L’une des premières questions que se pose le futur retraité est : QUAND pourrais-je partir ? Cette question en entraîne bien souvent plusieurs autres, notamment l’optimisation du montant de vos futures pensions de retraite. Entre les obligations réglementaires et choix personnels, faisons le point sur la l’âge de votre départ à la retraite.
L’âge minimal pour partir à la retraite : l’âge légal
Dans le système de retraite français, il existe un âge avant lequel il n’est pas possible de demander un départ à la retraite.
➡️ Cet âge minimal est appelé âge légal de départ, et il dépend de votre date de naissance. Néanmoins, il existe des dérogations à cet âge minimum.
Principe : la retraite après 64 ans (nés à partir de 1968)
Les dernières réformes du système de retraite ont unifié les règles pour la plupart des régimes privés et assimilés. L’âge de départ à la retraite à été augmenté pour être porté à 64 ans, dans le cas général.
Date de naissance | Âge légal de départ à la retraite |
---|---|
Avant le 1er septembre 1961 | 62 ans |
Entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1961 | 62 ans et 3 mois |
En 1962 | 62 ans et 6 mois |
En 1963 | 62 ans et 9 mois |
En 1964 | 63 ans |
En 1965 | 63 ans et 3 mois |
En 1966 | 63 ans et 6 mois |
En 1967 | 63 ans et 9 mois |
À partir du 1er janvier 1968 | 64 ans |
Vous êtes concerné si vous êtes :
- salarié du secteur privé ou agricole,
- indépendant (artisan, commerçant, chef d’entreprise),
- agent de la fonction publique sédentaire ou agent contractuel (non-titulaire).
A savoir : certains secteurs d’activité professionnelle ne sont pas alignés sur les âges de départ standard. Il s’agit principalement des entreprises rattachées aux régimes spéciaux et aux agents publics de la catégorie active. Ces régimes dérogatoires permettent de partir à la retraite plus tôt. En savoir plus sur la retraite des fonctionnaires.
Dérogations : comment partir à la retraite avant l’âge légal ?
Vous pouvez partir à la retraite avant l’âge légal si vous êtes dans l’une des situations suivantes :
- pour des raisons de santé (handicap ou incapacité permanente),
- vous avez commencé à travailler très jeune (dispositif « carrière longue »),
- ou vous envisagez une retraite progressive.
Nous développons les conditions de chaque dispositif dérogatoire dans cet article. Mais avant tout, il faut bien distinguer l’âge de départ à la retraite et le montant de sa retraite.
Lire aussi : Quel placement pour préparer votre retraite ?
Âge légal et taux plein : quelle différence ?
Vous ne pouvez partir à la retraite qu’à compter de l’âge légal. Cependant, cela ne signifie pas que vous allez percevoir une retraite à taux plein. Explications :
➡️ Le taux plein est le taux de remplacement maximal de vos revenus d’activité, c’est-à-dire le montant « normal » de votre pension de retraite. Il est encore appelé « retraite pleine et entière ». En réalité, lorsque vous partez à la retraite, des pénalités peuvent s’appliquer au calcul de votre retraite (on parle de décote). L’âge de la retraite au taux plein est donc l’âge à partir duquel plus aucune pénalité n’est appliquée sur le montant de vos pensions.
⚠️ Attention, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le « taux plein » n’est pas égal à vos derniers revenus d’activité. En effet, pour les salariés du secteur privé, le taux plein est en général égal à 50% de la moyenne des vos revenus, en prenant en compte les seuls revenus de vos 25 meilleures années.
L’âge de la retraite à taux plein
Vous percevez une retraite à taux plein dans 3 cas :
- vous avez une carrière complète, c’est-à-dire que vous avez cotisé un nombre suffisant de trimestres durant votre carrière (entre 166 et 172 trimestres en fonction de l’année de naissance),
- vous partiez à la retraite à partir de 67 ans,
- ou vous êtes dans une situation spécifique : inapte au travail ou handicapé et atteint d’un taux d’incapacité permanente au moins égal à 50 %, titulaire d’une pension d’invalidité, mère de famille ouvrière ou ancien combattant.
❌ Si vous avez l’âge légal mais un nombre insuffisant de trimestres, vous pouvez partir à la retraite mais alors vous subirez une diminution du montant de votre pension (décote). En toute hypothèse, à vos 67 ans, votre pension de retraite sera revalorisée, sans décote, et vous percevrez alors une retraite à taux plein.
✅ Si vous avez cotisé plus de trimestres que nécessaires à votre départ en retraite, vous avez une bonification de votre pension (surcote).
