Le stock picking est une stratégie d’investissement qui consiste à acheter des actions cotées en bourse en fonction de leur rentabilité potentielle.

Pour sélectionner des actions, le stock picker s’appuie sur les données fondamentales de l’entreprise, c’est-à-dire l’ensemble des informations factuelles qui permettent d’estimer la valeur de l’actif (états financiers, perspectives du marché, qualité du management etc.).

En outre, le stock picking s’inscrit dans une démarche active de la gestion de son patrimoine ce qui implique d’avoir du temps à y consacrer et de solides connaissances financières.

Que faut-il savoir avant de se lancer, quels sont les pièges à éviter et quelle plateforme de trading utiliser ? Autant de questions auxquelles je réponds dans cet article ⤵️.

Les indispensables du stock picker

Le stock picking ne s’improvise pas, c’est pourquoi il s’adresse à un public averti et passionné. Certains en ont fait leur métier et cela n’est pas un hasard. Passons en revue quelques règles d’or avant d’investir en bourse par ses propres moyens.

Maîtriser l’analyse fondamentale

L’analyse fondamentale vise à déterminer la valeur intrinsèque d’un actif (sa vraie valeur). Dans le cadre d’un investissement dans une action, l’analyse fondamentale s’appuie sur les états financiers de la société ainsi que sur l’ensemble des facteurs qui peuvent influer ses rendements. En outre, les facteurs étudiés peuvent être aussi bien de nature microéconomique, comme la qualité du management ou l’environnement concurrentiel de l’entreprise, que macroéconomique, comme la situation économique et géopolitique du pays dans lequel évolue la société.

Toute information qui peut orienter la valeur d’une action à la hausse ou à la baisse doit être analysée et évaluée afin d’avoir la connaissance la plus fine possible des risques qu’elle supporte. Maîtriser l’analyse fondamentale, vous l’avez compris, est un vaste programme car elle implique d’avoir de solides connaissances dans un nombre important de domaines.

1. Les facteurs quantitatifs

Le premier de ces domaines est naturellement l’analyse financière. L’analyse financière d’une entreprise a pour objectif de se faire une idée sur sa rentabilité et sa viabilité à l’aide de ses états financiers (compte de résultat, bilan et tableaux de flux de trésorerie).

Les questions que vous devez vous poser sont très variées. L’activité de la société est-elle en croissance et à quel rythme ? Quelle marge (EBITDA) dégage le groupe ? Cette marge est-elle suffisante pour rembourser un éventuel emprunt ? Cette marge est-elle suffisante pour faire les investissements nécessaires au développement de la société ? Une fois les remboursements effectués et les investissements réalisés, la trésorerie que génère la firme permet-elle de payer des dividendes à ses actionnaires ? Autant de questions qui permettent de se faire une idée sur la valeur qu’on lui donne et le prix qu’on est disposé à payer pour posséder une partie de ses titres.

Qui dit analyse financière dit comptabilité. Comment apprécier pleinement un poème de William Shakespeare si vous ne parlez qu’approximativement l’anglais ? De même, comment avoir une idée sérieuse sur la valeur d’un groupe si vous n’arrivez pas à interpréter ses comptes ? Savez-vous ce qu’est un besoin en fonds de roulement et son impact sur la trésorerie d’une société ? La comptabilité est la langue des affaires (pour citer Warren Buffet) et il faut la maîtriser pour apprécier la solidité financière d’une société.

2. Les facteurs qualitatifs

Une fois les facteurs quantitatifs analysés il est important de ne pas s’en arrêter là. En effet, une multitude d’autres données peuvent orienter la valeur d’une action à la hausse ou à la baisse. La vigueur d’un modèle économique, d’un secteur d’activité, d’un management ou d’une économie ne s’apprécie ni dans un compte de résultat ni dans le bilan d’une entreprise. Cela suppose d’avoir un intérêt prononcé pour son sujet et d’être alerte sur toutes les questions qui touchent de près ou de loin la société en particulier et l’économie en général.

Les questions que vous devrez vous poser sont, là aussi, variées. Le management en place est-il suffisamment compétent pour atteindre les objectifs de l’entreprise ? Le marché auquel est exposée l’entreprise n’est-il pas sujet à un risque réglementaire qui pourrait affecter sa croissance ? Les fournisseurs du groupe sont-ils en mesure de répondre aux besoins de l’activité même en cas de forte croissance ? Ou encore, mon entreprise est-elle exposée à l’économie d’un pays en proie à des sanctions commerciales ? Là aussi, autant de questions qui permettent de se forger un avis aussi complet que possible sur la vraie valeur de la société.

