Le Document d’Informations Clés (DIC) est un document standardisé, à l’échelle européenne, qui va nous aider, les investisseurs, à faire nos choix de placements.
Nous allons voir ensemble ce que couvre ce Document d’Informations Clés, d’où il sort, comment le trouver, et surtout comment l’utiliser pour éclairer vos orientations d’investissements.
A quoi correspond le DIC ?
Définition du Document d’Informations Clés
Le Document d’Informations Clés (ou DIC) est un document standardisé au niveau européen, permettant de communiquer aux investisseurs potentiels les informations essentielles sur un produit financier. Constitué de 2 à 3 pages au maximum, il fournit des indications sur l’objectif du produit, son niveau de risque, les frais associés, ainsi que les performances passées.
Le DIC remplace depuis le 1er janvier 2023 le DICI (Document d’Informations Clés pour l’Investisseur).
Vous pourrez également retrouver le terme anglais de Key Information Document (KID) pour évoquer le DIC.
Contrairement aux prospectus ou autres brochures marketing, le DIC ne doit pas être un document publicitaire. Les informations communiquées doivent donc être claires et non trompeuses.
De plus, le Document d’Informations Clés doit obligatoirement être remis au client avant toute souscription, et être accessible facilement et gratuitement.
Quels sont les placements concernés par le Document d’Informations Clés ?
Tous les produits financiers ne sont pas concernés par l’obligation de fournir un DIC avant la souscription… mais tout de même un grand nombre !
Ainsi, le Document d’Informations Clés concerne tous les produits d’investissement fondés sur l’assurance, c’est-à-dire des placements financiers qui permettent d’investir sur des actifs (actions, obligations, immobilier, etc.) dont la valeur fluctue et que l’investisseur n’achète pas directement.
On trouve donc des fonds d’investissement, comme les FCP ou les SICAV, ou encore les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI).
Pour les produits financiers achetés en direct, comme des actions achetées via un PEA, il n’y a pas de DIC à fournir.
Enfin, notez que quelle que soit l’enveloppe fiscale (ex. assurance-vie, PEA, compte titres, plan d’épargne salariale), le DIC est obligatoire pour les produits concernés.
Par exemple, vous pouvez voir que depuis mon assurance-vie Fortuneo, lorsque je vais sur la SICAV Schelcher Global High Yield, j’ai accès au Document d’Informations Clés du produit :
A l’origine du Document d’Informations Clés, la réglementation
Le Document d’Informations Clés a fait son apparition lors de la définition et la mise en œuvre de différentes réglementations financières.
Ainsi, le Key Information Document (KID) est apparu avec la directive UCITS, au début des années 2010.
Ensuite, le règlement européen PRIIPS (Packaged Retail and Insurance-based Investment Products), entré en application en janvier 2018, est venu renforcé et étendre ce document.
Le DIC étant d’origine réglementaire, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) s’assure qu’émetteurs et distributeurs de produits financiers soient bien en conformité avec cette règle.
Ces réglementations ont pour objectif de toujours mieux protéger les investisseurs, et font généralement suite à des dérives constatées lors de crises financières. Nous allons justement aborder les bénéfices apportés par le Document d’Informations Clés pour les investisseurs, et qui d’ailleurs ne relèvent pas uniquement de notre protection.
Les avantages du DIC pour l’investisseur
Le Document d’Informations Clés permet :
- D’harmoniser la documentation client au niveau européen
- De synthétiser l’information
- D’informer de manière exhaustive et transparente sur les points clés d’un investissement
- De pouvoir comparer plus facilement plusieurs placements entre eux
🔎 La mise en place d’un format unique pour un grand nombre de supports d’investissement est en effet un atout pour les clients. Cela nous permet de trouver facilement l’information, puisque tous les documents sont identiques. Nous savons ainsi aisément où trouver des informations sur les risques, les frais, etc.
