Lorsque vous faites un versement sur votre Plan d’Épargne Retraite, vous pouvez déduire ces sommes de vos revenus. Ainsi, vous préparez votre retraite tout en économisant des impôts. Attention : cet avantage fiscal peut être rattrapé à la sortie ! On vous explique comment fonctionne la déduction fiscale d’un PER avec des exemples pratiques.

Qu’est-ce que le PER ?

Le nouveau Plan d’Épargne Retraite (PER) est né avec la loi PACTE du 22 mai 2019.

➡️ C’est un placement qui vous permet de constituer une retraite complémentaire, en épargnant des sommes durant votre vie active.

L’argent que vous versez sur ce plan est bloqué jusqu’à votre retraite en principe, sauf dans des cas exceptionnels. Lorsque vous atteignez partez à la retraite, vous pouvez convertir cette épargne accumulée en rente viagère ou sortie en capital.

Notez qu’il existe plusieurs types de PER :

  • le PER individuel :  c’est votre plan individuel et vous l’alimentez par des versements volontaires, puisés sur votre épargne personnelle,
  • et les PER d’entreprises : ces plans sont mis en place par votre employeur. Ils vous permettent de placer votre épargne salariale ou des versements obligatoires prélevés tous les mois sur votre salaire.

Nous n’évoquerons que les déductions fiscales sur un PER individuel dans cet article car c’est le placement le plus courant et le seul que vous pouvez décider de mettre en place à votre initiative ⤵️

Déduction fiscale du PER : exemple pour un salarié

Pierre a 45 ans, il est salarié et a ouvert un PER cette année pour préparer sa retraite et réduire ses impôts. Il est marié et a 2 enfants mineurs. Lui gagne 50 000 euros par an et son épouse 52 000 euros. Son foyer fiscal relève donc de la tranche marginale de 30%. Il est censé payer 10 594 € d’impôts au titre des revenus de cette année.

Il décide alors de verser 4 000 euros sur son PER en 2024, sans dépasser le plafond de déduction fiscale de l’épargne retraite (10% des revenus professionnels nets de l’année dernière, soit 4 500 €).

En 2025, il indiquera dans sa déclaration d’impôt sur le revenu (cerfa N°2042) le versement de 4 000 € en case 6 NS « Cotisations sur les nouveaux plans d’épargne retraite (PER) déductibles du revenu global ». Le fisc lui remboursera donc la différence entre les prélèvements à la source et son nouveau montant d’imposition, après déduction des versements sur son PER.

Calcul du nouveau montant d’impôt

Revenus professionnels bruts50 000 € + 52 000 € = 102 000 €
Revenus professionnels nets (abattement forfaitaire de 10%)(50 000 € x 0,9) = 46 800 €
+ (52 000 € x 0,9) = 45 000 €
Revenu brut global91 800 €
Déduction des versements sur PER– 4 000 €
Revenu net global87 800 €
Nombre de parts fiscales3
Montant de l’IRPP dû (TMI 30%)9 394 €
Exemple de déduction fiscale des versements sur un PER (salarié)

➡️ L’économie d’impôt réalisée avec le versement sur le PER est donc de 10 594 € – 9 394 €, soit 1200€.

Pour calculer rapidement votre économie d’impôt avant de verser sur votre PER, vous pouvez multiplier le montant du versement par votre tranche marginale d’imposition. Ici, par exemple : 4 000 € x 30 % = 1 200 €.

⚠️ Les sommes versées (4 000 €) seront réintégrées à vos revenus lors de la sortie du PER. Nous vous expliquons cela plus bas.

A savoir : le plafond de déduction de 10% de vos revenus professionnels de l’année précédente est augmenté dans 2 cas :

  • vous n’avez pas utilisé l’intégralité des plafonds disponibles les 3 années précédentes,
  • ou votre conjoint n’a pas utilisé tout son plafond et vous souhaitez en bénéficier.

Déduction fiscale du PER : exemple pour un indépendant (TNS)

Alban est travailleur non-salarié (TNS) et son bénéfice annuel net soumis à l’impôt sur le revenu s’élève à 32 000 euros. Il est pacsé mais n’a pas d’enfants. Sa compagne gagne, elle, 34 000 euros par an en tant que salariée. La tranche marginale de leur foyer fiscal est donc de 30%. Ils doivent en principe payer 4 392 euros d’impôt sur le revenu cette année.

