Le domaine des crypto monnaies et du Web3 offre une diversité de projets plus ou moins intéressants (avouons-le !). Parmi les projets qui valent le détour, chacun répond à des besoins et enjeux spécifiques du secteur. Chainlink, et sa crypto LINK, en fait partie.

Parmi ces besoins, il y a celui permettant l’accès aux données du monde extérieur. Dans le secteur de la blockchain, on appelle cela les oracles. C’est une problématique complexe, mais pouvant être indispensable dans l’exécution de certains smart contracts. Le projet Chainlink, associé à son token LINK, est le pionnier des oracles, celui qui a voulu franchir le mur entre les smart contracts sur la blockchain et les données du monde réel.

➡️ Cet article a pour objectif de vous présenter l’écosystème Chainlink, l’un des plus anciens du Web3.

D’un point de vue pratique, Chainlink (LINK) se présente comme une infrastructure clé et essentielle dans l’écosystème Web3. Son ambition est de créer des ponts entre les smart contracts et les données externes. Ce rôle de “médiateur” lui vaut le surnom d’oracle, qui est depuis le terme adéquat pour présenter le rôle de Chainlink.

Page d'accueil du site de Chainlink
Page d’accueil du site de Chainlink

Cette interaction est cruciale pour l’application et l’utilité réelle des smart contracts. En effet, sans accès à des informations exactes et actualisées du monde extérieur, leur fonctionnement reste limité aux données présentes sur leur blockchain native. Traduction : cela serait alors limité à pas grand-chose pour certains cas d’usage, comme le secteur de l’assurance décentralisée. 

Contrairement à l’idée reçue largement répandue, Chainlink n’est donc pas un concurrent d’Ethereum. Son objectif est de le compléter en enrichissant leurs écosystèmes avec des données extérieures pertinentes. Cela positionne Chainlink non pas en concurrent, mais en partenaire stratégique pour les plateformes de smart contract, avec une volonté de faciliter leur intégration dans l’économie réelle.

Chainlink n’est pas le seul acteur sur ce marché des oracles décentralisés. Il y a par exemple des concurrents comme API3 ou DIA. Cependant, il est de loin le plus connu et le plus utilisé.

Lancé en 2017 par Sergey Nazarov et Steve Ellis, Chainlink s’est rapidement imposé comme une innovation centrale dans l’écosystème blockchain. Il est devenu le projet phare dans le domaine des oracles. À l’époque, beaucoup de projets se heurtent à la problématique d’accès aux données du monde extérieur. Par exemple, dans le domaine de l’assurance décentralisée, la réalisation d’une condition pour indemniser une personne est dans la quasi-totalité des cas une donnée externe.

Photo des deux fondateurs de Chainlink (dont la crypto est le LINK), Steve Ellis et Sergey Nazarov
Les deux fondateurs de Chainlink, Steve Ellis et Sergey Nazarov

La vision des fondateurs de Chainlink, c’est de devenir le pont le plus utilisé entre les smart contracts et le monde extérieur, grâce à ses oracles décentralisés. Ces derniers permettent une interaction sûre et vérifiable avec des données externes, des systèmes de paiement et d’autres ressources indispensables au bon fonctionnement des applications décentralisées (dApps).

Le projet a d’abord gagné en visibilité et en crédibilité grâce à son livre blanc (whitepaper). Il a posé les bases théoriques de son fonctionnement. Puis une levée de fonds initiale via une Initial Coin Offering (ICO) a permis de financer le développement de Chainlink. Depuis, Chainlink a établi des partenariats stratégiques avec de nombreuses blockchains et entreprises, comme Vodafone, renforçant son rôle central dans l’écosystème.

Les oracles décentralisés sont au cœur du fonctionnement de Chainlink. Ils forment des mécanismes essentiels qui permettent de relier les smart contracts à des données et services du monde réel. Cette connexion est essentielle. En effet, elle offre aux smart contracts la possibilité d’interagir avec des données indispensables pour leur exécution ou leur non-exécution conditionnelle.

Dans l’écosystème Web3, on dit que les oracles de Chainlink agissent comme des intermédiaires de confiance. Ils collectent, valident et transmettent des informations essentielles aux smart contracts qui en ont besoin. Ainsi, grâce à ce réseau, Chainlink assure une plus grande fiabilité et sécurité des données, en évitant les points de défaillance pouvant compromettre l’intégrité ou la disponibilité des informations transmises.

Cette infrastructure permet aux dApps, telles que celles de finance décentralisée (DeFi) ou encore les assurances décentralisées, d’utiliser des données externes fiables pour automatiser et exécuter un smart contract

Visuel de l'assurance agricole de Lemonade qui s'appuie sur Chainlink
L’assurance agricole de Lemonade s’appuie sur Chainlink pour les données météorologiques

Le cas le plus simple à comprendre est celui de l’assurance retard d’avion. Une personne assurée est indemnisée si l’avion X a 3 heures de retard à l’arrivée. Pour que cette indemnisation soit automatique et effective quelques minutes après l’arrivée, le smart contract demande à un oracle de vérifier les données des arrivées du vol en question. Le smart contract est exécuté automatiquement en cas de retard supérieur à 3 heures. Cela permet à la personne d’être indemnisée, sans aucune intervention humaine.

