La technologie blockchain est passionnante pour certains et abstraite pour d’autres. Aujourd’hui, nous allons essayer de la rendre moins complexe en parlant de la layer 3 dans la crypto.

Les layers font partie intégrante de l’architecture d’une blockchain. Elles permettent la communication entre les différents protocoles, chacune ayant une tâche précise à réaliser en relation avec les autres. 

Layer 0, layer 1… Aujourd’hui, les layers sont nombreuses et leur nombre augmente au fur et à mesure de l’évolution des protocoles. Si les trois premières layers sont bien documentées, ce n’est pas le cas de la layer 3, qui est assez nouvelle. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de lui consacrer un article.

Nous n’allons pas le cacher : c’est un sujet technique. Cependant, si vous souhaitez vraiment comprendre le fonctionnement d’une blockchain, prenez quelques minutes pour lire cet article

Pas forcément besoin d’être un expert du Web 3 pour investir en crypto monnaies. En revanche, il est recommandé d’avoir au moins un vernis et de comprendre un minimum dans quoi vous placez votre argent.

Les layers d’une blockchain sont-elles comme les couches terrestres ?

C’est quoi une layer crypto ?

La technologie blockchain repose sur une architecture qui lui est propre. Néanmoins, il s’agit d’une architecture que l’on retrouve dans l’informatique, avec une communication entre différents outils.

Dans la blockchain, ces outils sont les layers ou couches. Comme souvent, c’est le terme anglophone qui s’est imposé dans le milieu. Pour bien comprendre comment cela fonctionne, il faut partir du début : Bitcoin !

Bitcoin est un protocole unique, qui n’a besoin de communiquer avec aucun autre. C’est tout ce qui fait sa force… jusqu’à un certain point, que l’on va voir juste après.

Ensuite, d’autres protocoles sont arrivés, comme Ethereum, et ils sont bien plus ouverts. L’objectif n’est pas seulement monétaire, mais c’est de créer des applications décentralisées pour tout. 

Comprendre les deux premières couches de la blockchain

Au départ, nous avons la couche d’exécution. C’est le protocole Bitcoin ou Ethereum, où sont exécutées les transactions. Cette couche a existé seule pendant plusieurs années. Plus tard, le nombre de protocoles s’est agrandi et deux problèmes sont très vite apparus. 

Le premier, c’est la congestion du réseau. Beaucoup de demandes entraînent une saturation, un retard dans la validation des transactions, et des frais très élevés, notamment sur Ethereum. Il fallait donc désengorger tout ça avec une couche secondaire, dont nous parlerons dans le prochain paragraphe.

Le second, c’est l’interopérabilité entre protocoles, qui est quasi absente. Ainsi, il n’y a plus seulement besoin d’internet, de développeurs et de serveurs pour un nouveau protocole, il faut également des briques d’interaction.

Ces briques, ce sont les fondations, également appelées layers 0. Elles proposent une infrastructure prête à être utilisée pour y développer un protocole au-dessus, qui sera une couche d’exécution, qui devient alors une layer 1. Les protocoles développés sur la même layer 0 pourront communiquer facilement entre eux. 

Ainsi, Bitcoin et Ethereum sont bien des layers 1. À l’inverse, les protocoles Cosmos (ATOM) ou Polkadot (DOT) sont des layers 0.

Par exemple, la BNB Chain de Binance est une layer 1 développée sur Cosmos (layer 0).

La layer 2, les prémices de la layer 3 crypto

Et la layer 2 dans tout ça ? Elle répond au premier problème, à savoir le manque de scalabilité. En d’autres termes, la fluidité du réseau, la rapidité de validation des transactions, et un réseau au fonctionnement peu onéreux. Ethereum a particulièrement souffert de ces problèmes de scalabilité.

Des projets se sont alors développés pour désengorger le réseau. Leur objectif ? Se servir des bases du protocole Ethereum, comme sa sécurité, pour exécuter les transactions « par-dessus ». C’est pour cela qu’on parle de couche secondaire ou layer 2. 

Une fois les transactions exécutées par la layer 2, les transactions validées repassent « en dessous », sur le protocole Ethereum (la layer 1), qui valide un bloc de transactions comme s’il validait une seule transaction. C’est la raison pour laquelle cela va plus vite.

Page d'accueil de la layer 2 Arbitrum
Page d’accueil de la layer 2 Arbitrum

Sur Ethereum, nous avons par exemple une partie de Polygon (Polygon est aussi une chaîne parallèle, mais nous vous passons les détails), Arbitrum ou Starknet. Sur Bitcoin, la layer 2 s’appelle Lightning Network.