📄 Autre avantage, la forme contrainte du DIC aboutit à des documents de 2 à 3 pages maximum. Pas un document illisible et incompréhensible de plusieurs dizaines de pages en petits caractères. Donc sans être la lecture la plus passionnante, on ne va pas se mentir, la lecture d’un DIC avant d’investir est tout à fait abordable.
Ensuite, le Document d’Informations Clés se concentre sur les points importants d’un produit financier (d’où son nom…). Ainsi, il n’est plus possible (ou moins) de cacher les informations qui fâchent, comme les frais, ou la performance passée quand celle-ci n’est pas bonne. C’est un vrai plus pour d’avantage de transparence au sein du monde de la finance.
Les sociétés de gestion ne sont traditionnellement pas des championnes de la transparence dans leur communication… Par exemple, les frais de SCPI sont un maquis dans lequel il est encore facile de se perdre.
Enfin, l’harmonisation, et notamment l’instauration d’indicateurs communs, permet de comparer plus facilement plusieurs placements entre eux, et selon des critères globalement identiques. Par exemple, la notation du risque est homogène, ce qui facilite la comparaison et la prise de décision pour nous investisseurs.
Où trouver le Document d’Informations Clés ?
Théoriquement, le professionnel qui délivre un conseil ou qui recommande un produit financier doit vous fournir le Document d’Informations Clés gratuitement, et suffisamment tôt pour vous permettre de l’examiner avant toute souscription.
Dans la pratique, vous recevrez généralement le DIC par mail, de la part de votre conseiller, ou directement sur le site internet des sociétés de gestion, ou encore depuis l’espace client en ligne de votre courtier, de votre assurance-vie, etc.
Par exemple, pour la SCPI Iroko Zen, vous pouvez trouver le DIC sur le site internet d’Iroko :
Maintenant que vous avez le DIC sous la main, il s’agit désormais de savoir comment l’interpréter.
Quelles informations trouver dans le document d’informations clés ?
Les différentes parties qui composent un DIC
Le document d’informations clés se présente sur généralement sur 3 pages et doit comporter les informations suivantes :
- les principales caractéristiques du produits (dans la rubrique « En quoi consiste ce produit ? »). Cette partie présente les objectifs du placement, comment la société s’organise pour les atteindre, la durée de vie du produit, ainsi qu’une description du profil d’investisseur visé
- une description du risque et des possibilités de gains (dans la rubrique « Quels sont les risques et qu’est-ce que cela pourrait me rapporter ? »). Vous y trouverez notamment :
- un indicateur de risque, échelonné de 1 (le moins risqué) à 7 (le plus risqué). Il est construit en combinant le risque de marché avec le risque de crédit (c’est-à-dire la possibilité que l’établissement ne puisse pas rembourser)
- la perte maximale de capital possible (pas de perte, perte partielle, totale, ou même perte supérieure à votre mise de départ initiale)
- 4 scénarios de performance : un scénario « de tension » (très défavorable) et des scénarios défavorable, intermédiaire et favorable ;
- la durée de détention recommandée (dans la rubrique : « Combien de temps dois-je le conserver et puis-je retirer de l’argent de façon anticipée ? »)
- et enfin les frais (avec les coûts directs, indirects, uniques et récurrents) et leur impact sur le rendement, exprimés en pourcentage et en euros, afin de montrer les effets cumulés des coûts sur l’investissement (dans la rubrique « Que va me coûter cet investissement ? »).
A noter que le DIC est obligatoirement mis à jour au moins une fois par an , voire plus en cas de modification importante d’une des informations présentées.
Focus sur l’indicateur de risque du DIC
L’indicateur de risque, aussi appelé le SRRI (Synthetic Risk and Reward Indicator, Indicateur synthétique de risque et de performance) est normalement calculé par les équipes risques de la société de gestion. A cet indicateur, noté entre 1 et 7, s’ajoute un commentaire écrit, pouvant intégrer les types de risque qui n’aurait pas pu être pris en compte.