La sécurité de la blockchain Chainlink est une composante vitale de son infrastructure. Elle repose sur ce que nous venons de voir dans le paragraphe précédent, à savoir un système d’oracles décentralisés. Pour garantir l’intégrité et la fiabilité de ces données et de ces oracles, Chainlink emploie plusieurs mécanismes de sécurité et de consensus.

Un des piliers de la sécurité de Chainlink, c’est son modèle de réputation. Il évalue la performance et la fiabilité des fournisseurs d’oracles, qui sont donc, au départ, externes au réseau Chainlink. Les nœuds qui participent au réseau doivent ainsi détenir et immobiliser (staking) des tokens LINK. Cela permet de créer un système d’incitations économiques alignant les intérêts des opérateurs d’oracles avec ceux de la sécurité et de la fiabilité du réseau. En cas de comportement malveillant ou de données inexactes, les tokens immobilisés sont perdus ou “confisqués”.

Visuel sur le staking des crypto monnaies LINK pour sécuriser Chainlink
Chainlink s’appuie sur le staking pour sécuriser son réseau

Par ailleurs, la décentralisation joue un rôle clé dans la sécurité de Chainlink. En effet, le réseau s’appuie sur un large éventail de nœuds opérateurs pour la validation des données. Cela permet de diluer le risque de point de défaillance unique et augmente la résilience face aux attaques et aux manipulations.

Enfin, Chainlink intègre ses propres smart contracts sécurisés pour automatiser le processus de validation des données. Cela assure que seules les informations vérifiées influencent les contrats intelligents. Cette architecture garantit que Chainlink reste une infrastructure robuste et sécurisée pour la transmission des données externes à destination des dApps.

Le token LINK est l’autre élément central de la blockchain Chainlink, et cette crypto monnaie remplit plusieurs fonctions cruciales au sein de son écosystème. D’abord, le LINK sert de moyen de paiement pour les services fournis par les oracles du réseau. Ensuite, les développeurs des smart contracts utilisent le LINK pour rémunérer les opérateurs d’oracles. Ceci permet d’assurer une incitation économique pour les fournisseurs d’oracles à maintenir un service fiable et de haute qualité.

Par ailleurs, le LINK joue un rôle significatif dans le système de garantie de Chainlink. Les opérateurs d’oracles doivent en effet immobiliser des tokens LINK pour participer au réseau, agissant comme une forme de garantie pour leur performance et leur honnêteté. Ce mécanisme de staking de crypto monnaie vise à sécuriser le réseau en pénalisant les opérateurs qui fourniraient des données inexactes ou agiraient de manière malveillante.

Le LINK est également envisagé comme un instrument de gouvernance au sein de l’écosystème Chainlink. Les détenteurs de LINK peuvent ainsi avoir leur mot à dire dans les décisions clés affectant le réseau, telles que les mises à jour du protocole.

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Une réponse à un réel besoin…

Le projet Chainlink s’est imposé comme une solution répondant à un besoin critique de l’écosystème blockchain. C’est la capacité d’intégrer des données vérifiées et sécurisées provenant du monde réel à destination des smart contracts. Cette fonctionnalité ouvre la voie à des dApps beaucoup plus variées et puissantes, allant bien au-delà des simples transactions financières. Le cas plus aisé à comprendre a été présenté plus haut dans cet article : l’assurance décentralisée.

L’approche innovante de Chainlink en matière d’oracles décentralisés a comblé ce vide. Cela a également renforcé la confiance dans la fiabilité et la sécurité des smart contracts. Chainlink a ainsi nettement augmenté le potentiel de la blockchain. Comment ? En fournissant un cadre pour que les données externes soient intégrées de manière sécurisée.

Face à un secteur en constante évolution, l’importance de Chainlink est capitale. Sa capacité de leader dans le domaine des oracles décentralisés place Chainlink en position de force dans l’écosystème blockchain. D’ailleurs, la crypto monnaie LINK fait partie du top 20 des capitalisations de marché, avec presque 10 milliards de dollars en mars 2024.

En répondant à un besoin fondamental des smart contracts, Chainlink démontre son utilité immédiate. Le projet démontre aussi son potentiel à long terme pour catalyser l’adoption généralisée de la technologie blockchain. Ça, c’est la théorie. Et dans la pratique ?

… mais qui reste à prouver dans la pratique

Eh oui… Malgré ces atouts significatifs, l’impact de Chainlink reste résiduel. Ce n’est pas de la “faute” du projet en lui-même. C’est plutôt parce que le Web3 a beaucoup de mal à émerger en dehors d’une communauté de fans

Oui, il y a des partenariats intéressants et des applications prometteuses. Mais il faut que le Web3 arrive à être une certaine d’envergure, comme Internet après les années 2000, pour que Chainlink soit une vraie réussite. L’efficacité et la fiabilité de tout le secteur Web3 sera essentielle pour le succès de Chainlink à long terme.

Parce que, pour l’instant, on ne sait qu’une chose : le protocole fonctionne très bien. Ce qui est déjà pas mal !