Célibataire, vous subissez une pression fiscale forte au moment de payer votre impôt sur le revenu. Si les réductions d’impôt liées à la famille ne vous sont pas accessibles, rassurez-vous : il reste bien d’autres leviers à actionner pour diminuer la facture ! Déduction de certaines dépenses, investissement locatif ou dans les entreprises innovantes : tour d’horizon des moyens de payer moins d’impôts quand on est célibataire.

Ce que vous pouvez faire et ce que vous ne pouvez pas faire en tant que célibataire

Pourquoi les célibataires sont-ils désavantagés face à l’impôt ? L’explication tient dans le fonctionnement même de l’impôt sur le revenu. Celui-ci prévoit une taxation selon un barème progressif, pondéré par le quotient familial, lequel vous attribue des parts et demi-parts au titre de la situation matrimoniale et des enfants à charge. Un célibataire représente ainsi une seule part, quand les couples mariés ou pacsés en représentent deux. Pour chacun des deux premiers enfants, les familles ont droit à une demi-part supplémentaire et une part entière à partir du troisième.

En tant que célibataire, vous pouvez toutefois prétendre à une déduction d’impôt si vous versez une pension alimentaire à un enfant ou un parent. Si l’enfant n’est pas en garde alternée, vous pouvez la déduire intégralement de votre impôt sur le revenu. Pour le parent, la déductibilité est admise sous conditions :

  • Vous devez avoir une obligation alimentaire envers ce proche (parents ou grands-parents) ;
  • L’aide financière que vous apportez doit être en corrélation avec les ressources de votre parent et se limiter à l’aider dans les besoins de la vie courante.

On vous en dit plus sur la pension alimentaire et les impôts ici !

Célibataire, que pouvez-vous déduire de votre impôt sur le revenu ?

La déduction d’impôt consiste à enlever une somme d’argent soit de votre revenu global soit d’une catégorie de revenus. Voyons quelles déductions d’impôt vous pouvez obtenir en tant que célibataire.

Les frais au réel 

Au moment de déclarer vos revenus, il convient d’appliquer un abattement de 10 % au titre des frais professionnels. Cependant, si les dépenses liées à votre activité professionnelle représentent plus que ce pourcentage, alors vous pouvez déduire vos frais pour leur montant réel. Attention, il vous faut pouvoir justifier ces dépenses à l’administration fiscale ! Concrètement, il est possible de déduire :

  • Les frais de transport entre votre domicile et votre lieu de travail (les règles diffèrent selon si vous résidez à plus ou moins de 40 km de votre lieu de travail) ;
  • Les frais de repas : l’administration les évalue à 4.90 € pour chaque repas ;
  • Les dépenses de déplacements professionnels, ou liées à la formation ou à l’équipement professionnel.

L’épargne sur un plan épargne retraite

Les cotisations que vous versez sur un plan épargne retraite (PER) peuvent aussi vous aider à diminuer votre impôt sur le revenu. La déduction est toutefois limitée à 10 % maximum du montant des revenus d’activités que vous déclarez (à l’exclusion des autres revenus, par exemple, fonciers). La loi fiscale prévoit également un minimum et un maximum de déduction reposant sur le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), respectivement de 4 052 euros et 32 419 euros.

Un déficit foncier

Autre dispositif très utile pour payer moins d’impôt quand on est célibataire : le déficit foncier. Vous devez être soumis au régime réel d’imposition pour la taxation de vos recettes locatives. À la place des abattements prévus en régime micro, vous pouvez déduire certaines charges (intérêts d’emprunt, primes d’assurance, travaux d’amélioration ou d’entretien…) de vos revenus fonciers.

Si les dépenses sont supérieures aux charges, vous créez un déficit foncier. Selon la nature de la charge (financière ou non-financière) et la nature de la location (vide ou meublée), vous imputerez ce déficit sur votre revenu global ou sur la catégorie des revenus fonciers (BIC en location meublée). Il est aussi possible de reporter l’excédent du déficit pendant 6 à 10 ans, sur les revenus de mêmes catégories ou le revenu global.

Payez moins d’impôt grâce à l’investissement immobilier

Les différents dispositifs de défiscalisation dans l’immobilier vous permettent d’obtenir une réduction d’impôt. Contrairement à la déduction, elle ne s’applique pas sur les revenus ou une catégorie de revenus, mais sur l’impôt dû. Bien choisir votre régime fiscal vous permet aussi d’optimiser votre imposition.