Pourtant, certains ont vite estimé que cela n’était pas suffisant et qu’il fallait passer aux layers 3. Et vous allez constater que cela peut être assez proche des layers 2 que nous venons de vous présenter… mais pas toujours !

Donc, nous savons que vous attendiez tous la réponse à la question : oui, les layers d’une blockchain sont comme les couches terrestres, car chacune se superpose à une autre.

La layer 3, comment ça marche ?

Avoir ou ne pas avoir besoin d’une layer 3, telle est la question !

Au départ, la layer 3 ne fait que reprendre la problématique initiale d’une layer 1. A la question « ai-je besoin d’une layer 2 ? », la réponse sera positive si le réseau de la layer 1 est congestionné et que les frais sont trop chers.

La layer 3 est parfois appelée couche d’interopérabilité et nous allons revenir sur ce point. Dans d’autres cas, la L3 n’est qu’une reprise de ce que fait la layer 2 et est donc une sorte de sous-couche secondaire, qui va se mettre au-dessus de la L2. Son objectif ? Aller encore plus vite et être encore moins cher. En d’autres termes, une layer 3 augmente le volume des protocoles existants, permettant aux L1 et L2 d’interagir entre elles de manière encore plus rapide.

En quelque sorte, la layer 3 est donc soit une layer 2 bis, soit une véritable couche indépendante

La réponse à la question posée dépend toujours de la même chose : existe-t-il des frictions ? Le réseau est-il cher et lent ? Va-t-on développer plus d’applications décentralisées ? Mais la question la plus importante est : « Ai-je besoin d’une meilleure interopérabilité entre blockchains ? »

Si la réponse à la dernière question est « oui », alors vous aurez incontestablement besoin d’une L3.

Comment fonctionne une layer 3 crypto ?

Pour bien expliquer le fonctionnement d’une L3, il faut la comparer avec une L2. Une layer 2 permet de désengorger le réseau en « sortant » des transactions de la blockchain principale (la layer 1) pour les valider sur son propre réseau, tout en utilisant la sécurité de la blockchain principale. En conséquence, les frais sont réduits et les transactions sont validées plus rapidement.

Néanmoins, la L2 peut avoir deux faiblesses. La première, c’est quand la layer 2 commence elle-même à saturer. La seconde, ce sont les problèmes d’interopérabilité. Et c’est là qu’une layer 3 peut être utile. En effet, si vous êtes un utilisateur de la finance décentralisée, vous pouvez être agacé de l’absence de compatibilité entre certains protocoles. Une layer 3 permet de résoudre une bonne partie de ces difficultés, ce qui permet in fine d’augmenter la liquidité de certains pools, puisqu’ils peuvent désormais être approvisionnés par des utilisateurs de réseaux différents.

Si l’on devait résumer en une phrase l’apport d’une layer 3, ce serait sa capacité à simplifier les processus des couches inférieures que sont les layers 0, 1 et 2.

En conséquence, en plus d’être des layers 2 bis pour la scalabilité, les layers 3 ont pour ambition de définitivement résoudre le sempiternel problème de l’absence d’interopérabilité entre les différents protocoles.

Des exemples de layers 3 dans la crypto

Nous n’en sommes qu’au début des layers 3 et les protocoles sont encore très jeunes. Il n’y a donc pas beaucoup de littérature à leur sujet. Nous pouvons toutefois citer Interledger Protocol et IBC Protocol.

Page d'accueil de l'Inter-Blockchain Communication (IBC) Protocol, une layer 3
Page d’accueil de l’Inter-Blockchain Communication (IBC) Protocol, une layer 3

Interledger Protocol est développé par Ripple et permet d’augmenter encore l’efficacité de la blockchain Ripple, spécialisée dans les moyens de paiement. IBC Protocol est développé par Cosmos, une layer 0, qui permet donc à tout projet développé sur Cosmos d’être encore plus agile. 

Notre avis : la layer 3, un intérêt encore limité pour le secteur

Au moment où ces lignes sont écrites, l’intérêt des L3 est surtout théorique. Le besoin pratique reste très mineur. Leur développement dépend donc du développement des protocoles décentralisés.

Si le Web3 tient ses promesses et que le nombre d’utilisateurs explose, des layers 3 et même des layers 4 vont en revanche devenir très utiles pour fluidifier le réseau et le rendre entièrement interopérable