Définition – Qu’est-ce qu’un marché financier ?
Un marché financier est un lieu d’échanges pour les produits financiers. Un marché financier n’est donc pas très différent du marché sur lequel vous faites vos course. A ceci près qu’à la place des tomates et du fromage que vous et moi achetons, ce sont des actions, des obligations ou encore des matières premières qui passent entre les mains de sociétés de gestion de banques, d’entreprises ou encore de courtiers en bourse.
Dans la terminologie financière, on distingue le « marché financier » d’une « place boursière » dans le sens où la bourse est localisée, là où le marché est global. Ainsi, le « marché des actions » inclus aussi bien la bourse de Paris, de New York ou d’Amsterdam.
Il arrive parfois que le marché soit personnifié par la presse, on peut ainsi lire parfois « Le marché financier est en hausse » ou « Le marché tangue, baisse, chute ». Dans ce cas, on fait référence au cours d’un ou plusieurs indices boursiers, comme le CAC 40 ou le Dow Jones. Les indices reflètent la tendance générale des actions sur une place boursière donnée.
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Le rôle des marchés financiers
Les marchés financiers jouent un rôle essentiel dans le financement de l’économie. Un particulier ou une PME peuvent emprunter et financer leurs achats et leur activité auprès d’une banque. Mais cela n’est plus suffisant pour une multinationale ou un État.
La force des marchés financiers est de pouvoir attirer des masses importantes de capitaux venant de particuliers comme d’institutionnels et de les mettre à disposition des entreprises et des États qui ont un besoin de financement important.
En contrepartie, pour les agents économiques qui apportent ces capitaux, le marché financier facilite l’allocation de leur épargne. C’est là un facteur d’accroissement de leur richesse à travers les inintérêts et les dividendes qu’ils obtiennent.
L’allocation de l’épargne et le financement de l’économie ne sont pas les seuls rôles que joue le marché financier, on peut en citer d’autres, de second ordre :
- L’évaluation des actifs : en confrontant l’offre et la demande d’un grand nombre d’acteurs, le marché financier permet de faire émerger un prix pour chaque actif financier. Étant donné la complexité qu’il existe à estimer la valeur de certains actifs, l’approche du marché est sans doute la meilleure.
- L’apport de liquidité : en multipliant la quantité des intervenants sur le marché, celui-ci créé de la liquidité. Vous pouvez, par exemple, acheter et vendre la plupart des actions mondiales en quelques secondes, sans vous demander si vous trouverez un acheteur. Le marché boursier est l’un des plus liquides au monde, bien plus que le marché immobilier par exemple.
- La transparence de l’information : les règles propres à chaque place boursière permettent de s’assurer que les informations financières sont publiées et rendues accessibles au plus grand nombre. C’est, par exemple, le cas des rapports financiers annuels de la plupart des entreprises cotées.
- Une sécurité renforcée. Imaginez que vous deviez acheter des actions directement des mains d’un parfait inconnu, auriez-vous confiance ? Et bien dans les marchés organisés, les transactions transitent par des chambres de compensation qui s’assurent de leur bonne exécution.
Les marchés financiers jouent donc un rôle essentiel dans le fonctionnement des économies modernes. Nous aurions bien du mal à nous en séparer !
Le fonctionnement des marchés financiers
Les différents intervenants
Les intervenants sur les marchés financiers sont nombreux. On peut les regrouper en trois grands groupes :
- Les entreprises – Elles sont à la recherche de financement et peuvent l’obtenir de deux manières : soit en émettant des titres obligataires, c’est-à-dire en empruntant sur les marchés ; soit en émettant de nouvelles actions et en les vendant sur les marchés. Mais, dans le cas où une entreprise a un excès de trésorerie, elle peut aussi être amenée à racheter ses propres actions (stock buyback).
- Les États et les organismes publics – Ils ont généralement la même problématique que les entreprises, à savoir trouver un financement pour assureur leur train de vie. Contrairement aux entreprises, les États ne peuvent pas émettre d’actions. La France, par exemple, se finance au moyen d’obligations de long terme (OAT) ou de court terme (bons du trésor).
- Les institutions financières – Les banques, les sociétés de gestion, les fonds de pension, les courtiers en bourse et les assureurs sont autant d’acteurs qui agissent en tant qu’investisseurs, la plupart du temps pour le compte de leurs clients. Par exemple, une société de gestion achète des actions pour le compte des particuliers qui ont investi dans leurs fonds d’investissement.