Cet indicateur synthétique de risque et de performance a permis d’harmoniser et faciliter, pour l’ensemble des pays européens, l’analyse comparative entre produits sur une même échelle de risque.
Voici à quoi ressemble l’indicateur de risque sur un DIC :
Exemple pratique d’analyse d’un DIC
Pour avoir une approche plus concrète, je vais parcourir avec vous un Document d’Informations Clés (DIC). Prenons par exemple celui de l’ETF CAC 40 d’Amundi : Amundi CAC 40 UCITS ETF Dist.
Vous trouverez le DIC juste ici.
En quoi consiste ce produit ?
Dans cette partie, il est expliqué que ce produit est une Société d’Investissement à Capital Variable (SICAV), dont l’objectif est de répliquer la performance de l’indice CAC 40 Gross Total Return (donc avec les dividendes bruts réinvestis).
Il est précisé que la durée de vie du produit est illimitée, qu’il ne peut pas être souscrit par des résidents américains, ou encore que le dépositaire est la Société Générale.
Quels sont les risques et qu’est-ce que cela pourrait me rapporter ?
L’indicateur de risque est de 5 sur 7, donc relativement élevé (normal pour des actions). Il est également souligné ici que l’investisseur peut perdre tout ou partie de son investissement.
Au niveau des scénarios de performance, il est rappelé que la durée de détention recommandée est de 5 ans. Et pour être plus tangible, des chiffres sont fournis en prenant comme hypothèse un investissement s’élevant à 10 000€.
Vous voyez que des conditions extrêmes sont présentées, avec un scénario défavorable affichant -18,3% sur 1 an, pour lequel il est précisé que ce type de scénario s’est produit pour un investissement dans la période entre 31/03/2015 et le 31/03/2020 (vous aurez reconnu l’impact du covid sur les marchés).
Que va me coûter cet investissement ?
On y retrouve ici la structure de coûts légère qui nous fait apprécier les ETF, avec des coûts annuels de 0,3%.
Suite à cette section, les coûts sont décomposés entre :
- coûts d’entrée : 0€
- coûts de sortie : 0€
- frais de gestion : 0,25%
- coûts de transaction : 0%
- commissions liées aux résultats : aucune
Combien de temps dois-je le conserver, et puis-je retirer de l’argent de façon anticipée ?
Dans cette dernière partie, il est rappelé que la durée de détention recommandée est d’au moins 5 ans, même s’il est possible de sortir de son investissement à tout moment.
Questions fréquentes
Le Document d’Informations Clés (ou DIC) est un document standard, au niveau européen, qui permet de transmettre aux investisseurs les informations essentielles sur un placement financier. Constitué de 2 à 3 pages, il fournit des indications sur l’objectif du produit, son niveau de risque, les frais associés, ou encore les performances passées.
En effet, depuis le 1er janvier 2023 le Document d’Informations Clés remplace le DICI (Document d’Information Clé pour l’Investisseur), et ceci pour tous les placements collectifs.
Le DIC a pour objectif de protéger l’épargnant, par conséquent il doit pouvoir être consulté avant l’éventuelle signature d’un contrat, pour que celle-ci soit faite en connaissance de cause. Vous pouvez donc les trouver, souvent à tout moment, sur le site de votre banque, l’espace client de votre assurance-vie, etc.
Le Document d’Informations Clés concerne tous les produits financiers qui rentrent dans un support comme l’assurance-vie. Cela vaut donc pour des titres comme des actions, des obligations, de l’immobilier, etc.) que l’épargnant n’achète pas directement. Vous y trouverez par exemple les OPC (Organismes de Placements Collectifs), comme les FCP et les SICAV, ou encore les SCPI. A l’inverse, pour des produits détenus en direct, comme des actions cotées en bourse, il n’y a pas de DIC.
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