Suivre l’actualité du groupe et de l’économie

Nous avons tous l’image du banquier affalé sur son fauteuil, les pieds sur le bureau, en train de lire un journal économique en sifflotant. Cette image d’Epinal un peu cliché dit quand même quelque chose d’une certaine réalité. Pour bien investir il faut bien s’informer : presse généraliste et spécialisée, site institutionnel de l’entreprise, réseaux sociaux ou fédérations professionnelles, toutes les sources sont bonnes pour mieux comprendre l’écosystème dans lequel évolue l’entreprise. Par ailleurs, plus vous serez informé, plus il sera facile pour vous d’anticiper un éventuel retournement de marché.

Assister aux assemblées générales

Il s’agit d’être au contact du réel. Et quoi de mieux qu’une assemblée générale pour apprécier la qualité du management, son enthousiasme ou sa cohésion ? Ce sera aussi l’occasion de lui poser des questions dans le cadre de sessions Q&A et de profiter d’un cocktail généralement sympathique (il faut aussi savoir lier l’utile à l’agréable).

Puisque nous parlons de réel, il peut être aussi opportun que vous soyez client de l’entreprise dans laquelle vous investissez. Si vous investissez chez Carrefour, faites-y vos courses. Peut-être détecterez-vous des anomalies (un manque de personnel ou des rayons vides) qui vous donneront des informations complémentaires utiles.

Avoir des convictions fortes

Vous auriez beau avoir toutes les connaissances nécessaires pour être un bon stock picker, s’il vous manque des convictions fortes (et le goût du risque), alors passez votre chemin. Un stock picker est un passionné qui croit viscéralement dans l’entreprise qu’il achète. Le stock picker ne spécule pas, il investit dans ce qu’il sait être un projet à l’avenir florissant (et généralement il le fait savoir).

Si vous n’avez pas une foi particulière dans les entreprises que vous analysez, confiez plutôt votre patrimoine à un professionnel ou investissez directement dans des ETF pour éviter toute déconvenue.

Le stock picking et ses déclinaisons

Faire du stock picking consiste à investir en fonction des données fondamentales de l’entreprise. Fort de ses analyses, l’investisseur peut adopter des stratégies différentes pour sélectionner les actions qu’il juge opportunes.

Le value investing

Le value investing consiste à acheter des actions dont la vraie valeur est jugée supérieure au prix de vente proposé. Par exemple, si une action qui vaut intrinsèquement 100€ est cotée 50€ alors l’investisseur y voit un gain potentiel de 100% et il sera tenté d’investir. Au contraire, si une action qui vaut intrinsèquement 100€ est cotée 150€ alors l’investisseur y voit une perte potentielle de 33% et il fuira l’action.

En fait, le value investor part du postulat que le prix d’un titre peut s’éloigner de sa valeur à court terme mais tend à s’en rapprocher à long terme. Cette décorrélation crée des opportunités d’investissement qu’il cherche à saisir.

La valeur intrinsèque d’une entreprise est égale à la trésorerie actualisée qu’une société est capable de générer durant le reste de son existence.

Le dividend investing

Le dividend investing consiste à acheter des actions qui versent des dividendes annuels importants. Par exemple, si une action cotée 100€ verse un dividende de 10€, alors le stock picker calcule un taux de rendement annuel de 10%. Si une autre action propose une rentabilité annuelle de 15% alors le dividend investor la préfèrera. Et cela, qu’importe la vraie valeur de ces deux actions. En effet, ce qui importe au dividend investor c’est la rente et sa fiabilité dans le temps.

Même si le value investing et le dividend investing sont deux approches distinctes, elles sont néanmoins cousines. Un groupe capable de dégager un dividende élevé et régulier pour une faible cote est probablement sous-évalué (et réciproquement).

Le growth investing

Le growth investing consiste à acheter des actions en forte croissance. Il s’agit généralement de groupes qui proposent une rupture technologique et qui voient leur chiffre d’affaires croître rapidement. Tournées vers l’avenir et obsédées par la conquête d’un marché, elles ne dégagent généralement pas (encore) une marge suffisante pour s’autofinancer et rémunérer ses actionnaires. Le growth investor fait un pari sur l’avenir dans l’espoir de faire un gain, certes incertain, mais important en cas de succès. 

Ces sociétés en devenir sont généralement :

  • difficiles à évaluer du fait de leur manque de maturité. C’est pourquoi elles n’intéressent généralement pas le value investor ;
  • tournées vers l’avenir et investissent beaucoup. C’est pourquoi elles ne versent que rarement des dividendes et n’intéressent donc pas le dividend investor.

Les pièges à éviter

Le stock picking est semé d'embûches. Néanmoins, il existe des moyens simples pour en éviter un certain nombre.

Diversifier son portefeuille

Diversifier son portefeuille permet de réduire les risques de perte en capital sans pour autant diminuer sa performance potentielle. Mais attention, pour bien diversifier, il ne suffit pas uniquement de multiplier le nombre de valeurs dans son portefeuille.