Mais Alban ouvre un PER cette année et y verse 4 000 euros. En tant que TNS, il a le choix entre 2 déductions fiscales :

  • la déduction de son bénéfice d’entreprise, dans la limite du plafond spécifique des TNS (10% des revenus professionnels nets + 15% du bénéfice imposable, max 81 384 € en 2024) : soit 7 680 euros ((32 000 x 90%) x 10%) + (32 000 x 15%),
  • la déduction du revenu global de son foyer fiscal (10% de ses revenus professionnels nets, max 35 194 € pour 2024) : soit 2 880 euros ((32 000 x 90%) x 10%),
    • si sa compagne n’a pas utilisé son plafond de versement sur un PER, Alban peut en bénéficier et augmenter la déduction jusqu’à 5 940 euros (soit (32 000 x 90% x 10%) + (34 000 x 90 % x 10%))

Option 1 – Calcul du nouveau montant d’impôt avec la déduction du bénéfice imposable

Bénéfices imposables Monsieur32 000 €
Déduction des versements du PER– 4 000 €
Bénéfices imposables nets Monsieur (après déduction PER, après abattement forfaitaire 10%)(32 000 € – 4 000 €) x 90% = 25 200 €
Revenus salariés nets Madame (abattement forfaitaire de 10%)34 000 € x 90% = 30 600 €
Revenu net global25 200 + 30 600 = 55 800 €
Nombre de parts fiscales2
Montant de l’IRPP dû (TMI 30%)3 653 €
Economie d’impôt réalisée grâce au PER4 392 € – 3 653 € = 739 €
Exemple de déduction fiscale des versements sur un PER (indépendant)

Option 2 – Calcul du nouveau montant d’impôt avec la déduction du revenu global

Exemple de déduction fiscale des versements sur un PER (indépendant)

Revenus professionnels bruts34 000 € + 32 000 € = 66 000 €
Revenus professionnels nets (abattement forfaitaire de 10%)(34 000 € x 0,9) = 30 600 €
+ (32 000 € x 0,9) = 28 800 €
Revenu brut global59 400 €
Déduction des versements sur PER– 4 000 €
Revenu net global55 400 €
Nombre de parts fiscales2
Montant de l’IRPP dû (TMI 30%)3 609 €
Economie d’impôt réalisée grâce au PER4 392 € – 3 609 € = 783 €
Exemple de déduction fiscale des versements sur un PER (indépendant)

✅ La deuxième option est légèrement plus avantageuse. Dans les deux cas, le foyer fiscal passe à la tranche d’imposition marginale inférieure de 11% – ce qui aura essentiellement pour effet une baisse de prélèvement à la source.

Déduction fiscale du PER : taxation à la sortie

Pierre a 64 ans et prend maintenant sa retraite. Il vit toujours avec son épouse (marié) mais ses enfants sont maintenant majeurs et ont quitté le foyer. Ils perçoivent chacun une retraite de 2 100 euros par mois (brut). Ils relèvent donc en principe de la tranche marginale de 11% et paieraient 1 854 euros sur leurs retraites sans revenus complémentaires.

Or, Pierre pense débloquer son PER. Durant sa vie active, Pierre a versé 4 000 euros par an pendant 15 ans sur son plan d’épargne retraite. Aujourd’hui, l’enveloppe globale a fructifié et la valorisation globale atteint 120 000 euros.

Pierre a 2 options :

  • sortir en rente viagère : la compagnie propose une rente mensuelle de 419 €
  • sortir en capital, en une fois (toucher les 120 000 euros d’un coup – avant imposition) ou en plusieurs fois (par exemple toucher 40 000 euros par an pendant 3 ans – avant imposition).

⚠️ Attention, les impacts financiers et fiscaux peut être très lourds. Démonstration :

1 – Option pour la sortie en rente viagère

L’option pour la rente viagère est financièrement peu intéressante en règle générale, et ce principe s’applique aussi à Pierre. En effet, a titre de comparatif, un capital de 120 000 euros placé sur les marchés (environ 8% par an) rapporterait environ 9 600 euros par an, soit 800 euros par mois.

