Votre tranche marginale d’imposition (TMI) est la tranche d’imposition la plus haute à laquelle vous êtes soumis dans le calcul de votre impôt sur le revenu. On vous en dit plus dans cet article. ⤵️
Vous pouvez passer à une tranche marginale d’imposition inférieure et ainsi réduire vos impôts grâce à différents dispositifs de défiscalisation.
Qu’est-ce que le taux ou la tranche marginale d’imposition (TMI) ?
En France, l’imposition des revenus se fait en grande partie de manière progressive afin d’introduire un effet redistributif, en fonction des ressources de chaque contribuable. Avec la progressivité de l’impôt, plus vous gagnez d’argent et plus votre taux d’imposition sera élevé. Cela se matérialise par un barème d’imposition auquel sont soumis vos revenus.
Dans ce barème progressif, il existe 5 tranches marginales d’imposition (TMI) : 0 %, 11 %, 30 %, 41 % et 45 %, qui se détaille comme suit :
| Tranches de revenus | Tranche d’imposition | Numéro de tranche |
|---|---|---|
| Jusqu’à 11 294 € | 0% | 1 |
| De 11 294 € à 28 797 € | 11% | 2 |
| De 28 797 € à 82 341 € | 30% | 3 |
| De 82 341 € à 177 106 € | 41% | 4 |
| Plus de 177 106 € | 45% | 5 |
Pour tout savoir sur le barème progressif et son montant en 2024, lisez notre article dédié.
En fonction du montant des revenus que vous percevez, vous relevez d’une des 5 tranches marginales d’imposition (TMI). Celle-ci désigne le taux s’appliquant à la dernière tranche de vos revenus. Attention, ce taux marginal ne correspond pas au taux d’imposition moyen. Les tranches sont revalorisées chaque année par la Loi de Finances, en fonction de l’inflation.
En plus de l’impôt progressif sur le revenu, sachez que la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus peut également s’appliquer si votre revenu fiscal de référence dépasse 250 000 € (si vous êtes célibataire) ou 500 000 € (pour les couples mariés et pacsés).
Exemple
Vous êtes célibataire et déclarez un revenu net imposable de 32 000 euros. Vous êtes donc dans la tranche marginale d’imposition de 30 % (ou soumis au taux marginal d’imposition de 30 %). Le calcul de vos impôts est le suivant :
- Vous ne payez pas d’impôt jusqu’à 11 294 €
- Pour la tranche 2, vous payez : (28 797 – 11 294) x 11 % = 1 925,33 euros
- Le reliquat de vos revenus (32 000 – 28 797 = 4 522) est imposé à la tranche 3, c’est-à-dire à 30 %, soit 960,90 euros
➡️ Impôt total : 1 925,33 + 960,90 = 2 886 euros
Tranche marginale d’imposition, taux moyen d’imposition : quelle différence ?
Si la tranche marginale d’imposition désigne la dernière tranche à laquelle sont imposés vos revenus, elle ne correspond pas à votre taux moyen d’imposition. Du fait de la progressivité de l’impôt, l’ensemble de vos revenus n’est pas taxé au même taux.
Reprenons notre exemple précédent, avec la TMI à 30 %. Une fraction de vos revenus est imposée à 0 %, une autre à 11 % et une dernière à 30 %. Le taux moyen d’imposition est celui que représente l’impôt par rapport à l’ensemble de votre revenu imposable.
Le taux moyen d’imposition se calcule donc par la formule : (impôt payé / revenus déclarés) x 100.
➡️ Dans l’exemple précédent, le taux moyen d’imposition : (2 886 / 32 000) x 100 = 9,02 %.
Comme vous le constatez, le taux moyen d’imposition est inférieur à la tranche marginale d’imposition. Il correspond aussi à votre taux de prélèvement à la source, avant prise en compte des réductions et crédits d’impôt.
À savoir : votre taux effectif moyen d’imposition figure désormais sur votre avis d’imposition !
Connaître sa tranche marginale d’imposition : pourquoi c’est utile ?