Tout d’abord, privilégiez des titres dont les cours sont décorrélés, autrement dit des actions dans des secteurs différents. Si vous possédez des actions dans le cinéma alors achetez des titres dans les glaces à la crème. En effet, s’il fait beau les consommateurs mangeront des glaces et bouderont les salles de cinéma. En revanche, si le temps est maussade les consommateurs iront au cinéma et bouderont les glaces. L’exemple est grossier mais parlant.

Ensuite, privilégiez des titres qui ne sont pas exposés aux mêmes risques économiques et géopolitiques. Autrement dit, choisissez des actions dans des zones géographiques différentes. Cela vous protégera d’une surexposition à un risque tel que le Brexit (si vous n’aviez que des actions anglaises) ou la guerre en Ukraine (si vous n’aviez que des actions russes). Ainsi, et même si cela est tentant, n’investissez pas qu’en France. En effet, notre beau pays n’est pas à l’abri d’un conflit, d’un retournement économique ou d’une décision politique contraignante pour les entreprises.

Attention aux effets de mode

« Soyez craintif quand les autres sont avides. Soyez avide quand les autres sont craintifs ». Cette célèbre citation de Warren Buffet résume bien l’idée. Lorsque votre coiffeur vous parle d’une action formidable, c’est qu’il est sûrement temps de les revendre. En effet, son prix a sans doute dépassé sa valeur.

N’oubliez pas que la force du mimétisme peut tout emporter sur les marchés boursiers. Méfiez-vous de l’enthousiasme ou du pessimisme ambiant, maîtrisez votre biais émotionnel et restez rationnel.

Payer trop de frais

En bourse, la méthode la plus efficace pour perdre de l’argent est de payer des frais de gestion trop élevés. Entre les frais de courtage (payés à chaque transaction), les frais de change (payés à chaque transaction en devise étrangère) et les frais d’abonnement ou d’inactivité (mensuels ou trimestriels), l’addition augmente rapidement.

Pour éviter les frais, il faut choisir un bon broker. Pour cela, évitez les banques en ligne (dont ce n’est pas le métier) et privilégiez les plateformes spécialisées (dont c’est le métier). Comme l’offre est importante, il peut être difficile de s’y retrouver. C’est pourquoi Finance-Héros vous propose sa sélection des meilleurs courtiers en ligne ⤵️.

Les meilleures plateformes pour faire du stock picking

Avant de sélectionner votre courtier, vous devez d’abord choisir votre enveloppe d’investissement. Deux possibilités s’offrent à vous : le plan d’épargne en actions ou le compte titres ordinaire.

Investir via un PEA

Le PEA est l’enveloppe d’investissement la plus avantageuse fiscalement. Un PEA est un compte au sein duquel vous pouvez acheter et vendre des actions. Par ailleurs, le PEA offre un cadre fiscal intéressant. En effet, après 5 ans, et si vous n’avez pas retiré d’argent du plan, vous êtes exonéré d’impôts sur vos gains (il ne vous restera que les charges sociales de 17,2% à régler).

Si jamais vous aviez besoin de faire des retraits avant 5 ans, l’ensemble de vos gains sont fiscalisés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à hauteur de 30% (17,2% de charges sociales et 12,8% d’impôts). À noter qu’un retrait partiel avant 5 ans clôt votre PEA ce qui n’est pas le cas après 5 ans de détention.

En revanche, le PEA présente deux inconvénients principaux. D’une part, les versements sont limités à 150 000€. D’autre part, vous ne pouvez investir que dans des actions européennes (exit les actions américaines ou asiatiques et donc une diversification optimisée).

➡️ Voici les 2 PEA que nous vous recommandons. Ils proposent à la fois des prix compétitifs, un large univers d’investissement et une ergonomie séduisante.


Bourse Direct

Bourse Direct

Le PEA le moins cher du marché !


  • Dépôt min : 0.01 €
  • Actions & ETF
  • OPCVM
  • Turbos & Warrants
  • 0 frais de garde/inactivité
Voir plus !

1000 € offerts


Saxo Banque

Saxo Banque

Un gamme de produits d’investissement très large et une plateforme high tech


  • Dépôt min : 0 €
  • Actions & ETF
  • OPCVM
  • Turbos & Warrants
  • Futurs & options
  • 0 frais de sortie
  • 0 frais de garde/inactivité
  • Liquidités rémunérées

Investir via un compte titres

Le compte titres est l’enveloppe d’investissement la plus souple. Elle vous donne notamment l’accès aux actions du monde entier (ce qui n’est pas le cas du PEA) et vous permet même d’investir avec effet de levier.

En revanche, le compte titres n’offre aucun avantage fiscal. La fiscalité du compte titres est donc celle des revenus du capital : 30% d’imposition, prélèvements sociaux compris.

