
Vous cherchez à réduire votre facture fiscale ? Aux côtés de la réduction et du crédit d’impôt, il existe la déduction d’impôt, qui s’impute soit sur votre revenu global, soit sur une catégorie de revenus. Le plus souvent, vous devez justifier la somme que vous déduisez.
Alors, qu’est-ce qu’une déduction fiscale ? Que peut-on déduire des impôts, avec ou sans justificatifs ? Réponses dans cet article !
Qu’est-ce qu’une déduction d’impôt ?
Définition
La déduction d’impôt est le retrait d’une somme d’argent de vos revenus imposable, qui correspond à une charge que vous avez effectivement supporté. Cette somme est déduite avant l’application du barème progressif de l’impôt sur le revenu.
On peut distinguer 2 types de déduction des impôts :
- d’un revenu catégoriel : c’est une catégorie de revenus, par exemple les salaires. Il existe 8 catégories de revenus, qui obéissent chacune à des règles de déduction différentes (BIC, BNC, revenus fonciers, revenus mobiliers, plus-values immobilières, etc).
- de votre revenu brut global : c’est l’addition de tous vos revenus catégoriels nets (après déductions catégorielles). Juste avant de soumettre cette somme au barème progressif, il est encore possible de déduire certains frais, que nous listons ci-dessous.
Mathématiquement, si vous réduisez le montant d’un revenu catégoriel, votre revenu global taxable diminue d’autant.
➡️ La déduction fiscale vous permet ainsi de réduire votre base imposable (l’assiette fiscale), et donc le montant final de votre impôt sur le revenu.
Lire aussi : Toutes les niches fiscales en France en 2025
Rappel : quelle différence entre une déduction d’impôt, une réduction d’impôt et un crédit d’impôt ?
C’est du jargon juridico-fiscal, on l’admet. Toutefois, il existe une différence très importante entre, d’une part, la déduction d’impôt et d’autre part, le crédit et la réduction d’impôt :
- la déduction d’impôt s’applique avant application du barème progressif,
- la réduction et le crédit d’impôt s’appliquent après l’application du barème progressif et de la flax tax le cas échéant, c’est-à-dire sur le montant final de votre impôt.
⚠️ En clair : 6 000 € de déduction fiscale, ce n’est pas du tout pareil que 6 000 € de réduction fiscale !
Par exemple, lorsque vous prenez en charge un enfant majeur, vous pouvez déduire une pension alimentaire pour un montant maximum de 6 674 € (en 2024). Cela ne signifie pas que vous pourrez réduire vos impôts de 6 674 €. Pour avoir une idée du montant final d’imposition que vous allez gagner, faites le calcul suivant :
déduction\ fiscale\times TMI = montant\ réel\ soustrait\ de\ vos\ impôts
➡️ Si votre TMI est de 30%, l’économie réelle d’imposition s’élève donc à 2 002 €.
En revanche, si vous faites un don à un organisme d’intérêt général, vous pouvez réduire vos impôts de 66 % des sommes versées. Si vous donnez 6 674 €, vous pouvez ainsi réduire le montant de votre impôt final de 4 405 €.
💡 Pour en savoir plus, lisez notre article Réduction, déduction et crédit d’impôt. On vous y explique aussi la différence entre un crédit et une réduction d’impôt.
Quelles sont les principales déductions d’impôts ?
Voici les principales déductions dont vous pouvez bénéficier et qui portent soit sur le revenu global, soit sur un revenu catégoriel.
