À moins de vivre dans une grotte, vous n’avez pas pu passer à côté depuis 2021. Le Web3, c’est LA grande tendance des milieux technophiles 🤓. Tout le monde en parle… mais beaucoup ont encore du mal à le définir ! 

Tout d’abord, commençons par un peu de sémantique. Si on l’écrit plus souvent Web3, vous pourrez trouver ça et là Web 3.0 ou Internet 3.0. Tous désignent la même chose, à savoir la troisième évolution d’Internet, que nous allons définir dans cet article.

Pour les personnes travaillant dans le secteur, le Web3 est plus qu’une tendance, c’est une révolution et surtout notre futur à tous. Prêts à découvrir pourquoi ?  

Comment bien définir le Web3 ?

Une évolution logique après le Web1 et le Web2

Le Web1 : Read

C’est la première réflexion que vous vous êtes probablement faite : s’il y a un Web3, cela veut dire qu’il y a un Web1 et un Web2. Bonne déduction 🕵️‍♀️ !

Le Web1 est un peu la genèse d’Internet « grand public » dans les années 1990. À l’époque, pour les personnes l’ayant connu (j’ai utilisé un PC pour la première fois en 1998 en ce qui me concerne 😅), Internet permettait essentiellement de lire des informations. C’est la raison pour laquelle on appelle le Web1 « Read ».

Netscape, un dinosaure du Web1 l'ancêtre du Web3
Vous trouverez encore un site Netscape sur Internet et c’est… moche 😅

Dans l’Internet 1.0, vous aviez les fournisseurs d’accès, les moteurs de recherche aujourd’hui disparus (Lycos, Netscape) et quelques sites d’information grand public. En d’autres termes, beaucoup de choses à lire

Le Web2 : Read & Write

Le Web2 voit l’arrivée du contenu écrit par la communauté (ex. commentaires, avis). C’est la raison pour laquelle on l’appelle « Read & Write ». Certes, des prémices existaient dans le Web1, avec par exemple Caramail et le forum Hardware. Mais ce sont les réseaux sociaux qui ont définitivement dit adieu au Web1.

Facebook, Instagram et les autres ont permis aux utilisateurs de partager du contenu (écrit, photo, vidéo) accessible dans le monde entier. L’internaute a donc pu diffuser à l’ensemble de la planète ses propres créations (pour le meilleur et pour le pire). Ce système a depuis été dupliqué partout sur Internet, avec des newsletters, des services de messagerie instantanés, des avis après avoir effectué un achat, etc.

Instagram une illustration du Web2 le prédecesseur du Web3
Instagram pour partager des photos, des vidéos : déjà passé de mode ?

Aujourd’hui, nous sommes toujours en plein Web2, encore plus omniprésent qu’auparavant. Seul problème, ce Web2, essentiellement gratuit (et la plupart du temps faussement gratuit), a un revers de la médaille. En effet, des mastodontes le dominent, essentiellement les GAFAM américains (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Nous pouvons aujourd’hui y ajouter le chinois TikTok. Tous ceux-ci font globalement ce que bon leur semble de nos données.

Une première définition du Web3 : Read, Write & Own

Le Web3 veut tout simplement redonner le pouvoir aux utilisateurs. C’est la raison pour laquelle on l’appelle « Read, Write & Own »

C’est une évolution vers un Internet décentralisé, ouvert à tous et sans intermédiaire, où les utilisateurs sont propriétaires de leurs données personnelles, qu’ils souhaitent partager ou non avec d’autres utilisateurs.

Alors oui, vous vous dites probablement que c’est un peu nébuleux. On peut en effet mettre beaucoup de choses sous l’appellation Web3 ! De nos jours, certains vont même se coller l’étiquette Web3, alors qu’ils font plutôt du « Web2 bis ». Nous allons donc essayer d’aller plus en détails.

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Une révolution née avec le protocole Bitcoin (BTC)

En résumant rapidement, nous pourrions dire que le Web3 est une sorte d’évolution pour « réparer » les méfaits du Web2. Ceux-ci sont principalement marqués par la centralisation des données aux mains de quelques géants du numérique, comme déjà évoqué plus haut. 

