Définition
La volatilité est une statistique qui mesure l’amplitude des variations d’un actif financier.
Ainsi, mesurer la volatilité est une façon de quantifier le risque d’un actif financier ou même d’un portefeuille boursier dans son ensemble. Une volatilité importante peut, en effet, vous exposer à des pertes rapides et conséquentes. En fait, la volatilité est même la mesure de risque la plus utilisée par les professionnels de la finance.
La volatilité permet donc de classer les classes d’actifs par niveau de risque. Par exemple, de la volatilité la plus faible à la plus élevée, nous avons :
- Les bons du trésor et les obligations émises par les États des pays développés ; parfois considérées comme “sans risque”.
- Les obligations d’entreprises.
- Les actions dont la volatilité diffère en fonction du secteur, de la taille et de la crédibilité, de l’entreprise.
- Les cryptomonnaies, comme le Bitcoin, très spéculatives et donc très volatiles.
Par définition, la volatilité peut représenter un risque pour votre épargne ou vos investissements.
➡️ Néanmoins, vous devez avoir en tête que les actifs les plus rémunérateurs sont souvent les plus volatils : il n’y a pas de rendement sans risque !
Comment mesurer la volatilité et l’interpréter ?
La volatilité d’un actif est définie comme l’écart-type des rendements des prix sur une période donnée. L’écart-type est une notion mathématique permettant de mesurer les variations moyennes d’une série de données.
Mathématiquement, si P_t est le prix d’un actif à l’instant t, alors le rendement de celui-ci est :
R_t=\frac{P_t-P_{t-1}}{P_t}
La volatilité \sigma de l’actif est alors obtenue par la formule :
\sigma = \sqrt{\mathbb{E}[(R-\mathbb{E}[R])^2]}
Où \mathbb{E} désigne l’espérance mathématique d’une variable aléatoire.
Pour que cela soit plus parlant, prenons un exemple. Le graphique ci-dessous montre l’évolution du CAC 40 depuis 1990.
Sur ce graphique la volatilité se voit au travers de la forme de la courbe “en dents de scie”. Sur la période, on peut calculer que le rendement annuel du CAC 40 est de 8% et que sa volatilité annuelle est de 22%. Cela permet de savoir que le rendement annuel typique du CAC 40 est compris entre + 30% et -14% par an.
Volatilité Implicite VS volatilité historique
Jusqu’ici, nous avons défini la volatilité en fonction de l’évolution historique des prix de l’actif.
Nous avons aussi vu que le niveau de volatilité d’un actif était structurel : une obligation d’État ne subira que de faibles variations tandis que l’action d’une entreprise cotée sera nécessairement plus volatile.
Néanmoins, il existe une deuxième façon de mesurer la volatilité d’un actif :
- La volatilité historique est celle que nous l’avons vu jusqu’à présent ; elle se calcule grâce aux variations de prix passées.
- Et la volatilité implicite, dont nous allons parler maintenant.
La volatilité implicite représente une estimation de la volatilité future d’un actif, à l’inverse de l’historique qui ne regarde que le passé. Cette volatilité est obtenue à partir des prix des options financières ayant comme sous-jacent l’actif concerné. D’une manière très schématique, les options sont des paris à la hausse (call) ou à la baisse (put) pris par des traders.
En analysant le prix de ces options, on peut déduire un “sentiment de marché”. Par exemple, si beaucoup d’options sont échangées à des prix très élevés, cela veut dire que les investisseurs s’attendent à de grandes variations des prix. Mathématiquement, la volatilité implicite est la valeur de la volatilité qu’il faut utiliser pour tomber sur le prix des options qu’on observe, notamment en utilisant la formule de Black-Scholes.
La volatilité implicite étant très suivie par les investisseurs, un indice a été créé afin de la mesurer : le VIX. Cet indice est calculé sur la base des options d’échéance 30 jours portant sur le S&P 500 qui est l’indice boursier de référence sur les actions américaines.
