Les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) sont une catégorie de fonds d’investissement permettant d’investir de manière diversifiée tout en déléguant les arbitrages de portefeuille à des spécialistes de l’investissement. Autrement dit, il s’agit d’une solution clé en main pour investir indirectement dans une large gamme d’actifs financiers.
➡️ Comment fonctionne une SICAV ? Quels sont ses avantages ? Est-ce une bonne solution pour faire fructifier votre épargne ? Réponse dans cet article !
Qu’est-ce qu’une SICAV ? Définition
La SICAV est un fonds d’investissement prenant la forme d’une société à capital variable permettant d’investir en bourse de manière diversifiée. Au lieu de constituer vous-même un portefeuille financier (ce qui peut être chronophage, risqué et fastidieux), vous pouvez investir dans une SICAV, elle-même détentrice d’une multitude d’actifs financiers diversifiés.
Avec la SICAV, vous êtes donc actionnaire d’une société propriétaire d’un portefeuille d’actifs dont leurs natures et leurs caractéristiques dépendent de la stratégie d’investissement et de la spécialisation du fonds. Une société de gestion est chargée de la mise en place de cette stratégie et des arbitrages à effectuer.
Ainsi, la SICAV peut être spécialisée dans un secteur d’activité et/ou une région du monde, dans certains types d’actifs financiers (actions, obligations, obligations convertibles, etc.), proposer un niveau de risque plus ou moins élevé… Autant dire qu’il y a pléthore de possibilités, reste à trouver celles qui vous correspondent le plus !
Côté rendement, la performance générée par les actifs détenus par une SICAV peut être :
- redistribuée aux actionnaires sous la forme d’une quote-part (SICAV de distribution) ;
- capitalisée au sein de la SICAV (SICAV de capitalisation).
Grâce à la variabilité de son capital, les actionnaires peuvent en principe sortir à tout moment de la SICAV via un mécanisme de rachat de parts. Si le portefeuille de la SICAV s’est valorisé entre l’entrée et la sortie de l’actionnaire, ce dernier dégagera une plus-value.
Les grandes catégories de SICAV
Il est possible de classer les SICAV à partir de la prépondérance de leur actif et de leur stratégie d’investissement.
Selon que la SICAV détient majoritairement des actions d’entreprises cotées ou des titres de créances à court terme, leur niveau de performance et de risque est complètement différent. Il est donc important de bien les distinguer.
Par exemple, une SICAV obligataire est adaptée aux investisseurs souhaitant diversifier leur portefeuille en vue de réduire le risque ou placer des liquidités sur une courte période.
À l’inverse, une SICAV actions est privilégiée pour dynamiser son portefeuille avec un potentiel de rentabilité important (mais un risque de perte à court terme élevé).
SICAV | Spécialisation | Performance espérée | Niveau de risque /5 | Horizon recommandé |
SICAV actions | Actions d’entreprises cotées | Élevée | 4 | Long terme |
SICAV obligataires | Obligations | Faible | 2 | Court terme |
SICAV monétaires | Titres créances court terme | Très faible | 1 | Court terme |
SICAV à gestion alternative (hedge funds) | Selon la stratégie du fonds | Selon la stratégie du fonds | Selon la stratégie du fonds | Selon la stratégie du fonds |
Les SICAV à gestion alternative sont une catégorie à part dans la mesure où la société de gestion en charge du fonds dispose d’une marge de manœuvre importante avec une stratégie tournée vers la spéculation. Aussi appelés hedge funds, ces fonds ont généralement pour objectif de surperformer le marché, quelle que soit la conjoncture, en prenant position sur une gamme d’actifs très hétéroclites (produits dérivés). Ces fonds présentent le plus souvent des risques élevés pour les investisseurs.
Comme pour un portefeuille d’actions, il est préférable d’investir dans plusieurs SICAV plutôt qu’une seule afin d’accroître au maximum la diversification. Néanmoins, si vous investissez dans plusieurs SICAV d’une même catégorie (actions par exemple) faites bien attention à la composition du portefeuille de chacune d’elles pour éviter les risques de surexposition à certains actifs.
Comment fonctionne une SICAV ?
La structure juridique de la SICAV entraîne un certain nombre de conséquences sur son fonctionnement. Ainsi, investir dans une SICAV implique :
- de souscrire des actions par le biais d’une augmentation de capital ;
- l’épargne collectée est ensuite investie par la SICAV dans des actifs conformément à sa stratégie d’investissement ;
- en raison des arbitrages et du travail effectué par la société de gestion en charge de la SICAV, cette dernière facture des frais aux investisseurs ;
- l’actionnaire peut liquider son investissement en demandant le rachat de ses actions à la société de gestion ou à son distributeur.
