Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) : définition
Les soldes intermédiaires de gestion d’une entreprise, appelés de manière courante « SIG », sont des agrégats financiers calculés à partir de son compte de résultat. Les SIG peuvent être présentés au sein d’un tableau pour en faciliter la lecture. Tout comme le compte de résultat, le tableau des SIG est composé exclusivement des produits et des charges de l’entreprise analysée sur un exercice donné (comptes de classe 6 et 7).
Les SIG d’une entreprise permettent de mettre en évidence les différents niveaux de marges utiles à la bonne compréhension de sa performance financière. Il existe 8 soldes intermédiaires de gestion principaux :
- La marge commerciale ;
- La production de l’exercice ;
- La valeur ajoutée (VA) ;
- L’excédent brut d’exploitation (EBE) ;
- Le résultat d’exploitation (REX) ;
- Le résultat courant avant impôt (RCAI) ;
- Le résultat exceptionnel ;
- Le résultat net (RN).
Le tableau des SIG se présente de la manière suivante :
Les SIG sont toujours présentés en montants hors taxe (HT) tout comme les comptes issus du compte de résultat. En d’autres termes, la TVA, qui est transparente pour les entreprises, n’est jamais comprise dans un SIG.
À quoi servent les soldes intermédiaires de gestion (SIG) ?
Les SIG permettent de comprendre la construction du résultat d’une société, qu’il s’agisse d’un bénéfice ou d’une perte. Ainsi, la présentation des SIG aide les dirigeants, les actionnaires, les emprunteurs ou tout autre tiers qui en a le besoin, à la prise de décision financière. En outre, les SIG facilitent la comparaison de plusieurs entreprises entre elles.
Prenons l’exemple de deux boulangeries. La première génère un chiffre d’affaires annuel de 1 000 000 € et dégage un EBE de 300 000 €. La seconde génère un chiffre d’affaires annuel de 500 000 € et dégage un excédent brut d’exploitation de 200 000 €. Ainsi la première boulangerie dégage plus de marge que la seconde (300 000 € contre 200 000 €). Néanmoins, rapporté à son chiffre d’affaires, la marge d’EBE de la seconde boulangerie est meilleure que la première (200K€/500K€ = 40% vs 300K€/1 000K€ = 30%).
Ainsi, nous pouvons en conclure que la première boulangerie génère plus de marge que la seconde mais qu’elle est gérée de manière moins efficiente. Si je suis le dirigeant de la première boulangerie, je me dis qu’il y a certainement des optimisations à faire pour atteindre le taux de marge de la seconde boulangerie.
➡️ L’analyse fondamentale et en particulier l’analyse financière d’une entreprise passe immanquablement par le calcul et l’interprétation de ses SIG.
Un compte de résultat brut présente un à un les comptes de l’entreprise. Le rôle des soldes intermédiaires de gestion est de mettre ces mêmes comptes en perspective de telle sorte qu’ils deviennent facilement interprétables et analysables.
Comment calculer et interpréter les soldes intermédiaires de gestion ?
Comme un bon exemple vaut mieux qu’un long discours, calculons les SIG de la société ABC SAS qui est une société de dépannage informatique. Voici le compte de résultat qui nous a été communiqué (issu de sa liasse fiscale).
Vous noterez que notre liasse fiscale met en évidence seulement trois SIG : le résultat d’exploitation, le résultat exceptionnel ainsi que le résultat net. Néanmoins, grâce à cette liasse fiscale, il nous est possible de mettre en évidence les autres.
Notons que les SIG peuvent être exprimés en valeur mais aussi en pourcentage du chiffre d’affaires pour mieux apprécier les niveaux de marge et leurs évolutions. Vous noterez également qu’ABC SAS a une production nulle car elle est une société de services et non une société industrielle. Revenons sur chacun de ces soldes intermédiaires de gestion ⤵️
La marge commerciale
La marge commerciale correspond à la différence entre le montant des ventes de marchandises et leur coût d’achat à laquelle on ajoute la variation des stocks.
Marge commerciale = ventes de marchandises – achats de marchandises + variation de stocks de marchandises
La marge commerciale d’une entreprise est utile lorsque l’on cherche à mesurer les performances de son activité commerciale. Cet agrégat est particulièrement utile pour les entreprises de négoce ou de distribution (c’est-à-dire les entreprises qui achètent des biens et les revendent sans aucune transformation).
Lorsque la société commercialise différents produits, il est judicieux de calculer la marge commerciale pour chaque article afin de déterminer précisément lequel génère la marge la plus importante pour l’entreprise (et au contraire, lequel est le moins rentable !). Ainsi, la tenue d’une comptabilité analytique est grandement préconisée si vous souhaitez calculer la marge brute sur chacun de vos produits commercialisés.
La production de l’exercice
La production de l’exercice est un agrégat qui intéresse particulièrement les sociétés qui transforment un produit entre son achat et sa revente. Il s’agit notamment des entreprises industrielles et artisanales.