Les principales déductions d’impôt sur le revenu global
Outre la CSG déductible, qui est très spécifique, les principales déductions d’impôts se rattachent à des charges de famille, à des activités professionnelles et à certains investissements. En effet, vous pouvez déduire de votre revenu global :
1 – Les pensions alimentaires et charges familiales
- La pension alimentaire versée à vos enfants mineurs (fixée par jugement ou par accord amiable avec l’autre parent) ;
- La pension alimentaire versé à l’un de vos ascendants dans le besoin, que vous versez au titre de l’obligation alimentaire ou les frais d’accueil d’un ascendant que vous hébergez chez vous. Dans le premier cas, vous pouvez déduire intégralement le montant de la pension, si vous pouvez la justifier. Dans le premier cas, vous pouvez déduire une somme forfaitaire de 3 968 euros ;
- La pension alimentaire versée à votre enfant majeur, dans le cadre de votre obligation alimentaire, ou qui réside encore sous votre toit. Vous pouvez déduire au maximum 6 674 euros par enfant ;
- La pension alimentaire versée à un ex-conjoint ;
- La prestation compensatoire versée sous forme de rentes à un ex-conjoint ;
- L’éventuelle contribution aux charges du mariage si vous êtes séparé, mais toujours marié.
2 – Les frais d’accueil des personnes âgées et certains frais d’obsèques
- Les frais d’accueil si vous hébergez une personne âgée de plus de 75 ans, envers laquelle vous n’avez pas d’obligation alimentaire, qui dispose de revenus très modestes (inférieurs à un certain montant). Vous pouvez déduire un montant maximum de 3 968 euros par an ;
- Les frais d’obsèques d’un ascendant envers lequel vous aviez une obligation alimentaire, lorsqu’ils n’ont pas été payés sur la succession.
3 – Les déficits des activités professionnelles indépendantes
- Le déficit généré par l’activité professionnelle BIC,
- Le déficit généré par l’activité professionnelle BNC,
- Le déficit généré par l’activité professionnelle agricole,
- Le déficit généré par l’activité de loueur en meublé à titre professionnel (LMP).
L’excédent de déficit professionnel non consommé pendant une année est reportable sur le revenu global des 6 années suivantes.
A savoir : par exception à cette règle, le déficit généré par une activité agricole non-professionnelle peut être imputé sur le revenu global (sous conditions).
4 – Les travaux liés à des investissements immobiliers
- Le déficit foncier généré par un investissement locatif non-meublé, jusqu’à 21 400 euros par an (hors intérêts d’emprunt),
- Les travaux effectués dans le cadre d’un investissement Malraux,
- L’intégralité du montant des charges liées à un Monument Historique dont vous êtes propriétaire (sous conditions d’ouvrir ce bien au public ou de le louer),
- Les grosses réparations supportées par le nu-propriétaire d’un bien immobilier démembré, lorsque la nue-propriété été consentie par donation ou succession d’un parent (jusqu’au 4ème degré), et qu’il ne contient aucune charge ni condition.
5 – Les versements pour préparer sa retraite
- Les versements que vous effectuez sur un plan d’épargne retraite (PER),
- Les cotisations au PREFON, COREM et CRH-CGOS,
- Les cotisations à un contrat “Article 83”,
- Les versements effectués en vue de la retraite mutualiste du combattant, s’ils sont destinés à la constitution d’une rente donnant lieu à une majoration de l’État.
- Les rachats de cotisations de retraite au régime de base de la sécurité sociale et à des régimes complémentaires légalement obligatoires, si vous ne percevez pas de salaires ni de pensions (sauf aux régimes PREFON, CRH-CGOS et COREM).
L’une des déductions les plus efficaces pour préparer son avenir reste le PER. En effet, toutes les sommes que vous versez sur ces plans vous permettent d’obtenir une déduction fiscale du même montant (dans la limite des plafonds légaux). Pour connaître les meilleurs PER du marché, c’est par ici.
Les déductions d’impôt sur les revenus catégoriels
Chaque catégorie de revenus obéit à des règles de déduction spécifiques. Souvent, il y a une option entre une déduction forfaitaire et une déduction des charges réellement payées (qu’il faut alors justifier sur demande du fisc).