➡️ C’est deux fois plus que la rente servie par la compagnie d’assurance.

De plus, ces rentes viagères sont imposées aux prélèvements sociaux (9,1% maximum) et au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IRPP) après un abattement de 10% (plafonné à 4 321 € en 2024, toutes retraites confondues).

1.1 – Calcul de la rente viagère nette après impôts perçue si option pour la déduction des versements

Pierre avait opté pour la déduction fiscale des versements chaque année. Ceci a un impact fiscal. Voici donc le montant de la rente viagère nette :

Taux (%)Montant mensuel (€)Montant annuel (€)
Rente viagère brute419 €5 028 €
Prélèvements sociaux (PS)9,1%38 €458 €
Impôt sur le revenu (base imposable 94% de la rente brute) (IR)11%43 €520 €
Rente servie (nette de PS et d’IR)338 €4 050 €

Les prélèvements sociaux sont effectués à la source par l’assureur et votre taux de prélèvement d’impôt sur le revenu est également appliqué par celui-ci avant de vous verser les rentes viagères nettes.

Notez que l’imposition est plus favorable lorsque vous ne déduisez pas les sommes de votre impôt l’année des versements :

1.2 – Calcul de la rente viagère nette après impôts si pas de déduction des versements

Dans ce cas, l’imposition est plus avantageuse :

  • la rente viagère bénéficie d’un abattement de 30% à 70% dont le montant varie en fonction de l’âge du titulaire du PER au jour de la liquidation (voir article 158 du Code Général des Impôts)
  • le taux de prélèvements sociaux est de 17,20% (appliqué sur la rente après abattement)

Au jour de la liquidation, Pierre a 64 ans. Donc, il bénéficie d’un abattement de 60% pour le calcul des prélèvements sociaux et de l’impôt sur le revenu.

Taux (%)Montant mensuel (€)Montant annuel (€)
Rente viagère brute419 €5 028 €
Base imposable après abattement40%168 €2 011 €
Prélèvements sociaux (PS)17,20%29 €346 €
Impôt sur le revenu (IR)11%18 €221 €
Rente servie (nette de PS et d’IR)372 €4 461 €

➡️ Le gain d’imposition pour Pierre représente environ 8% par rapport au 1er cas.

Or, la déduction à l’entrée (30% d’économie d’impôt) était supérieure à ce gain d’imposition à la sortie (8%). La première option est donc plus avantageuse pour Pierre. Et c’est presque toujours le cas puisque, en règle générale, vos revenus baissent à la retraite et votre tranche marginale d’imposition baisse en conséquence. Cette conclusion peut aussi être valable en cas de sortie en capital :

2 – Option pour la sortie en capital

Pierre a accumulé 120 000 euros sur son PER, en versant 60 000 euros au fur et à mesure des années. Il a donc réalisé 60 000 euros de plus-values.

Or, Pierre ne va pas être imposé seulement sur cette plus-value, contrairement aux investissements financiers classiques. En effet, les versements faits sur son PER qu’il a déduits de son impôt sur le revenu sont réintégrés à ses revenus l’année de la sortie en capital.

Pierre a maintenant le choix entre sortir l’intégralité des capitaux en une seule fois, ou en plusieurs fois. Voyons combien cela lui coûterait :

2.1 – Pierre n’avait pas déduit les versements de son impôt sur le revenu

Dans ce cas, seules les plus-values sont imposées à la sortie, à la flat tax en général (ou au barème progressif si cela s’avère plus avantageux – ce qui est rarement le cas). Voici les taxations pour Pierre à la sortie :

Taux (%)Montant (€)
Capitaux totaux perçus à la sortie120 000
Plus-value réalisée60 000
Impôt sur le revenu12,87 680
Prélèvements sociaux17,2010 320
Total taxes année de sortie3018 000
Gains financiers nets42 000 €

➡️ Pour 60 000 euros investis sur 15 ans, Pierre a gagné 42 000 euros (nets de taxes).