✅ Rassurez-vous, de votre côté cela reste très simple ! Vous n’avez qu’à passer un ordre de bourse depuis l’interface de votre courtier, il se charge alors de réaliser l’opération en relation avec la société de gestion.
La souscription d’actions et variation du capital
Contrairement aux ETF (exchange traded funds), les actions de SICAV ne sont pas cotées sur un marché réglementé.
Le fait qu’une SICAV soit à capital variable lui permet d’augmenter ou de réduire facilement son capital pour intégrer de nouveaux actionnaires.
Si un investisseur veut investir pour 100 euros dans la SICAV, cette dernière peut augmenter son capital social de 100 euros et ainsi proposer le nombre d’actions adéquat à la souscription.
En conséquence, le capital social d’une SICAV varie selon le nombre d’investisseurs et du volume d’investissement.
Le patrimoine et les arbitrages au sein de la SICAV
Grâce à l’épargne collectée via la souscription d’actions, la SICAV dispose alors de liquidités qu’elle peut investir dans des actifs financiers variés. Comme nous l’avons vu, une SICAV actions va par exemple investir l’épargne collectée dans des actions d’entreprises cotées.
La répartition de l’actif dépend alors de la stratégie de la société de gestion et de la spécialisation du fonds. Généralement, à chaque nouvelle souscription, la SICAV va se contenter de répliquer son portefeuille afin de respecter la répartition initiale.
Le partage de la performance entre les actionnaires
En tant qu’actionnaire, les bénéfices dégagés par la SICAV vous reviennent à proportion de votre poids dans le capital du fonds. La nature des revenus dépend du type d’investissement réalisé par la SICAV. Pour les actions cotées détenues par la SICAV, ce sera par exemple :
- des dividendes ;
- une plus-value en cas de revente.
Pour les obligations, vous pourrez toucher des intérêts et des plus-values (en cas de vente des titres avant leur échéance).
À noter qu’il faut bien distinguer :
- la performance générée par l’actif de la SICAV (actions, obligations…) prenant la forme de distribution ou d’accumulation (les gains sont automatiquement réinvestis dans le fonds) ;
- la valeur liquidative de votre investissement dans la SICAV qui dépend de la valeur totale de l’actif net au moment du rachat. Nous y reviendrons…
Les frais d’une SICAV
À partir du moment où vous déléguez la gestion de votre portefeuille à une entreprise tierce (société de gestion), cela a nécessairement un coût.
Dans une SICAV, on distingue 3 types de frais :
- frais de souscription : entre 0 et 3 % ;
- frais de gestion : généralement compris entre 1 et 2,5 % par an ;
- frais de surperformance : rare, sauf pour les SICAV à gestion alternative (hedge funds) en cas de surperformance de l’indice de référence.
Aujourd’hui, la norme est de facturer uniquement des frais de gestion, mais il existe encore des SICAV pratiquant les frais de souscription. Quant aux frais de performances, c’est surtout l’apanage des Hedges funds.
Les frais de gestion sont calculés sur le volume total de l’encours. Autrement dit, si votre investissement se valorise dans le temps, le volume de frais de gestion facturé augmente.
Il faut être particulièrement vigilant sur ces frais puisqu’ils impactent directement la performance de votre investissement. Tout ce que vous économisez en frais de gestion peut être considéré comme un gain. Réussir à faire l’économie de 1 % par an, doit être dans vos priorités d’investisseur.
Quant aux SICAV facturant des frais de souscriptions, sauf exception, nous vous recommandons de fuir ces solutions de placement.
Pour optimiser les frais de gestion, il peut être intéressant de s’orienter vers des fonds de gestion passive, appelés ETF (exchange traded funds). Ces produits facturent des frais de gestion bien inférieurs entre 0,10 et 0,25 % (sauf pour les ETF sectoriels de niche dont les frais peuvent avoisiner les 0,6 % par an).
La liquidation de l’investissement
L’avantage des SICAV tient à la possibilité de liquider à tout moment son investissement. Dans la mesure où les actions d’une SICAV ne sont pas cotées sur un marché, ce sera cette dernière qui sera chargée de les racheter par le biais d’une réduction de capital (ou en assurant la contrepartie avec un nouvel entrant).
La valeur de rachat dépend de la valeur de l’actif net de la SICAV c’est-à-dire ce qu’elle possède diminué de ce qu’elle doit. Dès lors, si depuis votre souscription, les actifs de la SICAV ont vu leur prix augmenté, la valeur de rachat de vos actions s’en trouve proportionnellement augmentée.
Il en va de même pour les SICAV de capitalisation où les revenus distribuables sont automatiquement réinvestis.
Pour vendre vos actions de SICAV, il suffit de transmettre l’ordre à la société de gestion ou au distributeur de la SICAV par lequel vous êtes initialement passé pour souscrire vos actions (banque, assureurs, courtiers…).
