Le Topix, acronyme de Tokyo Stock Price Index, est un des deux indices boursiers de référence au Japon (avec le Nikkei). Il est composé de toutes les entreprises cotées dans le premier compartiment de la bourse de Tokyo, place boursière la plus importante d’Asie.
Pour bien voir l’évolution de l’indice, on peut noter que le code ISIN du Topix est le JP9010100007, et son ticker est le TOPIX.
Comment est calculé le Topix ?
À l’instar de tous les grands indices boursiers la pondération du Topix est proportionnelle à la capitalisation boursière des entreprises. Notez au passage, que cela le différencie du Nikkei, qui fait partie des rares indices dont le poids de chaque action dans l’indice est proportionnel à son prix.
Depuis Juin 2006, le Topix tient seulement compte de la capitalisation boursière flottante, c’est-à-dire la proportion des actions effectivement cotées en bourse et non pas celles détenues à titre privé ; ce qui est le cas de la vaste majorité des indices.
Par défaut, la valeur de l’indice est Price Return, c’est-à-dire qu’elle ne tient pas compte des dividendes.
Historique des performances du Topix
La première valeur du Topix remonte au début de l’année 1968, il valait alors 100 points. En 2021, il dépasse les 2100 points.
Néanmoins, le Topix a été traversé par une bulle spéculative sans précédent. Durant les années 80, sous l’effet d’un surplus d’épargne et de liquidités, les marchés financiers et immobiliers japonais sont entrés dans une spirale inflationniste qui a projeté le Topix à plus de 2800 points en 1989. Quelques jours plus tard la bourse de Tokyo s’effondrait et le Topix n’a jamais retrouvé de tels niveaux.
Le Topix et le Nikkei font donc partie des rares indices boursiers internationaux à ne pas suivre une tendance haussière sur le long terme. Malgré tout, le rendement moyen affiché par le Topix entre 1968 et aujourd’hui est de 5,9% ; pas beaucoup moins que les autres indices de la même envergure, d’autant que ce chiffre ne tient pas compte des dividendes.
D’ailleurs, depuis 2012, année marquée par des changements politiques importants pour redynamiser l’économie nippone, la performance du Topix très bonne : 12,5% par an et presque 14% en tendant compte des dividendes.
La volatilité du Topix est de 21,18% depuis sa création et 18,80% depuis 2012. À titre de comparaison le CAC 40 est à 19,55% sur la même période.
L’économie boursière japonaise
De l’analyse précédente, on peut tirer deux leçons :
- ne jamais mettre tous ces œufs dans le même panier, et ne pas concentrer tout son portefeuille boursier dans un seul et même pays. C’est le principe même de la diversification en finance.
- c’est après des baisses importantes que les hausses sont les plus spectaculaires.
Le Japon a été la deuxième puissance économique mondiale dans les années 80 ; on parlait alors du « miracle économique japonais » avant que le pays n’entre dans une crise profonde.
La dernière décennie – accompagnée des changements politiques appropriés – a prouvé que le Japon s’était remis de cette crise et que son économie s’était « normalisée ».
Aujourd’hui, avec 126 millions d’habitants et un PIB qui dépasse 5 500 milliards de dollars, le Japon est la quatrième puissance économique au monde.
La capitalisation boursière du Japon est de 7 000 milliards de dollars environ, soit 1500 milliards de plus que celle de la France. Et les sociétés dont la capitalisation boursière dépasse 10 milliards de dollars sont quatre fois plus nombreuses au Japon qu’en France (122 contre 35).
En conclusion, malgré un parcours en montagnes russes, le Japon n’est pas une zone géographique à exclure de votre portefeuille et Topix un indice de choix pour y apporter de la diversification.
La composition du Topix
Quels sont les critères de sélection du Topix?
Pour intégrer l’indice, une entreprise doit être cotée à la bourse de Tokyo et faire partie du premier compartiment de celle-ci. Cela nécessite une capitalisation boursière d’au moins 25 milliards de Yens (soit 190 millions d’euros).
Le Topix est composé d’environ 1 700 entreprises.
Répartition sectorielle du Topix
Malgré l’absence de politique de diversification, le Topix a une bonne diversification sectorielle. On pourra tout de même remarquer que l’industrie et les produits de consommation cyclique dominent l’indice. C’est cohérent avec l’économie japonaise.
Le graphique ci-dessous donne la distribution de l’indice par secteur d’activité.
Les entreprises phares du Topix
Parmi les entreprises au sommet de l’indice, on trouve :
- Toyota, le constructeur automobile, arrive premier avec 3,12% de l’indice.
- Sony et Nintendo, sociétés spécialisées notamment dans les jeux vidéos, arrivent respectivement 2ème et 7ème de l’indice avec 2,65% et 1,34%.
- SoftBank, société de holding est 3ème de l’indice en représentant 2,63% de l’indice.
Vous noterez que Toyota arrive en tête du Topix. Cependant, ce n’est pas le cas dans le Nikkei 225 où elle n’est que 27ème. Cette distorsion est due à la méthodologie du Nikkei, laquelle pondère les actions en fonction de leur prix – à l’instar du Dow Jones.
Comment investir dans le Topix?
Le Topix étant l’un des indices nippons de référence, il est relativement aisé de trouver des ETF permettant de répliquer sa performance.
Pour rappel, un ETF est un fonds d’investissement dont l’objectif est de répliquer un indice boursier. Pour cela, le fournisseur de l’ETF investit dans les entreprises de l’indice, conformément à sa pondération.
On peut toutefois noter que la qualité des ETF Topix n’est pas excellente. Par exemple, la performance cumulée sur 5 ans de l’ETF Topix d’Amundi est de 42,35% contre 46,57% pour l’indice total net return. Cela peut s’expliquer par la grande quantité d’actions au sein du Topix, ce qui le rend plus difficile à « tracker« .
Vous pouvez investir dans un ETF, via certaines assurances-vie (les meilleures), depuis un PEA, un compte-titres ordinaire et même dans certains PER (les meilleurs aussi).
Vous retrouverez notre sélection d’ETF pour investir au Japon ici (Topix et Nikkei inclus).
Quelles sont les alternatives au Topix ?
Le Nikkei
Le Nikkei, ou plus précisément le Nikkei 225 est une première alternative au Topix. Cet indice étant plus populaire pour des raisons historiques, vous trouverez plus facilement des ETF le répliquant.
Néanmoins, on l’a vu, sa méthodologie est quelque peu alambiquée puisque chaque entreprise de l’indice est pondéré proportionnellement au prix de l’action et non de sa capitalisation boursière ; ce qui n’a pas beaucoup de sens.
Reste que, comme le montre le graphique suivant, les deux indices sont très fortement corrélés.
Le MSCI Japan
Une autre possibilité pour s’exposer au marché japonais est de s’orienter vers des ETF répliquant le MSCI Japan. Avec 272 actions, cet indice couvre 85% de la capitalisation boursière japonaise. La méthodologie MSCI vous assure par ailleurs d’avoir un portefeuille bien diversifié.