Mona
Les conseils de Mona

Si vous n’optez pas pour la déduction des versements à l’entrée, le PER individuel n’a pas plus d’intérêt fiscal que l’assurance-vie. Dans ce cas, préférez plutôt d’épargner sur un bon contrat d’assurance-vie plutôt que sur un PER : les sommes sont disponibles à tout moment et vous n’avez pas à attendre l’âge légal ou la date de votre départ en retraite.

2.2 – Pierre avait déduit les versements de son impôt sur le revenu

L’attrait fiscal du PER est la déduction des versements à l’entrée. Seulement, à la sortie, ces versements sont réintroduits dans vos revenus pour le calcul de l’impôt … Cela peut s’avérer être un mauvais choix d’investissement si vous retirez tout en une seule fois :

2.2.1 – Sortie du capital en une seule fois
Taux (%)Montant (€)
Imposition de la plus-value (PV)
Montant de plus-value60 000
Prélèvements sociaux sur la PV17,2010 320
Prélèvement forfaitaire unique pour l’impôt sur le revenu sur la PV (« flat tax »)12,87 680
Imposition au barème progressif de l’IRPP
Versements à réintégrer dans les revenus60 000
Retraites de Mr et Mme (montant imposable avant abattement)47 426
Retraites imposables après abattement de 10% (plafonné à 4 321 € par foyer fiscal)43 105
Total imposable des revenus l’année de la sortie103 105
Parts fiscales2
TMI30
Impôt sur le revenu issu du barème (versements + retraite)17 504
Impôt sur le revenu sur les seules retraites1 854
Impôt sur le revenu afférent aux seuls versements15 650
Total taxes année de sortie (IR + PS sur tous les revenus)35 504

➡️ L’impact fiscal est très lourd l’année de la sortie :

  • il faudra que Pierre débourse environ 33 000 € de plus par rapport à l’option de sortie en rente viagère,
  • 15 650 € d’impôts en plus par rapport à l’option sans déduction des versements à l’entrée.
Intérêt de l’opération ?

Mais alors, la déduction fiscale à l’entrée était-elle intéressante ? Pierre a-t-il eu raison d’opter pour l’application de l’avantage fiscal à l’époque ?

➡️ Oui, mais à peu de chose près ! En effet, Pierre a bénéficié de 18 000 € de déduction d’impôt (4 000 € par an pendant 15 ans avec une TMI à 30%), et l’impôt sur le revenu à la sortie relatif à ces versements est égal à 15 650 €. Il réalise donc un gain fiscal net de 2 350 €.

Total des gains de l’opération
Gains financiers après taxes (produits nets générés par le placement)42 000 €
Gain fiscal net (déductions – impositions des sommes versées)18 000 – 15 650 = 2 350 €
TOTAL OPÉRATION44 350 €
Mona
Les conseils de Mona

Optez pour la sortie en capital en plusieurs fois : vous étalerez l’impact fiscal sur plusieurs années, vous augmenterez votre gain fiscal final et vous pouvez toujours réinvestir les sommes sur un autre support si vous ne les utilisez pas. Si vous réinvestissez, choisissez une enveloppe où les fonds sont disponibles à tout moment (au cas où vous en auriez besoin), et qui limite l’impact fiscal ; donc de préférence un contrat d’assurance-vie ou encore des livrets d’épargne classiques pour les plus prudents.

2.2.2 – Sortie du capital en plusieurs fois

Admettons maintenant que Pierre sorte son capital sur 4 ans, en 4 retraits de 30 000 €, dont 50% représentent des plus-values et 50% des versements ont été déduits initialement.