Pourquoi investir dans une SICAV ?
En raison de leur accessibilité, les SICAV sont des solutions d’investissement particulièrement adaptées aux investisseurs débutants, n’ayant pas ou peu de temps à consacrer à leur épargne.
Un faible ticket d’entrée
L’accessibilité d’une SICAV tient en premier lieu à son faible ticket d’entrée. Pour investir directement sur les marchés financiers, il faut dans la plupart des cas disposer de plusieurs milliers d’euros pour assurer une diversification suffisante.
Avec une SICAV, vous pouvez investir avec quelques centaines d’euros pour un niveau de diversification supérieur ou au moins équivalent.
Un placement diversifié et liquide
En découle l’autre intérêt d’une SICAV : la diversification. En collectant l’épargne, cette dernière dispose d’une surface financière lui permettant de prendre position sur une très large gamme d’actifs financiers.
Les gains des uns compensant les pertes des autres, vous réduisez la volatilité de votre investissement tout en augmentant le couple rentabilité/risque.
Par ailleurs, vous l’aurez compris, la variabilité du capital de la SICAV offre une liquidité suffisante pour vendre rapidement ses actions en cas de nécessité.
Une gestion du portefeuille déléguée à des professionnels
Enfin, l’intervention de la société de gestion pour les arbitrages de la SICAV se traduit par une véritable stratégie de gestion de portefeuille et la réalisation d’arbitrage pour tenir compte de la conjoncture des marchés. Bien que cela puisse se discuter dans les faits, les sociétés de gestion sont composées de professionnels de l’investissement capable de minimiser vos pertes en cas de difficultés et d’accroître vos gains en cas de bull run des marchés.
Comment investir dans une SICAV ?
Pour investir dans une SICAV, deux options s’offrent à vous :
- investir en direct en prenant contact avec une société de gestion. Ce mode d’investissement est très rare puisque pas très pratique.
- investir dans une SICAV par l’intermédiaire d’une enveloppe fiscale et d’un courtier en bourse. Il s’agit de la solution la plus simple et certainement plus avantageuse en raison des avantages fiscaux qui peuvent en découler.
Ainsi, il est possible d’investir dans une SICAV avec tout type d’enveloppe tel que :
- une assurance vie ;
- un contrat de capitalisation ;
- un compte titre ;
- un PER (plan épargne retraite) ;
- un PEA (plan épargne action).
La fiscalité des SICAV
Les SICAV sont des sociétés transparentes fiscalement c’est-à-dire que les gains réalisés sont imposables entre les mains des actionnaires. Chaque actionnaire est donc imposé selon son propre régime d’imposition.
En principe, les revenus générés par les investissements en SICAV sont soumis à la flat tax (30 %), mais l’actionnaire personne physique peut opter pour le barème de l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, il faudra bien distinguer chaque type de revenu pour lui appliquer le régime fiscal adéquat.
En tout état de cause, investir dans une SICAV ne propose pas d’avantages fiscaux en tant que tels.
Privilégiez une enveloppe fiscale adaptée pour investir dans une SICAV afin de bénéficier d’avantages fiscaux. Par exemple :
- le PEA accorde une exonération d’impôt des gains réalisés à partir de la 5e année ;
- l’assurance vie, un abattement de 4 600 euros et un taux préférentiel de 24,7 % (au lieu de 30 %) à partir de la 8e année.
Questions fréquentes
Pour être éligible au PEA, la SICAV doit être investie à plus de 75 % dans des actions d’entreprises cotées européennes. En deçà de ce seuil, la SICAV n’est pas éligible au PEA. Il existe toutefois une astuce pour investir dans des actions internationales au sein de votre PEA, pour cela utilisez des ETF éligibles aux PEA !
Bien qu’ils s’agissent d’OPCVM, la SICAV se distingue principalement du FCP (Fonds Commun de Placement) du fait de sa structure juridique. Le FCP est une copropriété d’actifs tandis que la SICAV est une société, dotée de la personnalité morale. Concrètement, FCP et SICAV ont très peu de différence pour un investisseur.
Les ETF sont des fonds de gestion passive qui se contentent de répliquer un indice spécifique sans effectuer aucun arbitrage. Ils se traduisent par des frais de gestion inférieurs aux SICAV.
Si vous êtes un fervent convaincu de l’efficience des marchés, mieux vaut vous orienter vers des ETF.
Par contre, si vous pensez qu’une bonne gestion peut permettre de surperformer un indice de référence, mettez-vous en quête de la meilleure SICAV !
Factuellement, les études réalisées par Morningstar démontrent que seuls 20 % des fonds de gestion active battent leur indice de référence. D’un point de vue purement probabiliste, il serait donc préférable de s’orienter vers des ETF.
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