Les particuliers ont rarement accès au marché financier à proprement parler. Au lieu de cela, ils passent par l’intermédiaire d’un courtier en bourse (qui peut aussi être une banque). Le courtier a, quant à lui, un accès direct au marché.
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Les transactions
Sur les marchés organisés, comme à la bourse de Paris par exemple, chaque intervenant peut inscrire un ordre de bourse dans le carnet d’ordre. Un ordre est constitué d’une quantité (par exemple 100 actions) et d’un (prix par exemple 692 €) et d’une position (achat ou vente).
Voici, par exemple, le carnet d’ordre pour l’action LVMH à la bourse de Paris :
Dès qu’un ordre à l’achat et un ordre à la vente se rencontrent sur le même prix, alors une transaction est exécutée. La chambre de compensation s’assure alors que les fonds nécessaires à la transaction sont apportés.
Les différents marchés financiers
Les principaux marchés mondiaux
Le marché de la dette
Le marché de la dette, c’est-à-dire celui des obligations et des titres de créance en tous genres est le plus gros marché financier. Le volume d’échange est de l’ordre de 8 000 milliards de dollars par jour. Cela tient compte d’obligations de long terme, sur 30 ans ou plus ; d’obligations d’États très peu risquées ; d’obligations d’entreprises, plus risquées ; ou encore de prêts interbancaires sur un jour, réputés sans risques.
Le marché des devises
Le marché des changes ou Forex est également un énorme marché. À l’heure où l’économie est plus globalisée que jamais, cela n’est pas une surprise. Au niveau le plus élevé, ce sont essentiellement les banques qui s’échangent des devises entre elles, après avoir agrégé les transactions de leurs clients.
Le marché actions
Bien qu’étant le plus populaire, le marché des actions n’est pas le plus gros. D’après la banque mondiale, ce sont environ 300 milliards de dollars d’actions qui sont échangé chaque jour. Si ce marché a tant d’importance dans la presse, c’est sans doute parce que c’est le marché de prédilection des investisseurs particuliers. Notez au passage que le marché actions est segmenté dans plusieurs dizaines de bourses internationales.
Le marché des produits dérivés
Les produits dérivés, sont des contrats dont la valeur dépend du prix d’un sous-jacent. Par exemple, la valeur d’une option d’achat sur une action dépend du prix de l’action en question. Beaucoup de produits dérivés sont échangés de gré à gré, mais d’autres sont aussi cotés en bourse, c’est le cas des options listées et des contrats à terme sur certaines matières premières.
Marché primaire vs marché secondaire
On différencie généralement le marché primaire ou « marché du neuf », du marché secondaire, ou « marché de l’occasion ». La différence est néanmoins plus ténue qu’elle en a l’air. Prenons l’exemple d’une entreprise qui cherche à lever des fonds en s’introduisant en bourse. En amont, de son introduction, l’entreprise va faire appel à une banque d’investissement (ou plusieurs) qui va collecter des intentions auprès d’investisseurs. Une fois les investisseurs trouvés, l’introduction en bourse est réalisée et les actions se retrouveront instantanément sur le marché dit secondaire.
Marché organisé vs marché de gré à gré
Le marché organisé est le plus connu. C’est le marché tel que nous l’avons décrit plus haut, tenu par les places boursières comme Euronext ou Nasdaq. Les transactions passent par un carnet d’ordre, elles sont enregistrées et archivées. Mais pour plusieurs raisons, il peut être plus pratique de réaliser une transaction en dehors du marché organisé. Dans ce cas, on dira que c’est un échange de gré à gré, ou over the counter (OTC) en anglais.
C’est le cas des transactions portant sur de gros volumes de titres, lesquelles risquent d’avoir un impact négatif sur les prix. En négociants directement avec un acquéreur, vous pouvez vous mettre d’accord sur un prix et être sûr que la transaction aura lieu à ce prix. C’est aussi l’objet des Dark Pool, qui sont des systèmes d’échanges dans lesquels le carnet d’ordres n’est pas public. Vous pouvez ainsi passer un ordre sans que celui-ci ne soit révélé aux autres acteurs. C’est seulement une fois la transaction effectuée que le prix est révélé publiquement.
Il existe d’autres systèmes de gré à gré relativement développés. C’est par exemple le cas du marché des CFD, qui sont des produits dérivés qui s’échangent entre particuliers et brokers, et entre brokers, sans passer par une place de marché.
