La finance islamique comprend l’ensemble des opérations et produits financiers en accord avec la loi coranique (y compris les transactions sur matières premières ). Définition et fonctionnement dans cet article ⤵️.

Contexte

Ces dernières années, les institutions financières classiques ont dû faire face à une succession de crises, les plus importantes qu’elles aient connues de toute leur histoire :

  • La crise des subprimes
  • La crise de confiance interbancaire (faillite du géant Lehman Brother)
  • La crise des états (faillite de l’État Grec)

La succession de ces événements a conduit à une perte totale de confiance, les banques ne se faisaient plus confiance. Elles ne se prêtaient plus d’argent et avaient énormément de difficultés à trouver du cash.

À côté, la finance islamique connaît un essor mondial, lié notamment à l’abondance de liquidité. Un marché qui se chiffre à 2400 Milliards d’euros en 2019.

Pour répondre aux besoins de leurs clients, les banques de financement et d’investissement (BFI) sont obligées de trouver de nouvelles sources de financement. Ce fut le cas chez certaines BFI qui ont mis en place dans leur activité Commodities des arrangements de financement qui sont conformes à loi islamique (la Charia) sous la forme de « Murabaha ».

Loi de finance islamique: la Charia

La Charia est la loi islamique qui régit les principes de cette finance, les deux fondements de base sont :

  • Les profits et pertes doivent être partagés
  • La transaction doit se faire sur un actif tangible afin de faciliter l’application du précédent point

Murabaha

Les produits de type Murabaha, sont des arrangements de financement qui permettent de vendre et d’acheter simultanément une marchandise (sauf l’argent et l’Or) au même client. L’argent du client est déposé à la date de transaction et n’est remboursé que dans une date future (pouvant s’étendre de quelques jours à trois mois). L’achat et la vente de la marchandise sont exécutés à des prix légèrement différents. La différence entre l’achat et la vente représente le profit versé au client pour le prêt des liquidités.

Type de modélisation du produit

Le Produit est modélisé sous forme d’un swap, les deux jambes du swap ont le même sous-jacent matières premières. Le Spread sert à modéliser la différence de prix lors de l’échange.

Trade flow

Voici la structure fondamentale d’une transaction Murabaha :

murabaha.jpg
  1. Le client achète des métaux par l’intermédiaire de la BFI (mandataire de la transaction) au courtier de métaux (Metal Broker), en échange de cash.
    • Le montant de la transaction sera de N
    • Paiement immédiat (Cash settled spot)
    • Le prix du métal (once) sur le marché (Metals settled spot)
  2. La BFI rachète les métaux au client, en échange de cash.
    • Le montant de la transaction sera de N + le profit convenu à l’avance
    • Paiement à la date de maturité
    • Le prix du métal (once) sur la marche (Metals settled spot)
  3. Le courtier de métaux (Metal Broker) achète le métal à la BFI, en échange de cash.
    • Le prix sera d’un montant de N
    • Paiement immédiat (Cash settled spot)
    • Le prix du métal (once) sur le marché (Metals settled spot).

Dans la structure décrite ci-dessus, il n’y a aucune livraison physique entre la BFI et son client.