Là aussi Finance-Héros a sélectionné 3 courtiers qui font l’unanimité. Leur univers d’investissement est large, leurs frais de courtage sont parmi les plus bas du marché et leur ergonomie est user-friendly.


Trade Republic

Trade Republic

Simple et efficace. 1 € par ordre et investissements programmés gratuits !


  • Dépôt min : 10 €
  • Actions & ETF
  • Turbos & Warrants
  • Cryptomonnaies
  • 0 frais sur sélection de titres
  • 0 frais de sortie
  • 0 frais de garde/inactivité
  • Liquidités rémunérées

Degiro

Degiro

Des frais réduits avec le choix d’investissement le plus vaste du marché !


  • Dépôt min : 0.01 €
  • Actions & ETF
  • OPCVM
  • Turbos & Warrants
  • Futurs & options
  • 0 frais sur sélection d’ETF
  • 0 frais de sortie
  • 0 frais de garde/inactivité

Interactive Brokers

Interactive Brokers

Le courtier des pros, avec un large choix de produits dérivés.


  • Dépôt min : 0.01 €
  • Actions & ETF
  • OPCVM
  • Turbos & Warrants
  • CFD & Forex
  • Futurs & options
  • Cryptomonnaies
  • 0 frais de sortie

Stock picking ou gestion passive ?

La gestion passive est une stratégie d’investissement qui vise à maximiser ses gains à moindre effort. La manière la plus répandue de gérer son patrimoine de manière passive est d’investir dans un ETF (Exchange Traded Fund) qui a vocation à répliquer un indice boursier. L’ETF CAC40 par exemple investit dans les 40 valeurs du CAC40 et réplique ainsi sa performance.

En fait, la gestion active a pour objectif de faire mieux que les marchés aux moyens d’efforts importants. Par opposition, la gestion passive part du postulat que les marchés sont efficients (le cours de bourse d’une action est le reflet de sa vraie valeur) et qu’il est donc inutile de tenter de les battre. En plus de cela, les ETF ont de nombreuses vertus :

  • Ils proposent des frais réduits (0,25% par an en moyenne contre 1,5% pour les fonds traditionnels) ;
  • Ils sont transparents (les indices boursiers sont publics) ;
  • Ils sont diversifiés (ils permettent d’investir indirectement dans plusieurs dizaines de sociétés).

Alors stock picking ou gestion passive ?

➡️ Les études universitaires montrent que le gestionnaire actif ne bat que très rarement le gestionnaire passif. Mais très rarement ne veut pas dire jamais. Si vos connaissances financières sont solides, que vous ne comptez pas votre temps, que vous respectez les règles de bases pour éviter les pièges les plus évidents et que vos convictions sont fortes, alors tentez votre chance et devenez stock picker. Mais toujours avec l’idée que vous pouvez tout perdre ! Sinon passez votre chemin et laissez-vous porter par les marchés avec de bons ETF.

Quel logiciel choisir pour faire du stock picking ?

Value Investing Screener - Home page
Value Investing Screener – Page d’accueil

Si vous souhaitez vous constituer un portefeuille d’actions en en vous basant sur les fondamentaux des entreprises, il est indispensable de vous équiper d’un bon stock screener (sélecteur d’actions).

Un stock screener une application ou un site boursier qui vous permet de trouver les actions dont les états financiers correspondent à vos critères de sélection. Les stock screeners croisent une très grande quantité de données (ratios de valorisation, ratio d’endettement, croissance, rentabilité, marge d’ebitda, actions du management, etc), de sorte que vous pouvez facilement faire le tri selon les critères qui vous semblent les plus pertinents.

➡️ Le Value Investing Screener est, de mon point de vue, l’un des meilleurs stock screeners du marché. Le logiciel couvre 35 000 actions avec une interface de recherche intuitive, efficace et en Français. Je vous donne mon avis complet ici !

En ce moment, 10% de réduction sur le Value Investing Screener avec le code FINANCEHEROS

Questions fréquentes

Qu’est ce que le stock picking ?

Le stock picking est une stratégie d’investissement qui consiste à acheter des actions cotées en bourse en fonction de leur rentabilité potentielle. Pour sélectionner des actions, le stock picker s’appuie sur les données fondamentales de l’entreprise.

Stock picking ou ETF ?

Le stock picking est une stratégie de placement réservée aux investisseurs qui maîtrisent l’analyse fondamentale, qui ont du temps à y consacrer et qui ont des convictions fortes. Par ailleurs, la gestion passive via des ETF est réservée aux investisseurs qui estiment ne pas pouvoir battre les marchés (ce qui est empiriquement très difficile) et qui préfèrent diversifier leur portefeuille à moindres frais.