Qu’est-ce que le taux de rendement d’un placement ?
Le taux de rendement d’un placement est un pourcentage qui permet de chiffrer le gain ou la perte généré par un investissement sur une période donnée, hors plus ou moins-value.
Si le taux de rendement est positif, alors cela signifie que votre investissement vous rapporte de l’argent. En revanche, si votre calcul indique un taux de rendement négatif, cela signifie que vous subissez une perte.
⚠️ Il ne faut pas confondre rendement et rentabilité. La rentabilité inclut également les éventuelles plus ou moins values, tandis que le rendement prend en compte uniquement les revenus générés par le placement (ex. revenus locatifs, dividendes, versement d’intérêts).
Pour parler de rendement, vous verrez parfois apparaître le terme de « ROR ». Il s’agit du « Rate Of Return« , qui est l’équivalent du taux de rendement en anglais.
Comment calculer le taux de rendement d’un placement ?
Dans ce paragraphe je vais vous donner une formule générale, mais dans la suite de l’article je donnerai quelques précisions en fonction du type de placement (ex. actions, obligations, immobilier).
Pour calculer le taux de rendement d’un investissement, vous devez faire la différence entre la somme de vos gains et la somme investie, que vous divisez ensuite par la somme investie. Pour finir, vous multipliez le tout par 100. Ce qui donne :
Taux\ de\ rendement = Somme\ des\ revenus\ sur \ l'année\ / Investissement \times 100
➡️ Cette formule vous donne le taux de rendement brut.
Vous pouvez partir de cette formule pour calculer le taux de rendement net, ainsi que le rendement net net (ou net fiscal). Je vous présente ces notions tout de suite.
Définition et calcul du taux de rendement net
Le taux de rendement net, contrairement au brut, prend en compte les frais et charges induits par votre placement, mais sans prendre en compte la fiscalité. Ces frais et charges sont à soustraire de la somme des revenus obtenus sur l’année.
Par exemple, dans le cas d’un placement en assurance-vie, vous devez prendre en compte les éventuels frais d’arbitrage, frais de gestion de vos unités de compte, frais de gestion de l’assurance-vie, etc.
Les frais peuvent peser très lourd sur la performance de vos investissements. C’est pourquoi nos classements, comme le comparatif des assurances-vie, prennent en compte les opportunités de gains, mais aussi le niveau de frais.
Définition et calcul du taux de rendement net net (ou net fiscal)
Enfin, le véritable juge de paix pour évaluer la performance d’un placement, c’est le rendement net net (in the pocket 😉).
Il s’agit du taux de rendement de votre investissement, en prenant en compte les frais et charges, et en incluant également l’impact de la fiscalité.
C’est finalement le taux de rendement le plus important, car c’est lui qui traduit si à la fin vous avez gagné de l’argent ou non, et dans quelle ampleur.
Pour illustrer l’impact de la fiscalité sur la rentabilité, nous avons comparé l’investissement dans une SCPI en direct, et l’investissement dans une SCPI via une assurance-vie.
Par exemple, si vous touchez 10 000 euros de loyers d’une SCPI, que vous êtes imposé à la tranche marginale d’imposition de 41%, et que vous êtes en couple :
- En direct : vous allez payer 41% + 17,2% soit 5 820 € de taxes.
- Dans l’assurance-vie : après 8 ans, vous allez payer 17,2% de prélèvements sociaux puis 7,5% après un abattement de 9 200 € soit 1 780 € de taxes.
➡️ L’assurance-vie vous permet d’économiser 4040 € d’impôts !
Le taux de rendement réel : la prise en compte de l’inflation
Enfin, le taux de rendement peut également être calculé en corrigeant le taux de rendement de votre placement du taux de l’inflation.
Par exemple, un livret A offrant un taux de rendement de 3% net par an correspond à un taux de rendement réel de -2% si l’inflation est à 5%. En effet, puisque 3% – 5% = -2%. Ainsi, en prenant en compte l’inflation, vous pouvez vous rendre compte si votre patrimoine s’accroît ou diminue, à pouvoir d’achat constant.
Maintenant que nous avons vu les concepts de manière générale, rentrons plus dans le détail en fonction du type d’investissement que vous réalisez.
Comment calculer le rendement d’une action ?
Pour qu’une action génère un rendement, il faut que celle-ci verse un dividende. Alors le taux de rendement d’une action correspond à la somme des dividendes perçus, divisée par le montant d’acquisition des actions correspondantes.
