L’univers du Web 3.0 est généralement un monde où les projets sont plus connus que les personnes impliquées. Néanmoins, deux noms se sont fait connaître au cours des dernières années : Satoshi Nakamoto et Vitalik Buterin.
Le premier est le créateur du protocole Bitcoin (BTC) et son identité est inconnue jusqu’à aujourd’hui. Le second est l’un des cofondateurs du protocole Ethereum (ETH) et dirige la fondation du même nom.
Né en Russie en 1994 et naturalisé Canadien, pays où il vit depuis sa petite enfance, Buterin a tout du véritable geek : un génie solitaire plongé dans l’informatique depuis qu’il a appris à marcher. Cet article dresse son portrait et son apport à la technologie blockchain.
Vitalik Buterin, un vrai geek au sens noble du terme
Une passion pour l’informatique dès l’enfance…
Vitalik Buterin débarque au Canada à 6 ans, ses parents ayant souhaité fuir la Russie alors plongée dans une grave crise économique. À l’école, le petit Vitalik apprend vite. Tellement vite qu’il est placé dans une classe réservée aux élèves ayant des capacités au-dessus de la moyenne. Il excelle notamment en mathématiques et en calcul mental.
🤓 Doté d’une intelligence hors du commun (son QI serait de 257 !), Vitalik Buterin est au contraire peu à l’aise dans les relations sociales. Il compense en jouant beaucoup en ligne, notamment à des jeux de rôle comme World of Warcraft. Il est plongé dans ce jeu de 2007 à 2010.
Durant cette époque, Vitalik Buterin s’amuse à faire de la programmation, à créer, à coder sans cesse avec réussite. Il apprend seul et à une vitesse phénoménale. Toutes les personnes l’ayant fréquenté sont formelles : Vitalik Buterin est un génie comme on en fait peu.
C’est en 2011 que la vie de Buterin change radicalement, en découvrant le protocole Bitcoin.
… et pour Bitcoin dès 2011
Comme beaucoup, Vitalik Buterin est sceptique sur cette monnaie numérique fonctionnant sans tiers de confiance. Mais il décide très vite de se plonger dans la technologie sous-jacente à Bitcoin, que l’on n’appelait pas encore la blockchain.
Vitalik Buterin n’est même pas majeur quand il se fait connaître auprès des premiers bitcoiners. Il fonde dès 2011, avec Mihai Alisie, le site internet Bitcoin Magazine, qui existe toujours aujourd’hui et qui est le plus ancien média consacré à Bitcoin. Buterin a rédigé une centaine d’articles sur ce site. Au départ, il était rémunéré jusqu’à 5 BTC par article !
Bien qu’il ait décidé de continuer ses études en 2012, Buterin les abandonne très vite pour se consacrer à la crypto. Pour lui, nous sommes devant une révolution. Il est alors très actif dans la communauté Bitcoin et l’un de ses plus ardents défenseurs. Cependant, Buterin voit aussi rapidement les problèmes de ce protocole très fermé.
Ethereum (ETH), la volonté de Vitalik Buterin d’aller au-delà de Bitcoin (BTC)
Les défauts de Bitcoin selon Vitalik Buterin
S’il admire le protocole Bitcoin, il y voit aussi un défaut majeur : il n’a qu’une seule application. En effet, il est conçu pour ne pas pouvoir être modifié, ce qui lui garantit sa sécurité et sa robustesse. Cependant, Vitalik Buterin voit dans la technologie Bitcoin une voie vers une décentralisation plus poussée.
En 2013, il publie un livre blanc (whitepaper) consacré à un projet qu’il appelle Ethereum. Il est accompagné d’un livre technique écrit par l’éminent informaticien britannique Gavin Wood. Tous les deux, avec trois autres, ils décident de fonder officiellement Ethereum en 2015.
Le whitepaper d’Ethereum est toujours disponible sur Internet, ouvert à tous, comme pour la plupart des projets cryptos.
Ethereum (ETH), l’envie d’ouvrir la blockchain à tous les secteurs
Vitalik Buterin voit dans les applications décentralisées l’avenir de l’Internet et de la société. Il reprend alors un concept imaginé par l’informaticien américain Nick Szabo : le smart contract.
Ce dernier est un programme informatique codé, qui s’exécute automatiquement lorsqu’une ou plusieurs conditions sont remplies. Par exemple, dans la finance décentralisée (DeFi), les cryptomonnaies sont prêtées à une personne lorsqu’elle apporte en garantie la somme demandée. Il n’y a aucun intermédiaire pour valider la transaction, qui s’effectue automatiquement dès lors que la condition est remplie.
