés toutes les offres du marché : retrouvez les meilleurs PEA dans ce comparatif !
PEA, compte-titres ou Assurance-vie ?
Vous voulez investir en Bourse mais vous hésitez entre ouvrir un PEA, un compte-titres ou une assurance-vie ? Disons-le tout de suite, le PEA est un bon choix. Quant au compte-titres et à l’assurance-vie, il faut davantage les voir comme complémentaires au PEA que comme des remplaçants.
PEA ou compte-titres ?
Comme le PEA, le compte-titres permet de réaliser des investissements boursiers. Mais contrairement au PEA, il n’est pas limité aux actions européennes. Vous pouvez donc, par exemple, acheter des obligations ou encore des produits dérivés. En revanche, vous n’avez aucun avantage fiscal avec le compte-titres.
Qui plus est, le compte-titres permet d’obtenir un effet de levier : autrement dit, vous pouvez emprunter pour investir davantage. C’est faisable en passant par le SRD (service de Règlement différé) ou avec des CFD, par exemple. Bien que cela représente un risque supplémentaire, utilisé avec modération, l’effet de levier peut permettre de booster la performance de vos investissements. Ces mêmes instruments peuvent aussi être utilisés pour des ventes à découvert.
L’autre avantage du compte-titres, ce sont ses frais. La concurrence est plus rude sur le compte-titres que sur le PEA et certains courtiers internationaux tirent les frais vers le bas. C’est par exemple le cas de Degiro ou XTB.
Retrouvez notre comparatif des meilleurs brokers pour le compte-titres.
PEA ou assurance-vie ?
L’assurance-vie permet aussi de réaliser des investissements boursiers. Avec deux avantages par rapport au PEA :
- l’accès au fonds euros, qui est un fonds à capital garanti (mais peu rémunérateur) ;
- l’accès à des fonds obligataires, moins risqués que les actions.
La fiscalité de l’assurance-vie est un peu moins avantageuse que celle du PEA mais elle jouit d’un cadre fiscal très intéressant en cas de succession.
Le PEA est un bon moyen de commencer à investir en bourse. En l’associant à l’assurance-vie, vous aurez accès à des placements moins volatils, ce qui permet d’équilibrer votre patrimoine. Ou vous en dit plus dans notre article « PEA ou Assurance-vie ? »
Quant au compte-titres, il est plutôt réservé à ceux qui ont de l’expérience, ceux qui souhaitent diversifier leur patrimoine encore davantage ou aux traders qui veulent investir avec effet de levier.
Vos questions pratiques sur le PEA
Oui, vous pouvez transférer votre PEA d’un courtier ou d’une banque à un autre. Si vous avez déjà un PEA, c’est d’ailleurs ce que nous recommandons de faire car vous conservez l’antériorité fiscale du contrat.
La procédure de transfert peut prendre plusieurs semaines et engendrer des frais. Depuis juillet 2020 (loi PACTE), les frais de transferts sont plafonnés à 15 € par ligne, ou 50 € pour le non coté. L’ensemble de ces frais est plafonné à 150 €.
Afin de faciliter le transfert de votre PEA et de minimiser les frais, nous vous recommandons :
– de limiter le nombre de lignes sur votre PEA lors du transfert ;
– de vous assurer que les supports que vous avez sont éligibles auprès de votre nouveau courtier.
Pour ouvrir un PEA, il n’y a rien de plus simple. Rendez-vous sur le site d’un des courtiers que nous avons sélectionnés et procédez à l’ouverture de votre compte en ligne. Quelques documents justificatifs vous seront demandés (RIB, pièce d’identité et justificatif de domicile).
Le plafond du PEA est de 150 000 €. Vous pouvez le dépasser avec vos plus-values et en percevant des dividendes, mais une fois ce plafond atteint, vous ne pourrez plus faire de versement.
Si vous votre PEA est à son plafond, sachez qu’il peut tout de même continuer à générer des plus-values. Mon premier conseil est de vous assurer que votre PEA ne génère pas trop de frais et en particulier pas de droit de garde. Si c’est le cas, pensez à le transférer auprès d’un meilleur PEA.
Ensuite, pour continuer à investir en bourse en profitant d’une fiscalité avantageuse et proche de celle du PEA, vous pouvez ouvrir une assurance-vie. Avec une bonne assurance-vie, vous aurez accès à des ETF, comme dans votre PEA et vous pourrez ainsi vous constituer un portefeuille d’investissement à moindres frais.
Non, vous ne pouvez avoir qu’un seul PEA. Si vous êtes en couple, marié ou pacsé, chaque membre du couple peut avoir un PEA. En revanche, le nombre de PEA est limité à 2 par foyer fiscal. Vos enfants, eux, peuvent ouvrir un PEA jeunes.
Le PEA n’a pas de rendement en soi car c’est une enveloppe fiscale et non un placement à proprement parler. La performance de votre PEA va donc dépendre de ce que vous mettez dedans. Avec un portefeuille d’actions bien diversifié (ce qui sera le cas si vous optez pour des ETF), vous pouvez espérer un rendement de l’ordre de 8% par an en moyenne. On vous en dit plus dans cet article : « Combien peut-on gagner en bourse ? »
Le PEA PME est un PEA réservé aux petites capitalisations boursières et aux entreprises non cotées. Il fonctionne comme le PEA mais ne sont éligibles que les actions d’entreprises de moins de 5 000 employés, ayant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 1,5 milliards d’euros ou un bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros.
Nous vous recommandons de garder le PEA PME pour vos investissements non cotés, que vous pouvez réaliser sur des plateformes de crowdfunding equity.
Plus d’informations sur le PEA PME, son plafond, sa fiscalité dans notre article dédié.
Le PEA jeune est un PEA plafonné à 20 000 euros qui ne peut être ouvert que par les 18-25 ans. Il n’a pas d’avantage particulier par rapport au PEA, si ce n’est que le nombre de PEA est limité à 2 par foyer fiscal, ce qui n’est pas le cas du PEA jeune.
Si vous avez moins de 25 et que vos parents ont tous les deux un PEA, vous ne pouvez ouvrir qu’un PEA jeune. Après votre 25e anniversaire, votre PEA jeune sera automatiquement transformé en PEA.
Si vous n’êtes plus rattaché au foyer fiscal de vos parents, ouvrez directement un PEA !
Oui, à l’image des assurances-vie en gestion pilotée, il existe aussi quelques PEA en gestion pilotée (comparatif ici). Dans ce cas, vous déléguez la gestion de votre portefeuille à une équipe de professionnel. L’inconvénient est que cela entraine des frais de gestion supplémentaires.
Oui, vous pouvez transformer votre PEA en rente viagère à condition qu’il soit tenu par une compagnie d’assurance. Si ce n’est pas le cas, vous devrez, dans un premier temps, le transférer auprès d’un autre établissement.
Une entreprise n’a pas le droit d’ouvrir de PEA. En revanche, elle a le droit de placer ses excédents de trésorerie en bourse. Il lui suffit pour cela d’ouvrir un compte titre (compte société). Une entreprise peut également souscrire un contrat de capitalisation, ouvrir un compte à terme ou encore investir dans l’usufruit d’une SCPI.