Vous pouvez effectuer le calcul pour un investissement que vous avez réalisé, et alors ce taux de rendement est personnalisé.
Si vous êtes en quête d’informations sur une action, avant d’investir, et que vous voyez son taux de rendement pour l’année 2023, 2017 ou autres, alors il s’agit, par exemple, du dividende versé pour l’année 2023, divisé par le prix de l’action à fin 2023. Cela ne reflète donc pas le taux de rendement de quelqu’un qui aurait investi il y a plusieurs années, à un cours plus bas ou plus haut.
Vous pouvez utiliser le taux de rendement brut pour comparer le rendement des actions entre elles, hors fiscalité et hors taux de change.
Exemple de calcul de rendement d’une action
Si vous achetez une action cotée à 100 euros en bourse, et que cette action verse un dividende brut annuel de 5 euros, alors le rendement sera de 5 %.
🚀 Maintenant, si le dividende brut est toujours de cinq euros, et que mais vous aviez acheté cette même action à 50 euros, alors le rendement sera cette fois-ci de 10 %.
Dividende Annuel | Cours de l’action | Rendement brut | |
---|---|---|---|
Action A, achetée à l’instant T | 5 € | 100 € | 5 % |
Action A, achetée à l’instant T’ | 5 € | 50 € | 10 % |
Maintenant nous pouvons aller un cran plus loin, et calculer le rendement net. Il faut alors prendre en compte les prélèvements sociaux et les impôts sur le revenu.
- Si vous détenez un PEA, vous enlèverez uniquement les prélèvements sociaux de votre rendement brut. Ces derniers s’élèvent à 17,2 % en 2022.
- Si vous possédez un compte-titres, le rendement net sera calculé après déduction de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux.
Par exemple, avec un PEA, si vous touchez 100 € de dividendes bruts, il faudra que vous calculiez de cette façon :
Montant des dividendes * (1 – prélèvements sociaux) = 100 * 82,8% = 82,80 € de dividendes nets nets
Tandis que pour le CTO (compte-titres ordinaire), soit vous choisissez votre tranche marginale d’imposition (TMI), soit vous optez pour le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), qui est composé de 12,8% d’impôts sur le revenu et de 17,2 % de prélèvements sociaux.
Si vous optez pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, cela peut être intéressant si votre Tranche Marginale d’Imposition est à 11% ou moins. Puisque vous paierez moins de 30 % d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Pour le cas où vous êtes soumis au PFU, voici la formule de calcul :
Montant des dividendes bruts * (1 -PFU) = 100 * 70% = 70 € de dividendes nets nets
Comment calculer le rendement d’une obligation ?
Le taux de rendement d’une obligation s’obtient assez facilement, puisqu’il correspond généralement au taux d’intérêt de celle-ci. Je dis généralement car ça n’est pas tout à fait vrai.
Si vous investissez dans des obligations via du crowdfunding immobilier, en effet le taux de rendement théorique est celui affiché sur l’opération et vous ne pouvez investir qu’à l’émission des obligations. Le nominal de l’obligation est donc connu. Mais par exemple, il est possible qu’il y ait un défaut de paiement sur une ou plusieurs échéances, et il faut alors que vous le preniez en compte pour calculer le véritable taux de rendement de votre investissement.
Si vous investissez dans des obligations sur le marché secondaire (c’est-à-dire par lors de l’émission de l’obligation sur les marchés), alors vous pouvez l’avoir achetée à un prix supérieur ou inférieur à sa valeur d’émission. Dans ce cas, le taux de rendement pour votre placement sera également différent du taux d’intérêt affiché lors de l’émission de l’obligation.
Taux de rendement dans l’immobilier : quel calcul ?
Le taux de rendement dans l’immobilier va se calculer à partir des revenus locatifs et du prix d’achat.
Les gains provenant des loyers payés, et la somme investie correspondant au prix d’achat du bien (ex. appartement, maison, commerce, etc.).
En se limitant à ses deux paramètres, vous restez au niveau du taux de rendement brut. Pour aller au rendement net, vous allez devoir prendre en compte également :
- Frais de gestion, si vous confiez la charge de la gestion locative à un professionnel
- Travaux, pour la partie représentant des charges non récupérables (la fiscalité immobilière va jouer un rôle ici)
- Coût du crédit, si vous en avez un
➡️ Cela vous permet d’avoir une vision de votre rendement net.