De manière générale, déterminer votre TMI vous sera utile pour optimiser votre fiscalité et par conséquent, optimiser vos rendements.
En détaillant, connaître votre TMI vous permet de :
- déterminer l’impact qu’aura un nouveau revenu sur le montant de votre impôt et s’il vous fait passer dans une tranche marginale d’imposition supérieure,
- vous interroger sur la pertinence de choisir tel ou tel investissement au regard de la TMI (par exemple, il peut être plus rentable d’investir dans des SCPI depuis une assurance-vie qu’en direct) ;
- pour les revenus financiers, choisir entre le prélèvement forfaitaire unique (flat tax) et l’application du barème de l’impôt sur le revenu,
- pour l’investissement immobilier, s’il est avantageux d’opter pour un dispositif de défiscalisation offrant une réduction d’impôt ou d’engager des travaux pour créer un déficit foncier,
- calculer le rendement net d’un placement ou investissement locatif par rapport à son rendement brut,
- réfléchir à l’utilisation des plafonds du PER et la déductiblité des versements pour payer moins d’impôts.
Exemple : vous souhaitez investir dans un actif immobilier ou financier
La détermination de votre TMI est essentielle dans le choix de vos investissements.
En effet, à l’exception des revenus financiers et plus-values immobilières, tous les revenus que vous percevrez dans le futur (recettes locatives, bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices non commerciaux, rentes, etc) viendront augmenter votre revenu imposable au barème progressif. En d’autres termes, chaque nouvel euro de revenus sera taxé au taux marginal d’imposition.
Prenons l’exemple d’un foyer fiscal dont la TMI s’élève à 41 %. Ces personnes envisagent de réaliser un investissement. Ils se demandent s’ils doivent investir dans des produits financiers ou dans l’immobilier.
Toutes choses égales par ailleurs (rendements, risques), l’investissement dans des actifs financiers est bien plus adaptée. Eh oui ! Les revenus locatifs (fonciers) seraient taxés à 41 % + 17,2 % de prélèvements sociaux, soit 58,2% ! Alors que les dividendes ou intérêts seront, eux, taxés à la flat tax (30 %).
➡️ A rendement égal entre les deux classes d’actifs (immobilier / financier), il y a donc une économie de 28,2 % !
Comment calculer son impôt sur le revenu avec son taux marginal d’imposition ?
Le calcul de l’impôt sur le revenu dépend de la tranche marginale d’imposition. Mais vous devez aussi savoir que celle-ci est impactée par votre quotient familial.
Prise en compte du quotient familial
Le quotient familial ou conjugal permet de tenir compte de votre situation familiale et de pondérer votre impôt. Selon le nombre de personnes composant votre foyer fiscal, vous bénéficiez d’un certain nombre de parts. Ce calcul du nombre de part est une étape préalable au calcul de l’impôt.
Les couples mariés ou pacsés soumis à imposition commune disposent de 2 parts. Vous obtenez ensuite une demi-part pour chacun des deux premiers enfants et une part entière à partir du troisième. Il existe par ailleurs de nombreuses situations particulières qui vous permettent d’obtenir des parts supplémentaires. Pour connaître le nombre de part fiscale en fonction de votre situation personnelle, c’est ici.
Calcul des revenus imposables du foyer fiscal
Vous devez recenser tous vos revenus imposables au barème progressif (nets) :
- salaires, pensions, rentes viagères : déduisez l’abattement forfaitaire de 10 % ou les frais réels engagés.
- bénéfices industriels et commerciaux (notamment les locations meublées) : déduisez un abattement forfaitaire de 50 % ou 71 % selon la nature de votre activité et le montant des revenus. Il s’agit du régime micro-BIC, mais vous pouvez et devez parfois déduire les frais réellement engagés. Ici, on vous explique comment calculer vos BIC nets.
- bénéfices non commerciaux : déduisez un abattement forfaitaire de 34 % si vous relevez du régime micro-BNC ou déduisez les frais réellement engagés. Ici, on vous explique comment calculer vos BNC nets.
- bénéfices agricoles : déduisez un abattement forfaitaire de 87 % si vous relevez du régime micro-BA, ou déduisez les frais réels.