Dans son livre blanc annonçant la création du protocole Bitcoin, Satoshi Nakamoto avance parmi les principales motivations de son projet cette envie de décentralisation et de (re)prise du pouvoir des individus. En effet, Bitcoin n’est pas simplement la création d’un système monétaire alternatif. C’est aussi la volonté de se soustraire à toute autorité centralisatrice

Le Bitcoin est donc la première application concrète du Web3 et reste, à ce jour, la plus aboutie et la plus utilisée. Et contrairement à ce que certains pensent, le Web3 d’aujourd’hui ne pourrait pas exister sans le protocole Bitcoin.

Hadrien
Les conseils de Hadrien

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Le Web3, un Internet véritablement décentralisé

L’absence de tiers de confiance, une caractéristique propre au Web 3.0

Bitcoin a bâti les fondations du Web3 en annonçant fièrement être une monnaie s’affranchissant des banques. C’est en effet le cœur du véritable Web3, à savoir l’absence d’intermédiaires ou de tiers de confiance.

Dans le Web3, la technologie blockchain permet, grâce aux smart contracts, de tout automatiser et d’exécuter les transactions en toute transparence. L’exemple ultime étant les échanges décentralisés (DEX). Mais la blockchain, ce n’est pas seulement s’échanger des cryptomonnaies. C’est aussi exécuter une clause d’assurance lorsque les conditions sont remplies. Gérer un jeu vidéo en ligne. Ou encore les ressources d’énergie d’un lotissement. Toutes ces actions peuvent être représentées par une transaction dans une blockchain. Ainsi, exécuter un smart contract, c’est une réaliser une transaction.

Wakam a déjà réalisé des produits d'assurance paramétrique qui sont des illustrations du Web3
Même si nous sommes au début, Wakam a déjà réalisé des produits concrets d’assurances paramétriques,
qui fonctionnent grâce à des smart contracts

Le Web3 permet donc d’automatiser une multitude de tâches grâce à des protocoles qui, une fois lancés, n’ont pas besoin d’être surveillés ou contrôlés en permanence. Seule une poignée de développeurs maintiennent le protocole à niveau et effectuent les mises à jour nécessaires, sans compter les autres personnes du réseau qui mettent à disposition leur matériel afin de permettre l’exécution des transactions. 

Des tokens du protocole concernée viennent rémunérer ces personnes à chaque fois qu’une transaction est exécutée. Cela permet de tout automatiser, de manière totalement décentralisée.

Les organisations autonomes décentralisées (DAO), exemple typique du Web3

Le Web3 se comprend encore mieux lorsque l’on évoque les Organisations Autonomes Décentralisées, les fameuses DAOs (Decentralised Autonomous Organisations). 

Prenez une entreprise classique, avec un conseil d’administration décisionnaire et des locaux. Une DAO, c’est la même chose, à trois différences fondamentales près :

  • L’entité n’a pas de locaux,
  • Les décisions sont déjà connues à l’avance (car elles résultent de l’exécution logique d’un code informatique) et exécutées par des smart contracts de manière autonome,
  • Le « conseil d’administration » est composé de toutes les personnes possédant le token de l’entité ou du protocole.

Dans une DAO, tout est transparent et traçable dans la blockchain (notre article de définition de la blockchain reprend les concepts et fonctionnement de cette technologie si besoin). L’autonomie est permise par les smart contracts car, une fois déployé, il n’y a plus moyen d’arrêter le protocole tel qu’il a été conçu. Sauf si un élément est prévu dans le code avant le déploiement bien sûr.

Aujourd’hui, les DAOs sont simplement une ébauche, plutôt à l’origine de fondations ou d’associations. Mais, dans un monde où le Web3 prendrait le pouvoir, il y a fort à parier que les DAOs représenteront une majorité des entités.