Comment le marché financier est-il régulé ?
Chaque pays a sa propre instance de régulation des marchés financiers. Aux États-Unis, il s’agit de la SEC (Securities and Exchange Commission). En France, c’est l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui fait le gendarme sur les marchés.
Le périmètre des activités de l’AMF est assez large. Mais une des missions principales de l’AMF est bien sûr de s’assurer du bon fonctionnement des marchés financiers. Elle édicte des règles, fait évoluer la réglementation en cours, autorise (ou non) l’activité de certains acteurs financiers sur le sol Français (banques, courtiers en bourse, sociétés d’investissement..etc), surveille que les règles soient respectées et sanctionne les contrevenants le cas échéant.
L’AMF surveille les manipulations de marché et les délits d’initiés. Elle veille à ce que certaines opérations soient faites selon un protocole précis. Par exemple, les offres publiques d’acquisition (OPA) sont réglementées par l’AMF et doivent être précédées d’un dépôt de dossier auprès de l’autorité de régulation.
La mission de l’AMF intègre également la protection des épargnants contre des fraudes ou des excès. L’autorité fixe ainsi l’effet de levier maximal dans le cadre d’une prise de position au SRD ou avec des produits dérivés comme les CFD. Elle s’assure aussi que les informations données aux clients des banques et des courtiers en bourse soient exactes et exhaustives.
La croissance des marchés financiers
Depuis que les marchés financiers se sont structurés, on peut évaluer leur performance d’un point de vue de l’épargnant. Pour cela il suffit d’observer l’historique des indices boursiers les plus anciens. Le Dow Jones est l’un des plus anciens, mais l’économiste américain Rober Shiller a fait une reconstruction historique du S&P 500, ce qui nous permet d’en avoir l’évolution sur plus d’un siècle. La voici :
Malgré la Seconde Guerre mondiale et les crises les plus marquantes comme celle de 1929 ou 2008, le marché des actions a donc suivi une tendance haussière sur le long terme. Un investisseur peut ainsi espérer obtenir un rendement annuel moyen de l’ordre de 8 à 9% par an en moyenne !
Si cela vous intéresse, on vous explique comment bien investir en bourse, pas à pas, dans ce guide. Vous verrez que tirer profit de la tendance séculaire des marchés financiers n’est pas si compliqué !
Les marchés financiers sont-ils efficients ?
On l’a vu, les marchés financiers sont performants sur le long terme. À court terme, ils sont néanmoins traversés par des crises plus ou moins graves. On peut donc se poser la question de l’efficience des marchés financiers.
On doit la théorie des marchés financiers efficients à l’économiste et prix Nobel Eugène Fama pour qui « un marché est efficient si les prix des actifs reflètent à tout moment l’information disponible ». Une des conséquences de l’efficience des marchés financiers est que vous ne pouvez pas prévoir de manière certaine leur évolution. En effet, si cela était le cas, vous auriez alors en possession une information qui ne serait pas encore intégrée dans les prix. Une conséquence de deuxième ordre est que les prix des actifs et des indices boursiers suivent une marche aléatoire, car là encore, s’ils étaient complètement linéaires, on pourrait en prédire le cours. Les hausses et les chutes de la bourse ne sont donc pas la marque d’un marché inefficient, au contraire.
Néanmoins, une autre interprétation de l’efficience des marché consiste à dire que le prix résultant de l’offre et de la demande correspond en tout point à la valeur fondamentale des actifs. Cette seconde interprétation, beaucoup plus forte est sujette à débat. D’une part, elle suppose qu’on puisse définir de manière objective la valeur intrinsèque des actifs financiers. D’autre part, Robert Shiller, un autre prix Nobel d’économie, a montré qu’à plusieurs reprises les marchés financiers s’étaient déconnectés de leur valeur fondamentale, du moins telle qu’il la calcule.
Une des raisons profondes qui ne permet pas d’atteindre un marché dans lequel le prix et la valeur sont toujours synchronisés vient tout simplement de la psychologie humaine, qui est en proie à des biais comportementaux engendrant des phénomènes de bulles spéculatives. Car il ne faut pas oublier que tous les intervenants sur le marché sont avant tout des êtres humains ! Avidité, comportements moutonniers et excès de confiance en soi sont autant de défauts qui, dans un marché aussi régulé soit-il, peuvent avoir de lourdes conséquences !