Définition : Qu’est-ce qu’un rachat d’actions ou buy back ?
Le rachat d’actions (ou buy back en anglais) est une opération lors de laquelle une société rachète ses propres actions, généralement en vue de leur annulation.
Il résulte d’un rachat d’action, une diminution du nombre de titres en circulation. Lorsque l’entreprise concernée est cotée en bourse, un programme de rachat d’action pousse généralement les prix vers le haut.
Quelles sont les conséquences d’achat d’actions pour l’entreprise ?
Mécaniquement, le fait pour une société de racheter ses propres actions entraîne une diminution du nombre d’actions en circulation.
➡️ Reste à déterminer si ce rachat est effectué en vue de les annuler ou de les redistribuer.
Une diminution du nombre d’actions en circulation et augmentation du cours
Lorsqu’une société émet de nouvelles actions, il y a un effet dilutif où les anciens actionnaires possèdent une part théoriquement moins importante du capital et donc des bénéfices (cet effet est d’ailleurs compensé par la prime d’émission).
À l’inverse, le fait de racheter ses propres actions se traduit par un effet relutif, où chaque actionnaire devient propriétaire d’une part plus grande du capital et voit donc leur droit sur les bénéfices augmenter.
Toute chose égale par ailleurs, cet effet relutif est censé se traduire par une hausse du cours de l’action. En effet, la valeur de la société reste la même mais le nombre de parts est réduit. Chaque part a donc forcément plus de valeur.
Annulation ou distribution gratuite des actions rachetées ?
Une fois achetées, les actions détenues par la société peuvent être :
- annulées par le biais d’une procédure de réduction de capital, les actions disparaissent purement et simplement ;
- être redistribuées gratuitement ou sous la forme d’un complément de rémunération aux salariés et dirigeants de la société en vue, par exemple de favoriser l’actionnariat salarié et augmenter l’engagement de ces derniers.
Dans le second cas, l’effet sur le prix des actions est théoriquement neutre.
Quels sont les avantages d’un rachat d’action pour les actionnaires ?
Une société cotée qui rachète ses propres actions a généralement un effet positif pour les actionnaires qui voient la valeur de leurs actions augmenter et certains ratios financiers s’améliorer. Le buy back peut être perçu comme un mode de rémunération alternatif des actionnaires en lieu et place des dividendes.
Une amélioration des indicateurs financiers
Puisqu’il y a moins d’actions en circulation, la plupart des indicateurs financiers calculés à partir du nombre d’actions en circulation au dénominateur s’améliorent. C’est le cas notamment :
- du bénéfice par action (en lien direct avec le rendement interne et donc la perspective de rentabilité) ;
- du cash flow par action, mesurant la solidité financière d’une entreprise, c’est-à-dire sa capacité à générer des liquidités à partir de son revenu net pour chaque action en circulation…
L’amélioration de ces indicateurs peut inciter de nouveaux actionnaires à investir et donc contribuer à faire augmenter le cours de l’action.
Un soutien artificiel des cours en cas de besoin
Le rachat d’actions est une méthode pour soutenir “artificiellement” le cours de l’action en réduisant l’offre de titres négociables sur le marché. Or, si la demande est constante, le cours de l’action augmente inévitablement, le prix servant de variable d’ajustement.
Si l’entreprise dispose de liquidités et qu’elle veut contrer une baisse de son cours (pour éviter par exemple le risque d’offre publique d’achat hostile), le rachat d’actions peut être opportun.
Un outil de rémunération alternatif de l’actionnaire
Lorsqu’une société rachète ses propres actions, sauf à recourir à un financement externe, elle utilise des ressources disponibles qui auraient pu être distribuées aux actionnaires sous la forme de dividendes. En agissant de la sorte, elle privilégie l’augmentation du cours des titres comme rémunération de l’actionnaire (plus-value latente) au lieu de distribuer des dividendes.
Cette approche présente au moins deux avantages notables :
- dans la plupart des pays, les plus-values ne sont pas taxées de la même manière que les dividendes ;
- une plus-value latente (c’est-à-dire que l’action a pris de la valeur, mais qu’elle n’a pas été liquidée) n’est pas taxable (du moins en France). Or, les actions cotées constituent un actif qui peut servir de garantie (nantissement) pour l’obtention de certains types de financement (crédit lombard par exemple). L’actionnaire peut donc privilégier un emprunt plus important sur la base de la valeur de ses actions pour obtenir des liquidités sans être taxé.
Quels sont les éventuels points négatifs d’un rachat d’action ?
Toutefois, dans certains cas, un rachat d’actions peut être perçu d’un mauvais œil par les actionnaires, et entraîner un désintérêt de ces derniers pour le titre.
En effet, utiliser des ressources propres pour racheter ses propres actions n’est pas anodin et comporte un coût d’opportunité pour l’entreprise :
- Les ressources utilisées pour le buy back auraient pu être utilisées pour investir dans l’appareil productif de l’entreprise ou dans une croissance externe (rachat d’autres sociétés pour compléter l’offre ou absorber un concurrent) ;
- Cela peut témoigner d’un manque de perspective de l’entreprise pour l’avenir ;
- Ou se traduire, à terme, par une perte de compétitivité (les bons investissements n’étant pas été faits quand il le fallait).
Dès lors que les actionnaires perçoivent ces signaux faibles, le rachat d’actions peut avoir un effet contraire à celui recherché et se traduire par une baisse du cours de l’action.
Questions fréquentes
L’entreprise la plus connue pour procéder régulièrement au rachat d’actions est Apple qui depuis 2013 a racheté environ 460 milliards d’euros d’actions.
En France, de nombreuses entreprises y ont recours telles que Sanofi qui a racheté plus de 2,9 milliards d’euros d’actions en 2016 (soit 3,2 % de sa capitalisation boursière).
Le rachat d’action est une politique menée par l’organe de direction de l’entreprise avec l’approbation de l’organe de contrôle. Les actionnaires d’une entreprise cotée ne peuvent pas directement s’opposer à un rachat d’action, mais peuvent influencer la politique de l’entreprise sur l’opportunité ou non d’une telle opération.
Pour l’actionnaire qui vend ses titres, le rachat d’action entraîne une plus-value taxée au prélèvement forfaitaire unique (flat tax), à moins que les actions ne soient portées à travers une enveloppe fiscale comme le PEA ou l’assurance-vie, auquel cas, c’est la fiscalité de ces enveloppes qui s’applique. Les moins values peuvent être déduites des plus-values futures.