Le Web3 : un Internet où les utilisateurs possèdent leurs données

Vous le savez, les données personnelles représentent la mine d’or du Web2. Elles sont utilisées pour tout, notamment pour faire du profilage et vous adresser des publicités ciblées. 

Et même si ce n’est pas le cas, lorsque vous vous inscrivez sur un site Internet, vous lui confiez vos données qu’il conserve lui-même… ou plutôt sur le serveur de son hébergeur, souvent américain (Amazon Web Services, Microsoft Azure, etc). 

Le Web3 agit en opposition totale avec ce principe et c’est toute la définition du verbe Own : vous possédez vos données. Cela se matérialise par le wallet, ce portefeuille numérique, physique ou dématérialisé, comme peut l’être MetaMask, qui permet de stocker vos cryptos et vos NFTs.

Illustration du wallet (ici Metamask) élément clé du Web3
Illustration du wallet Metamask (je ne vais pas vous montrer combien j’ai d’ETH tout de même !)

Comme vous êtes en possession de la clé privée du portefeuille, vous et vous seul pouvez décider quoi faire des données présentes dessus. Ainsi, lorsque vous cliquez sur « Connect wallet » pour utiliser une application décentralisée ou un métavers, vous restez maître de vos données, sans les confier à l’application en question.

Le wallet reste pour l’instant très lié aux crypto monnaies et aux NFTs. Mais, à l’avenir, avec le développement du Web3, on pourra y stocker bien plus de choses. Par exemple vos diplômes, vos contrats d’assurance, vos actes de propriété ou encore vos données médicales.

Le Web3, des promesses encore difficiles à matérialiser

Le délicat passage de la promesse à la réalité

Actuellement, le Web3 représente plutôt des promesses et non pas une réalité. En effet, le wallet crypto n’est pas encore démocratisé (avez-vous essayé d’en parler à votre grand-mère 😏 ?) et cela reste très abstrait.

Les différents tests effectués, notamment dans l’assurance, n’ont pas montré d’intérêt du grand public. Par ailleurs, les DAOs, qui seront essentielles au futur Web3, en sont également au stade embryonnaire. Enfin, la définition même du Web3 reste nébuleuse, en raison d’une absence de clarté sur ce qu’il sera réellement dans le futur. Et pour cause, qui aurait imaginé le succès d’un Facebook ou WhatsApp dans les années 1990 ?

Nous remarquons qu’aujourd’hui de nombreux acteurs qui se frottent au Web3 continuent en fait de centraliser les données.

Le monde du Web2 veut s’approprier le Web3

Il ne fallait pas se faire d’illusions : le Web3 est un business dans lequel beaucoup souhaitent s’engouffrer. C’était déjà le cas avec les plateformes d’échange cryptos centralisées (CEX), qui conservent vos données et vos actifs.

Côté NFTs, de nombreuses entreprises, notamment dans la mode, développent leur propre wallet pour vous permettre de conserver leurs NFTs… seulement compatibles avec ce wallet 😅 ! Pas vraiment décentralisé tout ça… La tokénisation d’actifs, notamment immobiliers, est aussi gérée par des entités centralisées.

Enfin, n’oublions pas les GAFAM. Ils investissent beaucoup dans le secteur et nous voyons clairement qu’ils souhaitent avoir la mainmise dessus. Citons ne serait-ce que Facebook et ses ambitions de metaverse, qui s’est justement rebaptisé Meta, en référence au metaverse. Nous sommes donc encore loin d’un Internet 3.0, entièrement décentralisé et où les utilisateurs sont réellement propriétaires de leurs données.

Conclusion : le Web3 a pour challenge de devenir grand public tout en conservant ses idéaux

Le Web3 offre de belles perspectives et une véritable révolution dans l’efficacité des transactions, dans la transparence et dans la protection des données.

Cependant, il ne doit pas faire oublier qu’il n’est encore qu’une promesse non concluante d’un Internet décentralisé et plus protecteur. Les prochaines années seront essentielles pour savoir si le « Connect wallet » va véritablement se démocratiser, et parlera aussi à votre grand-mère 👵 !

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