- revenus fonciers : vous pouvez déduire un abattement de 30 % si vous relevez du régime micro-foncier. Sinon, déduisez les charges réellement supportées au cours de l’année.
- certains revenus issus de la levée de stock-options ou d’acquisition d’actions gratuites.
Faites la sommes de tous ces revenus nets, déduisez les éventuelles pensions alimentaires et autres déductions du revenu global, puis divisez ce montant par le nombre de parts fiscales de votre foyer.
➡️ Le résultat vous permet de connaître votre TMI.
Application de la formule de calcul rapide correspondant à votre TMI
Le tableau suivant vous permet d’appliquer directement une formule afin de ne pas calculer l’impôt pour chaque tranche :
| Revenu net global / nombre de part fiscales | Tranche marginale d’imposition | Formule rapide |
|---|---|---|
| Jusqu’à 11 294 € | 0 % | 0 |
| De 11 294 € à 28 797 € | 11 % | IR = (revenus nets x 0,11) – (1 242,34 x nombre de parts) |
| De 28 797 € à 82 341 € | 30 % | IR = (revenus nets x 0,30) – (6 713,77 x nombre de parts) |
| De 82 341 € à 177 106 € | 41 % | IR = (revenus nets x 0,41) – (15 771,28 x nombre de parts) |
| Plus de 177 106 € | 45 % | IR = (revenus nets x 0,45) – (22 855,52 x nombre de parts) |
Exemple de calcul de la TMI et de l’impôt sur le revenu pour un couple
Monsieur X déclare un salaire annuel de 40 000 euros. Il est marié avec Madame Y, qui gagne 42 000 euros. Au total, ils perçoivent un revenu imposable de 82 000 euros. Ils disposent de 2 parts.
Le montant retenu pour déterminer la tranche marginale d’imposition est alors :
- 82 000 euros – 10 % de frais professionnels : 73 800 euros
- puis : 73 800 euros / 2 parts = 36 900 euros.
➡️ La TMI du foyer est donc de 30 %
On applique alors la formule de calcul rapide : (73 800 x 0,30) – (6 713,77 x 2) = 8 712 euros. C’est le montant de l’impôt sur le revenu total dû par le couple.
Imaginons maintenant que le couple envisage d’acquérir un bien immobilier locatif. Les revenus fonciers prévisionnels s’élèvent à 8 000 euros par an (nets de charges).
Ils vont donc passer à la tranche d’imposition supérieure. Les revenus vont être taxés en partie à 30 % et en partie à 41 %, sans compter les prélèvements sociaux de 17, 2 %. Il pourrait alors être plus intéressant d’investir dans un bien Pinel ou dans des actifs financiers via un contrat d’assurance-vie.
Notez que cette formule de calcul ne s’applique pas aux prélèvements sociaux éventuellement dus sur les revenus du capital, qui viennent s’ajouter à l’impôt sur le revenu, à un taux de 17,2 % (sur le montant brut des revenus perçus). Dans notre guide, on vous explique étape par étape comment calculer vos impôts.
Evolution du taux marginal d’imposition au cours de l’histoire
L’impôt sur le revenu (IR) a été instauré lors de la première guerre mondiale et la tranche marginale d’imposition a été multipliée par 4,5 lors de la seconde guerre mondiale ! Vous l’aurez compris, l’IR a servi a financer l’effort de guerre français.
Après les anneés 50, on constate que le taux marginal d’imposition a diminué.
Du moins, c’est ce qu’on pourrait penser en regardant ce graphique. Cependant, des impôts complémentaires à l’IR ont été ajoutés. Aujourd’hui, on peut signaler deux impôts complémentaires qui portent le taux d’imposition marginal à 66,2 % :
- les prélèvements sociaux (17,2 % sur les revenus du patrimoine),
- la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (3 % et/ou 4 %).
Notez toutefois que les taux marginaux ne sont pas représentatifs de la pression fiscale sur les revenus en France. On vous en dit plus sur les évolutions d’indicateurs concernant l’impôt sur le revenu ici.