Voici son imposition chaque année pendant 4 ans :
Taux (%)Montant (€)
Imposition de la plus-value (PV)
Montant de plus-value15 000
Prélèvements sociaux sur la PV17,202 580
Prélèvement forfaitaire unique pour l’impôt sur le revenu sur la PV (« flat tax »)12,81920
Imposition au barème progressif de l’IRPP
Versements à réintégrer dans les revenus15 000
Retraites de Mr et Mme (montant imposable avant abattement)47 426
Retraites imposables après abattement de 10% (plafonné à 4 321 € par foyer fiscal)43 105
Total imposable des revenus l’année de la sortie58 105
Parts fiscales2
TMI30
Impôt sur le revenu issu du barème (versements + retraite)4 004
Impôt sur le revenu sur les seules retraites1 854
Impôt sur le revenu afférent aux seuls versements2 150
Total taxes (IR + PS sur tous les revenus) / an8 504 €

Facialement, le résultat serait quasi-pareil pour Pierre qu’une sortie en 1 fois car si on multiplie le total d’impôts sur 4 ans (8 504 x 4), on obtient un résultat presque similaire d’imposition totale (34 016 €).

Or, quelle que soit la configuration choisie par Pierre (déduction ou non des versements, sortie en une seule fois ou en plusieurs fois), il devra payer 1 854 euros d’impôt sur ses retraites et l’imposition totale de la plus-value financière (qui ne varie pas dans les 3 scénarios), soit 18 000 euros.

Donc, la différence se fait réellement sur le gain fiscal.

Calcul du gain fiscal et du gain total de l’opération

Le gain fiscal est égal à la somme des déductions d’impôt acquises à l’entrée et au total du supplément d’impôt dû à raison des versements réintégrés aux revenus à la sortie, soit :

(4000 x 15 x 30%) – (2 150 x 4) = 9400 €

Total des gains de l’opération
Gains financiers après taxes (produits nets générés par le placement)42 000 €
Gain fiscal net (déductions – impositions des sommes versées)18 000 – 8 600 = 9 400 €
TOTAL OPÉRATION51 400 €

La sortie en capital en plusieurs fois est donc l’option la plus avantageuse.

Mona
Les conseils de Mona

Faites des simulations fiscales avant de liquider votre PER ! Vous pouvez nous contacter ici pour un conseil patirmonial personnalisé.

PER : déduction fiscale et exemple de sortie anticipée

Vous pouvez sortir les sommes accumulées sur votre PER avant votre retraite dans 2 types de cas (résidence principale et accident de la vie), voyons avec des exemples les impacts fiscaux que ceux-ci engendrent :

Déduction fiscale et acquisition de la résidence principale

Pour mémoire, Pierre est marié et a 2 enfants (toujours mineurs). Lui gagne 50 000 euros par an et son épouse 52 000 euros. Il a versé 4 000 euros par an sur son PER pendant 5 ans. Le capital accumulé s’élève à 24 500 € (dont 4 500 euros de plus-values).

Pierre achète sa résidence principale. Il retire alors aujourd’hui les sommes accumulées sur son PER pour constituer son apport.

Dans cette hypothèse, la plus-value est soumise à l’imposition, et les versements qui avaient été déduits sont réintégrés aux revenus du foyer fiscal.

Voici son imposition :

Taux (%)Montant (€)
Imposition de la plus-value (PV)
Montant de plus-value4 500
Prélèvements sociaux sur la PV (PS)17,20774
Prélèvement forfaitaire unique pour l’impôt sur le revenu sur la PV (« flat tax » IR)12,8576
Total imposition PV (PS + IR)301 350
Imposition au barème progressif de l’IRPP
Versements à réintégrer dans les revenus20 000
Salaires de Mr et Mme (montant imposable avant abattement)102 000
Salaires imposables après abattement de 10%91 800
Total imposable des revenus l’année de la sortie111 800
Parts fiscales3
TMI30
Impôt sur le revenu issu du barème (versements + salaires)16 594
dont impôt sur le revenu habituel sur les seuls salaires10 594
dont impôt sur le revenu afférent aux seuls versements6 000
Total taxes année de sortie (IR + PS sur tous les revenus)17 945 €

➡️ L’impact fiscal est très lourd pour le foyer l’année de sortie des capitaux : ils vont devoir payer 7 000 euros d’impôt en plus que s’ils n’avaient rien fait.

Alors, l’un dans l’autre, cette opération était-elle pertinente financièrement et fiscalement ?

Intérêt de l’opération ?

L’opération présente un intérêt si les gains financiers et fiscaux sont positifs.