Le VIX est souvent surnommé “l’indice de la peur”. En effet, de fortes valeurs du VIX coïncident avec de grandes incertitudes sur les marchés boursiers et donc des mouvements de prix imprévisibles. Par exemple, au début de la crise du COVID19, le VIX a atteint son second plus haut historique tandis que les marchés s’effondraient.
Comment protéger vos investissements de la volatilité ?
S’il est impossible d’obtenir de bonnes performances sans un minimum de volatilité, l’idéal reste tout de même réduire la volatilité de ses investissements autant que possible.
➡️ Il n’y a pas 40 façons d’y parvenir, en fait il y en a essentiellement une : diversifier !
Diversifier pour réduire la volatilité
En investissant dans des actifs décorrélés, c’est-à-dire évoluant dans des sens opposés, vous pouvez réduire les variations totales de votre portefeuille.
Pour fixer les idées, imaginons un portefeuille composé de 2 actions, en proportion équivalente, ayant un coefficient de corrélation de -0,90 (si le prix de l’action 1 monte de 100%, le prix de l’action 2 diminue de 90%).
Imaginons qu’une crise économique se produise pendant 5 jours entraînant une forte volatilité, voici un tableau représentant les évolutions des prix des actions et de la valeur de votre portefeuille, jour après jour :
JOUR 1 | JOUR 2 | JOUR 3 | JOUR 4 | JOUR 5 | |
Prix de l’action 1 | 100€ | 50€ | 150€ | 100€ | 140€ |
Prix de l’action 2 | 100€ | 145€ | 53€ | 70€ | 45€ |
Valeur de votre portefeuille | 200€ | 195€ | 203€ | 170€ | 185€ |
Vous voyez ici que, même si le prix des actions a pu varier jusqu’à 300%, la valeur de votre portefeuille est restée relativement stable, variant de seulement 15%. C’est le bénéfice majeur de la diversification : investir sur un grand nombre d’actifs afin de lisser les variations de la valeur totale de votre portefeuille à travers le temps.
Vous trouverez sûrement cet exemple peu réaliste et vous avez tout à fait raison ! Cependant, toutes les études statistiques montrent qu’un portefeuille constituer de nombreuses actions sera beaucoup moins volatil qu’un portefeuille constitué de 2 ou 3 actions.
✅ Cela revient tout simple à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Ne paniquez pas !
Dans les périodes de forte volatilité votre portefeuille peut faire les montagnes russes. C’est dans ces moments-là qu’il ne faut pas céder à la panique. Rappelez-vous que les périodes de fortes baisses sont aussi suivies par les phases de hausses les plus spectaculaires.
➡️ Sur le long terme, un placement boursier suffisamment bien diversifié suivra une tendance haussière.
En revanche, si vous êtes un trader actif et que vous êtes amateur de day trading, de swing trading ou de scalping, il est fortement recommandé de mettre en place des ordres stop loss pour éviter des pertes trop lourdes en cas d’une augmentation soudaine de la volatilité. Ces ordres de bourse vous permettent de définir un prix auquel une action est automatiquement vendue s’il est atteint. Cela vous protège donc contre une baisse encore plus importante.
Questions fréquentes
Plusieurs produits dérivés peuvent permettre de tirer profit d’une augmentation de la volatilité. C’est le cas, par exemple, des ETF sur le VIX. Une augmentation de la volatilité étant souvent associée à une baisse du marché, il est aussi possible de vendre des actions à découvert en utilisant, par exemple des warrants ou des CFD. Néanmoins, ayez à l’esprit que ce genre de stratégies sont très spéculatives !
Les pics de volatilité surviennent le plus souvent de manière brutale et arriver à les prédire reviendrait, dans la majorité des cas, à arriver à prédire les crises financières, ce qui est loin d’être un exercice évident.
Le beta représente la volatilité d’un actif relativement à un autre actif de référence. Par exemple, en considérant le cours du CAC 40 comme référence, vous pouvez attendre d’une action ayant un β de 1,1 que ses variations soient 1,1 fois plus importantes que celle du CAC 40. De la même façon, une action dont le bêta est inférieur à 1, est moins risquée que son indice de référence