Et pour le taux de rendement net fiscal, vous devrez prendre en compte l’imposition de vos revenus immobiliers, sachant que, par exemple pour une location meublée, cela dépendra de si vous êtes en Location Meublée Non Professionnelle (LMNP) ou Location Meublée Professionnelle (LMP), et des différentes options d’imposition choisies au sein de ces régimes. Il faudra alors vous pencher sur les détails, disponibles dans notre article sur la fiscalité de la location meublée.
Si votre investissement immobilier a été réalisé dans le cadre d’un dispositif de défiscalisation (ex. Loi Pinel, Loi Malraux) vous devrez également prendre en compte les gains fiscaux liés à votre investissement afin d’avoir une vue précise du rendement de votre investissement.
Comment optimiser son taux de rendement ?
L’important pour l’investisseur est de maximiser son taux de rendement net net. Pour cela, il faut être attentif à plusieurs points.
Maximiser le couple rendement / risque
Évidemment, pour avoir un taux de rendement net net élevé, mieux vaut partir d’une base élevée. Donc investir dans un placement avec un taux de rendement brut élevé.
Néanmoins, vous devez toujours garder en tête que rentabilité et risques sont liés, et qu’en fonction de votre situation personnelle et de vos objectifs, d’autres paramètres doivent être pris en compte (ex. liquidité).
Faire attention aux frais !
Ne vous arrêtez pas au taux de rendement brut affiché par certains placements. Une fois les frais pris en compte, le rendement peut être sacrément impacté.
Si nous prenons l’exemple de la bourse, vous pouvez investir dans des fonds qui visent à répliquer ou à battre un indice boursier. Sauf que les études montrent qu’historiquement c’est rarement le cas.
Or souvent les fonds vont avoir des frais de 1,5% ou 2% par an par exemple. Tandis qu’un ETF, qui réplique la performance d’un indice, a généralement des frais bien moindres, de l’ordre de 0,5% par an. Ainsi, vous pouvez vous retrouver avec des produits dont le taux de rendement est similaire, mais où les frais annuels diffèrent de 1%. Sur le moyen / long terme, la différence de performance est considérable !
Penser à la fiscalité
Comme nous l’avons vu plus haut dans notre exemple comparant une SCPI détenue en direct et la même SCPI détenue en assurance-vie, l’impact de la fiscalité peut être considérable. D’où l’intérêt de se pencher sérieusement sur le sujet de la fiscalité des SCPI avant d’investir.
En France (comme dans d’autres pays), il existe plusieurs enveloppes fiscales et possibilités vous permettant d’optimiser le rendement de vos placements.
Voici les principales à votre disposition :
Enveloppe / montage fiscal | Type de placement | Pour en savoir plus |
---|---|---|
Assurance-vie | Fonds euros, fonds d’investissement boursiers, SCPI, OPCI | Le fonctionnement de l’assurance-vie |
Plan d’Epargne en Actions (PEA) | Actions cotées et non cotées, ETF | Ouvrir un PEA : Où ? Quand ? Comment ? |
Plan d’Epargne Retraite (PER) | Fonds euros, fonds d’investissement boursiers, SCPI, OPCI | PER : ce qu’il faut savoir |
SCI | Immobilier | Quels sont les avantages des SCI ? |
A vous de jouer pour optimiser votre taux de rendement désormais !
Questions fréquentes
La seule condition est de détenir une action la veille du jour du détachement du dividende.
La date du détachement est communiquée par la société après le vote des actionnaires en assemblée générale.
Il existe deux pratiques de versement, le paiement en numéraire ou le paiement en actions.
Dans le premier cas, la plus fréquente, vous percevez sur votre compte le montant du dividende.
Dans le second cas, l’entreprise vous octroie un montant équivalent en actions.
Non, le montant du dividende, la date de détachement et le jour du versement sont d’abord proposés par le conseil d’administration ou le conseil de surveillance de la société.
Lors de l’assemblée générale ordinaire qui ratifie les comptes du dernier exercice, le dividende proposé est ensuite approuvé (ou non) par les actionnaires.
Cela dépendra si vous utilisez un PEA, une assurance-vie ou un compte-titres.
L’imposition qui s’applique au PEA et à l’assurance-vie a lieu uniquement au moment du retrait. C’est à ce moment-là que vous paierez les prélèvements sociaux.
Pour l’assurance-vie, vous aurez des prélèvements sociaux, mais aussi des impôts sur le revenu en fonction de la date d’ouverture de votre assurance-vie et des abattements possibles.
Pour le compte-titres, vous aurez à payer des prélèvements sociaux et des impôts sur le revenu dès que vous toucherez des dividendes ou que vous encaisserez une plus-value.