Le gain financier consiste uniquement en la plus-value, soit 4 500 euros, minorée des taxes (1 350 €). Le gain fiscal est égal à la différence entre toutes les économies d’impôt et le supplément d’imposition l’année du retrait lié aux versements réintégrés. Voici un résumé :

Total des gains de l’opération
Gains financiers après taxes (produits nets générés par le placement)4 500 – 1 350 = 3 150 €
Gain fiscal net (déductions – impositions des sommes versées)6 000 – 6 000 = 0 €
TOTAL OPÉRATION3 150 €

➡️ L’unique gain positif de Pierre dans l’opération est le gain financier. Il aura gagné de l’argent si son PER fait de bonnes performances.

❌ En revanche, l’opération est fiscalement neutre : Pierre a pu gagner 6 000 euros sur 5 ans, mais il doit tout repayer lorsqu’il débloque son PER pour acheter sa maison. En termes de trésorerie, cela signifie qu’il faudrait garder de côté chaque année votre économie d’impôt réalisée avec les versements sur votre PER … Et ça n’est donc pas une économie.

Mona
Les conseils de Mona

L’impact fiscal du déblocage de votre PER en cas d’achat d’une résidence principale est difficile à prévoir à l’avance. Il nécessite en tous cas de dégager de  la trésorerie lorsque votre tranche marginale n’a pas changé … Mon conseil, si vous pensez qu’il est important d’avoir une résidence principale un jour, c’est de placer votre épargne sur un contrat d’assurance-vie.

Déduction fiscale et accident de la vie

Lorsqu’il vous arrive un accident grave de la vie (décès de votre conjoint, invalidité, surendettement, etc), vous pouvez débloquer toutes les sommes de votre PER sans attendre votre retraite. Reprenons l’exemple de Pierre, qui sort cette fois-ci son capital en raison d’une invalidité.

Exemple de calcul de l’imposition du PER en cas de sortie pour invalidité

Pierre avait versé 4 000 euros par an pendant 5 ans sur son PER. Aujourd’hui, le capital et les produits accumulés sont de 24 500 euros.

✅ Ses versements (4000 € x 5 = 20 000 €) ne sont pas réintégrés à ses revenus imposables, contrairement aux autres cas évoqués dans cet article.

✅ Il est exonéré de l’impôt sur le revenu sur la plus-value (12,8%).

En revanche, il demeure redevable des prélèvements sociaux à hauteur de 17,20% sur cette plus-value, soit 4 500 euros x 17,2% = 774 euros.

C’est bien le seul cas « avantageux » fiscalement parlant, car il y aura un gain financier et fiscal important. Toutefois, on ne vous souhaite pas de traverser ces terribles épreuves.

Gains totaux de l’opération :

Taux (%)Montant (€)
Gain financier net82,80%4 500 – 774 = 3 726 €
Gain fiscal net30%1 200 x 5 = 6 000 €
TOTAL GAINS OPERATION9 716 €

Nos conclusions sur la déduction fiscale du PER dans nos exemples

La déduction fiscale des versements volontaires faits sur votre PER individuel est une option que vous avez chaque année.

De prime abord, elle paraît intéressante puisque vous faites une économie d’impôt immédiate.

Toutefois, ce « cadeau » fiscal est souvent rattrapé lorsque vous sortez en capital à votre retraite ou si vous débloquez les sommes pour acheter votre résidence principale …

Notre conseil principal est de faire des simulations avant de débloquer votre plan d’épargne retraite car l’impact peut être très lourd. Il dépend des facteurs suivants :

  • la situation de votre foyer fiscal lors des versements et au jour du déblocage prévu,
  • les revenus que vous percevez,
  • la trésorerie dont vous disposez.
Mona
Les conseils de Mona

Si vous souhaitez prévoir votre retraite mais que vous envisagez aussi l’achat d’une résidence principale un jour futur, n’épargnez pas sur un PER mais sur un contrat d’assurance-vie.

Si vous avez un PER, déduisez les sommes de votre impôt chaque année mais calculez bien la sortie. Souvent, la sortie en capital est plus intéressante que la rente. Mais ne sortez pas toutes les sommes en une seule fois. Faites-le sur plusieurs années. Cela lissera l’impact fiscal et vous continuerez à faire fructifier vos capitaux.