Votre carrière est-elle complète ?
Votre pension de retraite est calculée sur votre durée d’assurance, c’est-à-dire la somme des trimestres acquis pendant votre carrière. La retraite à taux plein exige une durée minimale d’assurance (calculée en trimestres).
Le nombre de trimestre requis dépend de votre année de naissance :
Date de naissance | Nombre de trimestres nécessaire pour le taux plein |
---|---|
En 1956 ou 1957 | 166 |
Entre le 1er janvier 1958 et le 31 décembre 1960 | 167 |
Entre le 1er janvier 1961 et le 31 août 1961 | 168 |
Entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1962 | 169 |
En 1963 | 170 |
En 1964 | 171 |
À partir du 1er janvier 1965 | 172 |
Taux plein automatique à 67 ans
Le taux plein est attribué d’office à l’âge de 67 ans : il s’agit de l’âge du taux plein automatique.
➡️ Votre pension de retraite est alors calculée avec le nombre de trimestres que vous avez acquis, mais sans décote.
Situations spécifiques et taux plein d’office
Dans certaines situations, vous pouvez bénéficier d’office du taux plein :
- à 62 ans si vous êtes reconnu invalide par l’Assurance Maladie,
- à 65 ans si :
- vous avez cessé de travailler pendant au moins 30 mois consécutifs pour aider une personne handicapée, en tant qu’aidant familial ou tierce personne, à accomplir les actes ordinaires et essentiels de la vie,
- vous avez apporté une aide effective pendant au moins 30 mois à votre enfant handicapé bénéficiaire des aides de prestation de compensation du handicap (PCH),
- vous avez droit à au moins 1 trimestre d’assurance retraite gratuit pour avoir élevé un enfant handicapé,
- vous touchez l’allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (Acaata).
Partir avant l’obtention du taux plein : les conséquences
Lorsque vous partez à la retraite à l’âge légal, sans d’avoir cotisé le nombre de trimestres requis pour obtenir le taux plein, votre pension de retraite est diminuée.
➡️ La décote est égale à 0,625% par trimestre manquant pour les personnes relevant du régime général (salariés du privé ou agricoles, chefs d’entreprises, artisans et commerçants).
Néanmoins, le montant maximal de la décote est plafonné : votre retraite ne peut pas être réduite de plus de 12,5%.
De plus, les régimes complémentaires appliquent aussi ce système de décote. Toutefois, elle est calculée selon un mécanisme qui leur est propre. Il en est de même des autres régimes de base qui ne relèvent pas du régime général, par exemple la retraite des fonctionnaires.
Exemple : Monsieur Martin est né le 1er juillet 1962. Il décide de partir à la retraite à 63 ans le 1er juillet 2025 en ayant seulement 161 trimestres au lieu des 169 requis pour avoir droit à une retraite à taux plein. Le nombre de trimestres manquants est donc de 8 (169-161).
Sa pension subira donc une décote de 8 x 0,625 = 5%.
Et si vous prépariez dès maintenant votre retraite avec le Plan d’Épargne Retraite ? Ce dispositif vous permet de vous constituer un capital ou une rente, en plus de vos pensions de retraite. Ainsi, vous pouvez compenser partiellement ou totalement une éventuelle décote !
Comment obtenir plus de trimestres ?
Pour éviter une décote et partir à la retraite au taux plein, vous pouvez obtenir des trimestres supplémentaires avec 2 dispositifs :
- la majoration de trimestres : pour maternité, adoption et éducation d’un enfant, ou encore éducation d’un enfant handicapé,
- le rachat de trimestres : périodes d’études supérieures, stages professionnalisants, périodes dites incomplètes, etc. Vous pouvez racheter au maximum 12 trimestres de votre carrière pour augmenter votre durée de cotisation et votre pension retraite subséquente. Les conditions de rachat sont variables selon les régimes mais cela coûte généralement cher et le gain réel n’est pas toujours intéressant.
Le nouveau dispositif de la retraite progressive
Prendre sa retraite progressive, c’est vous alléger votre charge de travail en fin de carrière tout en étant indemnisé par une partie de votre future retraite.
En effet, la retraite progressive est une combinaison :
- d’un temps partiel pour votre activité professionnelle (entre 40% et 80% d’un temps complet)
- d’une partie de votre future retraite (indemnisé entre 60% et 20%, en complément de votre activité)
Pendant la période de retraite progressive, vous continuez à cotiser pour votre future retraite et vous profitez déjà d’une partie des pensions qui vous seront versées.