Production = production vendue +/- production stockée + production immobilisée
À noter que :
- La production stockée correspond à la différence entre le stock final de biens fabriqués par l’entreprise et son stock initial.
- La production immobilisée correspond à la production réalisée par une entreprise et conservée par celle-ci en vue de son immobilisation.
La valeur ajoutée (VA)
La valeur ajoutée (VA) traduit le supplément de richesse brute créée par l’entreprise dans le cadre de son activité. Elle se calcule grâce à la formule suivante :
VA = marge brute + production de l’exercice – autres achats et charges externes
La valeur ajoutée sert de base pour le calcul de la TVA.
Dans les faits, la valeur ajoutée est un indicateur financier peu scruté. Un analyste préférera étudier l’excédent brut d’exploitation (EBE) ⤵️.
L’excédent brut d’exploitation (EBE)
L’EBE est un indicateur financier qui permet de mesurer la performance de l’activité opérationnelle d’une entreprise avant la prise en compte de sa politique de financement, sa politique d’investissement et les évènements exceptionnels rencontrés.
L’EBE se calcule comme suit :
EBE = valeur ajoutée + subventions d’exploitation – salaires et charges sociales – impôts et taxes
⚠️ Les impôts et taxes retraités de la valeur ajoutée dans le calcul de l’EBE n’intègrent pas l’impôt sur les sociétés. Les impôts et taxes incluent par exemple la cotisation foncière des entreprises (CFE) ou la taxe foncière.
❌ L’EBE d’une société peut être négatif : cela signifie que l’entreprise ne produit aucune richesse et que son modèle économique est à revoir. L’origine de l’insuffisance brute d’exploitation d’une société peut par exemple être liée à une marge commerciale trop faible ou encore à des charges fixes trop élevées (masse salariale trop importante ou loyer trop onéreux par exemple).
L’EBE et l’EBITDA sont deux agrégats proches mais pas identiques. L’EBITDA inclut par exemple la participation des salariés ce qui n’est pas le cas pour l’EBE.
Le résultat d’exploitation (REX)
Le résultat d’exploitation diffère ainsi de l’EBE du fait de :
- La prise en compte des éléments d’exploitation « non cash » au sein du REX : les dotations aux amortissements et provisions ainsi que les reprises sur amortissements et provisions.
- L’intégration des autres produits et charges d’exploitation tels que les produits et charges divers de gestion courante et les transferts de charges
REX = EBE + autres produits d’exploitation – autres charges d’exploitation + reprises sur amortissements et provisions – dotations aux amortissements et provisions + transferts de charges
⚠️ Attention, les éléments financiers et exceptionnels sont exclus du calcul du résultat d’exploitation.
Le résultat courant avant impôt (RCAI)
Le résultat courant avant impôt (RCAI) permet à une entreprise d’apprécier la performance liée à ses activités d’exploitation (résultat d’exploitation) en plus de ses choix en matière de financement (résultat financier).
RCAI = REX + résultat financier
Le résultat exceptionnel
Le résultat exceptionnel se compose de charges et produits exceptionnels c’est-à-dire d’éléments non récurrents pour la société. Les éléments non récurrents sont des opérations isolées qui n’appartiennent ni au cycle d’exploitation, ni au cycle de financement ni au cycle d’investissement de l’entreprise. Il peut s’agir d’amendes ou pénalités, du coût d’un licenciement ou de la cession d’un actif.
Le résultat exceptionnel fait partie intégrante des soldes intermédiaires de gestion (SIG) et se calcule comme suit :
Résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnelles
Même si les éléments constitutifs du résultat exceptionnel sont isolés, il n’empêche qu’ils auront bien entendu un impact sur les résultats financiers de la société à la fin de l’exercice.
Le résultat net
Le résultat net fait apparaître le montant de l’enrichissement d’une société ou au contraire de son appauvrissement à l’issue de son exercice.
⚠️ Attention, le résultat net ne permet pas de conclure sur le niveau de trésorerie de l’entreprise. D’une part, un certain nombre de charges « non cash » sont prises en compte dans le résultat net (les dotations aux amortissements par exemple). D’autre part, des décalages d’encaissements et de décaissements (la variation du BFR) peuvent augmenter ou diminuer temporairement le montant de trésorerie disponible dans les comptes de la société.
La formule du résultat net est la suivante :
RN = RCAI + résultat exceptionnel – impôt sur les sociétés – participation des salariés
Questions fréquentes
Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) d’une entreprise, appelés de manière courante « SIG », sont des indicateurs financiers calculés à partir de son compte de résultat. Les SIG peuvent être présentés au sein tableau. Tout comme le compte de résultat, le tableau des SIG est composé exclusivement des produits et des charges de l’exercice de l’entreprise analysée.
Il existe 8 Soldes Intermédiaires de Gestion : la marge commerciale, la production de l’exercice, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation, le résultat d’exploitation, le résultat courant avant impôt, le résultat exceptionnel et le résultat net.
Les SIG d’une entreprise permettent, entre autres, de comprendre la construction de ses marges et de son résultat et d’améliorer la lisibilité de ses performances.
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