Avec les smart contracts, la blockchain peut alors s’ouvrir à tous les secteurs. Pour Buterin, la révolution se situe sur ce point. Bitcoin est révolutionnaire, mais sera très difficile à exporter au-delà de certains milieux geeks (vous savez qu’il a finalement eu tort, car de nombreuses institutions financières se sont intéressées au Bitcoin !).
Lancé en 2015, le projet Ethereum suit une feuille de route bien établie. Elle aboutit au changement de consensus de validation en septembre 2022 (The Merge), passant de la Proof-of-Work à la Proof-of-Stake. Aujourd’hui, Ethereum reste le protocole largement dominant pour toutes les applications décentralisées.
La blockchain Ethereum n’est pas exempte de défauts. Elle est notamment réputée pour ses frais de gaz élevés (frais de fonctionnement) et une capacité limitée à traiter plusieurs opérations en même temps.
C’est pourquoi plusieurs projets ont pour but de corriger ces défauts. Vous en retrouverez certains dans notre sélection des crypto monnaies prometteuses.
Ethereum (ETH) : plusieurs cofondateurs aux côtés de Vitalik Buterin
Si Vitalik Buterin est la pièce maîtresse du protocole Ethereum, il ne l’a pas fondé seul. Il a notamment été aidé sur la partie technique par Gavin Wood. Charles Hoskinson faisait également partie du groupe des cinq cofondateurs, qui comptait aussi Anthony di Lorio et Joseph Lubin.
Les quatre autres cofondateurs ont finalement quitté l’aventure Ethereum, mais trois sont restés connus de l’écosystème des cryptomonnaies :
- Gavin Wood a fondé Pokaldot (DOT),
- Charles Hoskinson a fondé Cardano (ADA),
- Joseph Lubin a fondé l’entreprise ConsenSys, qui a notamment créé le wallet MetaMask.
Vitalik Buterin, l’une des personnes les plus influentes de l’écosystème
Depuis sa création, Ethereum est devenue la seconde blockchain du marché des cryptomonnaies. Souvent comparé, à tort, au Bitcoin, le protocole Ethereum permet de mettre à profit les promesses de la technologie blockchain. Tout cela, nous le devons à Vitalik Buterin.
En dehors de Twitter, la parole de Buterin est assez rare, sans pour autant qu’il soit un personnage renfermé. Il lui arrive de participer à des conférences, dont certaines à Paris. Vitalik Buterin est même devenu citoyen du Monténégro suite à une invitation gouvernementale pour développer la blockchain dans ce pays des Balkans !
Si ce dernier point est plus anecdotique qu’autre chose, il n’en reste pas moins un personnage central de l’écosystème Web3. Buterin est très écouté par la communauté, même par les bitcoiners et les anti-Ethereum.
Cependant, l’influence de Buterin s’entend « uniquement » sur le côté technologique et innovation de la blockchain. En effet, il s’intéresse peu au marché et au commercial en général. C’est d’ailleurs la raison du divorce entre Hoskinson et Buterin. Le premier voulait faire d’Ethereum une entreprise, tandis que le second souhaitait que cela soit une fondation non lucrative, ce qu’elle est aujourd’hui.
Vitalik Buterin, le complément idéal à Satoshi Nakamoto pour l’écosystème crypto
Nous prenons le risque, léger, de dire que Satoshi Nakamoto et Vitalik Buterin sont les deux personnes (ou groupe de personnes pour Nakamoto) les plus importantes du Web3. En effet, sans eux, le Web3 n’existerait pas et nous ne serions pas en train de rédiger cet article.
Par ailleurs, comme leurs deux protocoles, les deux personnages se complètent parfaitement. Si l’on sait peu de choses sur Nakamoto, beaucoup d’observateurs l’ont assimilé à un cypherpunk, anarchiste et contre la domination des institutions financières. Pour résumer en un mot, Satoshi Nakamoto est plus du côté de la rébellion ou de la révolte pour changer le système.
Or, Vitalik Buterin, c’est tout le contraire. Peut-être en raison de son côté peu sociable, Buterin ne s’est jamais plaint ouvertement de la société d’aujourd’hui. Certes, il a parfois égratigné le système financier ou la censure, mais n’a jamais appelé à le renverser. Son protocole existe plutôt pour aider les industries d’aujourd’hui à envisager demain.
Néanmoins, les deux personnages ont pour point commun d’être des informaticiens hors pair et, si le Web3 a bien le futur qu’on lui promet, nous nous souviendrons à coup sûr de ces deux noms pour longtemps !
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