Pour prendre votre retraite progressive, vous devez remplir 2 conditions :
- vous êtes à 2 ans de l’âge légal de départ à la retraite (ou moins),
- vous avez une durée d’assurance au moins égale à 150 trimestres
A savoir : depuis la réforme de 2023 :
-
- l’employeur ne peut plus s’opposer au passage à une activité à temps partiel dans le cadre d’une retraite progressive, sauf raison impérieuse,
-
- le dispositif de départ progressif est étendu aux indépendants ainsi qu’aux fonctionnaires
Partir à la retraite avant l’âge légal lorsqu’on est en situation de handicap
Lorsque vous êtes en situation de handicap, vous pouvez partir à la retraite avant l’âge légal : entre 55 et 59 ans.
Vous pouvez prétendre à une retraite anticipée si vous êtes dans l’une des 2 situations suivantes :
- votre taux d’incapacité permanente est d’au moins 50 %,
- ou vous avez été reconnu travailleur handicapé avant le 31 décembre 2015.
De plus, vous devez avoir cotisé un nombre de trimestres durant la période de handicap (variable en fonction de l’année de naissance et de l’âge envisagé de départ à la retraite).
Le départ anticipé à la retraite pour incapacité permanente
Lorsque vous souffrez d’une incapacité permanente au titre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail, vous pouvez partir à la retraite dès 60 ans. Alors, vous bénéficiez du taux plein, quelle que votre durée d’assurance.
Les conditions de ces dispositifs sont les suivantes :
- maladie professionnelle : pour entrer dans cette catégorie, le taux d’incapacité permanente doit être au moins égal à 20 %,
- accident du travail : taux d’incapacité permanente au moins égal à 20 % et lésions identiques à celles indemnisées au titre d’une maladie professionnelle.
Si le taux d’incapacité permanente est inférieur à 20 % mais au moins égal à 10 %, vous pouvez également partir en retraite anticipé si vous avez été exposé pendant au moins 17 ans à des facteurs de risques professionnels. L’incapacité permanente doit être directement liée à l’exposition à ces facteurs de risques professionnels.
Le départ à la retraite avant l’âge légal pour carrière longue
Lorsque vous avez commencé à travailler jeune, et que vous avez une carrière complète, vous pouvez partir en retraite avant l’âge légal en bénéficiant d’une retraite à taux plein.
En effet, vous pouvez partir à la retraite entre 58 et 63 ans mais il faut toutefois remplir certaines conditions :
- vous avez commencé à travailler avant 16, 18, 20 ou 21 ans (en fonction de votre année de naissance),
- vous avez cotisé 4 ou 5 semestres avant vos 16, 18, 20 ou 21 ans (en fonction de votre année de naissance),
- et vous avez cotisé le nombre de trimestres requis pour partir en retraite à taux plein (cf « carrière complète » plus haut dans cet article).
⚠️ Attention, seuls les trimestres cotisés comptent dans ce calcul, ainsi que certains trimestres assimilés (ou « réputés cotisés »). En revanche, les trimestres rachetés ne sont pas pris en compte.
Avec la dernière réforme des retraites, en vigueur depuis le 1er septembre 2023, les conditions du dispositifs ont été élargies. Voici, en détails, les nouvelles conditions requises pour bénéficier du dispositif carrière longue :
Date de naissance | Âge d’obtention de 5 ou 4 trimestres | Âge de départ |
---|---|---|
Entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1961 | 20 ans | 60 ans |
En 1962 | 20 ans | 60 ans |
Entre le 1er janvier 1963 et le 31 août 1963 | 20 ans | 60 ans |
Entre le 1er septembre 1963 et le 31 décembre 1963 | 16 ans | 59 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 60 ans et 3 mois | |
En 1964 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 60 ans et 6 mois | |
En 1965 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 60 ans et 9 mois | |
21 ans | 63 ans | |
En 1966 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 61 ans | |
21 ans | 63 ans | |
En 1967 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 61 ans et 3 mois | |
21 ans | 63 ans | |
En 1968 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 61 ans et 6 mois | |
21 ans | 63 ans | |
En 1969 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 61 ans et 9 mois | |
21 ans | 63 ans | |
En 1970 | 16 ans | 58 ans |
18 ans | 60 ans | |
20 ans | 62 ans | |
21 ans | 63 ans |
Et si vous prépariez dès maintenant votre retraite avec le Plan d’Épargne Retraite ? Ce dispositif vous permet de vous constituer un capital ou une rente, en plus de vos pensions de retraite. Ainsi, vous pouvez compenser partiellement ou totalement une éventuelle décote !
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