1 – Les salaires
Il existe 2 déductions principales :
- Un abattement forfaitaire de 10% sur les sommes (net fiscal imposable), qui est automatiquement appliqué par l’administration fiscale. Il y a par ailleurs des seuils et des plafonds,
- Ou l’option pour les frais réels, qui est plus avantageuse si vos frais professionnels représentent plus de 10% de vos revenus salariés (net fiscal imposable). Ces frais professionnels réels couvrent les frais de transport, de repas, de formation, de déménagement, de vêtements spéciaux, de télétravail…).
2 – Les bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC)
Selon le montant des recettes de votre chiffres d’affaires, vous avez une option entre une déduction fiscale forfaitaire et réelle :
- régime micro-BIC : un abattement de 30%, 50%, 71% ou 92% est appliqué en fonction de l’activité exercée,
- ou l’option pour le régime du réel simplifié ou le régime réel normal en fonction des montants de votre chiffre d’affaires. Dans ce cas, vous déduisez vos charges d’exploitation pour leur montant réel.
Au-delà d’un certain montant de CA, vous relevez obligatoirement du régime réel. Pour connaître les montants en fonction des activités BIC, consultez cet article.
A savoir : lorsque vous faites de la location meublée, comme activité professionnelle principale ou seulement comme activité accessoire (complément de revenus / investissement personnel), vous relevez toujours de la catégorie des Bénéfices industriels et commerciaux.
3 – Les Bénéfices Non-Commerciaux (BNC)
Lorsque vous relevez des BNC, vous pouvez choisir entre 2 régimes de déductions fiscales :
- régime micro-BNC : un abattement de 34% sur les recettes brutes,
- ou l’option pour le régime du réel : vous pouvez déduire vos charges d’exploitation pour leur montant réel.
Au-delà d’un certain de 77 700 € de recettes, vous relevez obligatoirement du régime réel. Pour en savoir plus sur le régime des BNC, à l’impôt sur le revenu et la TVA, consultez cet article.
4 – Les Bénéfices Agricoles (BA)
Vous exercez une activité agricole professionnelle ou non-professionnelle ? Vous bénéficiez de 2 types de déductions fiscales (au choix) :
- soit le régime micro-BA : déduction de 87% de la moyenne des recettes sur 3 ans,
- soit le régime du réel simplifié ou normal. Alors, vous déduisez toutes les charges de l’exploitation pour leur montant réel.
Attention, lorsque votre bénéfice agricole excède 82 800 € (HT) par an au cours des 2 dernières années, vous relevez obligatoirement du régime réel.
5 – Les revenus fonciers
Lorsque vous louez un bien immobilier non-meublé (nu) à usage d’habitation ou à usage commercial, vos bénéfices sont soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des revenus fonciers, après déduction :
- des déficits fonciers des années antérieures (jusqu’à 10 ans), et les déficits de l’année qui ne sont pas imputables sur le revenu global (notamment les intérêts des crédits)
- d’un abattement de 30% si vous êtes au régime micro-foncier. Vos recettes brutes (loyers) doivent être inférieures à 15 000 € / an,
- des charges foncières réelles si vous relevez du régime réel ou si vous avez opté volontairement pour ce régime,
- des charges foncières réelles qui n’ont pas pu être déduites de votre revenu global dans le cadre de l’acquisition d’un monument historique,
- d’un abattement forfaitaire de 15% à 85% du loyer dans le cadre du régime spécifique “Louer Abordable”.
A savoir : lorsque vous avez fait de gros travaux de rénovation sur le bien à louer, il faut toujours opter pour le régime réel. Cela vous permet de déduire des sommes de votre revenu global. A contrario, avec le régime micro-foncier, il n’y a aucun déficit et donc aucune déduction du revenu global possible. Lisez cet article pour tout comprendre sur l’intérêt du déficit foncier.
6 – Les revenus de capitaux mobiliers
Si vous ne faites rien, vos revenus financiers sont imposés par défaut à la flat tax (intérêts, dividendes, plus-values de cession de titres sociaux, etc). Il n’y a alors aucune déduction fiscale. En effet, le taux de 12,8% d’impôt sur le revenu est appliqué aux revenus bruts perçus (+ 17,2% de prélèvements sociaux).