1.    Les différents dispositifs

  • Loi Pinel : vous obtenez une réduction d’impôt allant de 36 000 à 63 000 €, selon l’engagement de location auquel vous souscrivez (de 6 à 12 ans, par période triennale) ;
  • Loi Denormandie : elle reprend le fonctionnement de la loi Pinel, mais s’applique à un achat dans l’ancien avec travaux ;
  • Loi Censi-Bouvard : à condition d’investir dans du neuf et en résidences avec services, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt maximale de 33 000 € ;
  • Loi Malraux : en contrepartie de travaux portant sur l’ensemble d’un immeuble situé en secteur sauvegardé, vous profitez d’une réduction d’impôt de 22 à 30 % sur ces travaux, avec un maximum de 400 000 euros sur 4 ans ;
  • Loi Monuments Historiques : c’est sans conteste le dispositif le plus généreux, car vous pouvez défiscaliser l’ensemble des travaux réalisés sur le bâtiment, sans limitation de montant, dès lors qu’il est ouvert au public ;
  • Loi Girardin social : vous investissez dans une société qui finance des logements neufs en Outre-Mer. Vous bénéficiez d’une réduction d’impôt de 50 % du prix de revient du logement.

2.    Bien choisir sa fiscalité

Nous l’avons brièvement abordé au paragraphe sur le déficit foncier : il existe trois régimes d’imposition pour la taxation de vos revenus locatifs.

Le régime micro-foncier applicable à la location nue vous fait bénéficier d’un abattement de 30 % au titre des charges. Avec le régime micro-BIC, applicable à la location meublée, l’abattement passe à 50 %, 71 % si le meublé est classé.

Si vos charges sont supérieures à ces abattements, vous avez tout intérêt à préférer le régime fiscal du réel. Comme son nom l’indique, il permet de déduire les charges pour leur montant réel. Ce régime est encore plus favorable dans le cadre du statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). En effet, outre les charges déductibles, ce statut vous permet de pratiquer des abattements sur l’immobilier (hors terrain) et sur le mobilier.

Réduisez vos impôts grâce à l’investissement dans le capital des entreprises

Célibataire, payez moins d’impôts en investissant dans des sociétés innovantes, via des fonds d’investissement spécialisés ou un site de financement participatif.

  • FCPI et FIP : en investissant dans un fonds commun de placement dans l’innovation ou dans un fonds d’investissement de proximité, vous obtenez une réduction d’impôt de 25 %, de 30 % si le placement est en Corse ou en outre-mer. Le versement est toutefois limité à 12 000 euros pour un célibataire ;
  • Equity crowfunding : la réduction d’impôt est ici de 50 % de l’investissement, avec un plafond de versement de 50 000 €.

Diminuez vos impôts avec l’investissement en production industrielle et intellectuelle

Ce n’est pas un scoop : dans certains domaines et certaines zones géographiques, la production intellectuelle ou industrielle revient très cher. Pour vous inciter à soutenir cette production, l’État vous propose des réductions d’impôt. Voici les dispositifs dans lesquels investir pour diminuer votre imposition :

  • Investissement en Girardin industriel : en investissant dans l’appareil de production ultra-marin, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt one shot allant jusqu’à 125 % des fonds apportés. Comme vous ne pouvez pas récupérer votre mise de départ à l’issue de l’opération, le gain fiscal net est de l’ordre de 20 % ;
  • Investissement en groupements forestiers : la réduction d’impôt applicable est de 18 % ;
  • Défiscalisation SOFICA : en investissant dans le cinéma, vous obtenez une réduction d’impôt de 5 400 €.

Payez moins d’impôt grâce aux dons

Ultime piste à explorer pour réduire l’imposition des célibataires : le don aux associations. Vous pouvez défiscaliser jusqu’à 20% de votre revenu imposable, sachant que le taux de réduction d’impôt varie en fonction de l’organisme. Il est de 75 % jusqu’à 1 000 euros pour les dons aux organismes d’aide aux personnes en difficultés et d’aide aux victimes de violence domestique. Il est de 66 % pour les dons au-delà de 1 000 euros ou les dons aux organismes d’intérêt général ou reconnus d’intérêt public. Pour la fraction des dons excédant 20% du revenu, vous pouvez reporter l’excédent pendant 5 ans.