Ordre Stop Loss : définition & fonctionnement

En bourse, un ordre stop loss a pour objectif de couper vos positions en cas de forte baisse et d’éviter des pertes trop lourdes. On vous en dit plus sur le fonctionnement de cet ordre de bourse et comment bien l’utiliser !

Définition : qu’est-ce qu’un ordre stop loss ?

Un stop loss est un ordre de bourse qui peut se traduire par « stopper les pertes ». C’est un ordre qui a vocation à se déclencher automatiquement sur un de vos titres si celui-ci tombe en dessous d’un prix donné.

L’idée derrière le stop loss peut être résumée ainsi :

Mieux vaut se couper un doigt, que la main, et la main que le bras.

Adage de salle de marché.

Le stop loss est donc un coupe-circuit automatique qui permet d’éviter de se réveiller avec la gueule de bois au lendemain d’un krach. Mais pour éviter les pièges, mieux vaut comprendre le fonctionnement de cet ordre.

Le fonctionnement du stop loss

Concrètement, le stop loss est un ordre au marché qui sera déclenché au moment où le cours de votre action passe en dessous d’un seuil. En bon français, on parle d’ailleurs « d’ordre à seuil de déclenchement ».

Or, un ordre au marché est un ordre qui dit « vendez au meilleur prix disponible ». Il faut donc comprendre que si vous mettez un stop loss à 100 €, rien ne garantit que vous vendrez effectivement à 100 €. En effet, au moment où le cours passe en dessous de 100 €, il se pourrait bien que la plupart des acheteurs aient revu leur prix à la baisse, et que le meilleur prix disponible dans le carnet d’ordres à ce moment-là soit 98 € ou moins si la bourse chute violemment.

Les alternatives aux stop loss

L’ordre stop loss garanti

Certains courtiers en bourse proposent de passer des stop loss garantis. C’est le cas, par exemple de Capital.com (avis ici). Comme leur nom le laisse présager, avec un stop loss garanti à 100 €, vous êtes sûrs de vous en pour 100 € le titre. Mais attention, comme tout ce qui est garanti, cet ordre à un coût. Pour avoir cette protection votre courtier vous facturera autour de 0,05% si le stop garanti est exécuté (le coût peut dépendre de l’actif concerné).

L’ordre stop loss suiveur

Un ordre stop loss suiveur est un ordre stop loss dont le seuil de déclenchement est réévalué automatiquement chaque jour, à condition que le cours soit en hausse.

Je m’explique. Avec un ordre suiveur vous paramétrez une « distance » ; admettons 5 euros. Si le cours de l’action monte et que la différence entre son prix et le seuil de déclenchement de votre stop loss dépasse 5 €, alors celui-ci est automatiquement ajusté. Par exemple, si vous avez un stop loss à 100 € et que l’action vaut 106, alors votre stop loss suiveur passera à 101 €.

Si jamais l’action baisse le lendemain à 104, le stop loss reste à 101 €. Il y a donc un « effet cliquet ». L’objectif du stop suiveur est donc de « garantir » des plus-values.

Le stop limite ou ordre à plage de déclenchement

L’ordre à plage de déclenchement est un ordre un peu plus sophistiqué. Deux paramètres sont nécessaires :

• le seuil de déclenchement (comme pour un stop loss habituel) ;
• la limite, qui permet d’indiquer à votre courtier que vous souhaitez passer un ordre à cours limité à ce prix.

L’objectif d’un ordre à plage de déclenchement est donc de corriger l’incertitude qui plane sur le prix de vente dans un stop loss. Désormais, vous savez que le prix sera précisément celui de la limite.

Attention toutefois, avec une différence trop réduite, votre ordre risque de ne pas être exécuté !

Prenons l’exemple d’un stop limite avec un seuil à 100 € et une limite également à 100 €. Dans un moment de panique, il est possible que le prix saute de 105 € à 90 € sans passer par la case 100 € ; puis continue à baisser jusqu’à 70 €. Dans ce scénario pessimiste, vous ne vendez aucun titre et vous vous retrouvez avec un ordre de vente à 100 € dans le carnet et des actions à 70 € sur les bras. Il est aussi possible qu’une fraction de vos positions soit vendue au prix demandé, mais pas la totalité.

Comment paramétrer vos stop loss

En pratique

Dans certains cas, votre courtier vous donne la possibilité d’ajouter un ordre stop loss au moment de passer votre ordre d’achat. Cela peut même être obligatoire si vous achetez des CFD. Voici un exemple sur eToro (avis ici) :

Sinon, vous pouvez aussi ajouter un stop une fois le titre acquis. Voici un exemple avec le courtier Degiro (avis ici), qui permet d’ajouter un stop limite :

Bien choisir son stop

Mettre un stop loss peut paraître sécurisant, mais cela peut aussi se retourner contre vous. En mettant un stop trop près du prix d’achat, vous risquez de vendre au moindre soubresaut de volatilité, alors même que le cours peut remonter ensuite.

Selon moi, deux cas de figure sont à dissocier :

1. Vous investissez sur le long terme. Dans ce cas, il me semble plus pertinent de fixer des stops loin du prix d’achat. Les fluctuations de court terme ne devraient pas vous préoccuper. Si vous avez un portefeuille d’ETF en gestion passive, je vous recommande même de ne pas mettre de stop loss. En cas de chute généralisée de la bourse, soyez patient et attendez un retour à la normale. Avec un stop loss vous risquez de vendre au plus bas.
2. Vous investissez à court terme avec un effet de levier. Cette configuration est complémentent différente. Vous devez absolument éviter qu’un mauvais trade se transforme en catastrophe et entraîne des appels de marge. Pour calibrer votre stop loss, vous pouvez, par exemple, déterminer le montant d’une perte qui serait raisonnable pour vous. Pour vous assurer que votre stop n’est pas trop près du prix d’achat, évaluer l’écart type sur la période visée. Si vous investissez sur quelques jours et que la volatilité normale du titre sur une journée est de 1%, mettez votre stop loss en dessous. Certains traders utilisent aussi l’analyse technique pour placer leurs stops ; par exemple en dessous d’un support.