Toutefois, vous avez le choix entre ce prélèvement unique et la soumission des bénéfices au barème de l’impôt sur le revenu, après application des déductions suivantes :
- les charges réelles supportées pour acquérir ou conserver les titres (par exemple les droits de garde des titres, frais d’encaissement des coupons),
- un abattement pour durée de détention lorsque les valeurs mobilières cédées ont été acquises avant le 1er janvier 2018,
- un abattement spécifique à la cession des titres de PME de moins de 10 ans, acquis avant le 1er janvier 2018.
A savoir : les dirigeants qui cèdent leur titres à l’occasion de leur départ à la retraite bénéficient d’un abattement de 500 000 euros ! Cette déduction s’applique, quelle que soit l’option d’imposition choisie (flat tax ou barème progressif).
7 – Les plus-values mobilières
Tout comme les revenus de capitaux mobiliers, les plus-values de cession de titres (“valeurs mobilières”) sont imposées par défaut à la flat tax.
Par exception, vous pouvez opter pour leur imposition au barème progressif, après les déductions suivantes :
- un abattement pour durée de détention lorsque les valeurs mobilières cédées ont été acquises avant le 1er janvier 2018,
- un abattement spécifique à la cession des titres de PME de moins de 10 ans, acquis avant le 1er janvier 2018.
Notez que les plus-values et les moins-values réalisées la même année se compensent entre elles. Lorsque vous générez une moins-value générale au titre d’une année, elle s’impute sur les plus-values réalisées au cours des 10 prochaines années. Enfin, sachez que la moins-value générée par un investissement SOFICA, imputable sur les plus-values mobilières.
A savoir : les dirigeants qui cèdent leur titres à l’occasion de leur départ à la retraite bénéficient d’un abattement de 500 000 euros ! Cette déduction s’applique, quelle que soit l’option d’imposition choisie (flat tax ou barème progressif).
8 – Les plus-values immobilières
Lorsque vous vendez un bien immobilier et que vous réalisez une plus-value, vous bénéficiez des déductions fiscales suivantes :
- forfait au titre des frais d’acquisition : 7,5% du bien,
- forfait au titre des travaux sur le bien immobilier : 15% de la valeur du bien,
- ou l’option pour les montants réels s’ils sont supérieurs.
💡Ici, on vous explique en détail comment calculer votre plus-value immobilière.
Que peut-on déduire des impôts sans justificatif ?
La plupart des déductions d’impôt précitées nécessitent des justificatifs. Toutefois, vous n’êtes pas tenu d’en fournir pour :
- La déduction des pensions alimentaires à un enfant mineur dont le montant est fixé par un juge ;
- La déduction d’une somme forfaitaire de 3 968 euros pour un enfant majeur résidant à votre domicile ;
- La déduction des frais d’accueil d’un ascendant à votre domicile, pour un montant maximum de 3 968 euros ;
- Les abattements des régimes micro-BIC, micro-BNC et micro-BA
Vous recherchez d’autres moyens pour vos impôts ? On vous les liste sur notre guide de défiscalisation.
Questions fréquentes
Il existe une centaine de déduction d’impôts, parmi lesquelles : les pensions alimentaires versées à un enfant majeur ou à un parent, la prestation compensatoire versée à un ex-conjoint, les versements sur un PER, le déficit foncier (dans la limite de 10 700 euros ou 21 400 euros) …
Vous pouvez déduire vos frais professionnels, les frais de travaux si vous possédez un monument historique, les pensions alimentaires versées à des enfants majeurs ou mineurs, les frais d’obsèques d’un ascendant, les frais d’accueil d’une personne âgée, etc …
La déduction d’impôt est une somme d’argent effectivement déboursée que vous retranchez de votre revenu global ou d’un revenu catégoriel comme les BIC, les BNC ou les revenus fonciers. La déduction d’impôt s’applique toujours avant le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
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